Belgium 43296
Brevet d’invention
Le ministre de l’intérieur,
Vu la loi du 24 mai 1854;
Vu le procès-verbal dressé le onze Octobre 1877 à onze heures vingt cinq minutes
au Greffe du Gouvernement provincial de Liège
et constatant le dépôt régulier fait par le Sieur D. Levaux-Mas, représenté par le sieur Decortès-Mariette, à Cheratte,
d’une demande de brevet d’invention,
pour un revolver avec extracteur par la sous-garde et crosse d’une seule pièce se démontant à la main.
Arrête :
Article 1er,
Il est délivré au Sieur D. Lavaux-Mas, à Cheratte,
un brevet d’invention,
à prendre date le 11 Octobre 1877 pour un revolver avec extracteur par la sous-garde et crosse d’une seule pièce se démontant à la main.
Article 2eme,
Ce brevet lui est délivré sans examen préalable, à ses risques et périls, sans garanties soit de la réalité de la nouveauté ou du mérite de l’invention, soit de l’exactitude de la description et sans préjudice du droit des tiers.
Au présent arrêté demeurera joint le duplicata, certifié conforme par le Sieur Levaux-Mas de la description avec le dessin déposé à l’appui de la demande.
Bruxelles, le 31 Octobre 1877,
Au nom du Ministre de l’Intérieur,
Le Secrétaire général,
–
Mémoire descriptif à l’appui d’une demande de brevet d’invention pour un revolver avec extracteur par la sous-garde et crosse d’une seule pièce se démontant à la main, formée par M. D. Levaux-Mas fabricant d’armes à Blegny-Trembleur, représenté par M. A. Decortès-Mariette à Cheratte, et déposée au Greffe du Gouvernement provincial à Liège le 11 octobre 1800 soixante-dix-sept.
Légende
Les parties coloriées en rouge sont celles qui composent spécialement l’objet de l’invention. La teinte bleue indique les pièces se mouvant dans l’intérieur de l’arme.
Description
1. La platine de mon système de revolver est rebondissante, avec un seul ressort, et ajustée sur des chevilles qui tiennent au corps de bascule, de manière que toutes les pièces se démontent et se remontent sans le recours d’aucun outil. La figure 2 indique tous les détails de construction de cette platine.
2. La crosse ou monture en bois est d’une seule pièce et se démontant aussi sans le recours d’aucun outil : Dans le pavillon de la crosse en fer du revolver est ménagée une fente longitudinale, occupant un peu plus de la moitié de ce pavillon, et dans laquelle se place une pièce à talon Z, mobile autour d’un pivot et sollicitée par un ressort R. Cette pièce se place dans la position indiquée dans la figure 1, lorsque la monture en bois est placée sur le revolver. Il est aisé de voir que ce mode d’attache est très solide, et qu’il suffit de faire basculer la pièce Z au moyen de l’anneau pour pouvoir enlever la monture (fig 2 et 3). Pour replacer celle-ci, il suffit d’exercer sur elle une légère pression, après en avoir placé la partie antérieure contre le corps de bascule ; la pièce Z se relève d’elle-même et tombe dans son logement par la pression de son ressort R.
3. La tabatière (fig. 4.), ou paroi du corps de bascule qui s’enlève pour mettre à nu le mécanisme de la platine et permettre de la démonter, est ajustée d’une manière toute nouvelle, au moyen de mortaises ménagées dans le corps de la bascule aux points M et M’. Il suffit d’engager d’abord la tabatière dans la mortaise M et lui faire décrire un arc de cercle autour de ce point ; elle s’engage alors dans la mortaise M’ et est retenue en place par la monture en bois.
4. L’extraction se fait au moyen du levier de sous-garde L, levier coudé mobile autour du point O, dans l’affut du canon du canon, et mettent en mouvement une baguette T qui glisse d’avant en arrière dans une rainure ménagée sur une des faces du canon, et est maintenue dans cette position par l’extrémité du levier-extracteur L. Lorsque l’on abaisse la sous-garde, elle prend la position indiquée par le pointillé dans la fig. 1, fait avancer la baguette, qui s’engage dans le trou du tonnerre et en expulse la cartouche avec la plus grande facilité. La fermeture de la sous-garde est assurée par un petit taquet se trouvant dans le canon, sous le point T de la baguette.
5. Pour opérer l’extraction des cartouches, il est de toute nécessité d’ouvrir la platine P. Or, en faisant ce mouvement, la portière fait rentrer dans l’intérieur de la platine une petite broche B, qui a pour office de replier sur elle-même la baguette E du chien, et permettre ainsi de faire tourner le tonnerre en pressant sur la détente, tout en laissant le chien immobile. Il suffit donc pour extraire les cartouches, d’ouvrir la portière P, puis prenant l’arme de la main gauche, presser la détente pour faire tourner le tonnerre et abaisser le levier-extracteur à chaque coup que l’on veut décharger. Il est inutile d’appuyer sur l’efficacité de ce moyen de mettre le tonnerre en mouvement, en effet chaque coup à décharger se place mathématiquement en regard de la baguette, et ainsi sont supprimés les tâtonnements inévitables dans les autres systèmes où l’on doit faire tourner le tonnerre à la main. De plus ce résultat s’obtient sans autre mouvement que l’ouverture de la portière, et la fermeture de celle-ci remet l’arme en position pour tirer. En effet, en fermant la portière la broche est ramenée en dehors par son ressort et cesse d’exercer aucune influence sur la marche de la platine.
Résumé des points principaux du brevet.
1. Platine simple, rebondissante, un seul ressort, et se démontant à la main.
2. Monture en bois d’une seule pièce, se démontant sans outil.
3. Mode d’attache très simple de la tabatière, par des mortaises. Suppression des vis.
4. Extraction très puissante par le levier de sous-garde.
5. Rotation indépendante du tonnerre par la détente, en ouvrant la portière.
Tels sont les point qui donnent à cette arme des qualités remarquables de simplicité, de solidité et une grande facilité de démontage, qui se fait tout entier à la main, sans aucun outil.
Fait à Cheratte, le 11 octobre 1877.
Pour le demandeur par procuration
A. Decortès-Mariette.