France 87672 add
1er CERTIFICAT, en date du 27 janvier 1870.
Pl. V, fig. 10 et 11.
La présente addition a pour but de décrire le système de cartouches que nous avons adopté et, de plus, d’introduire dans la construction de nos armes certains perfectionnements.
Fig. 10, coupe de notre cartouche placée dans une des chambres du barillet d’un revolver quelconque.
Fig. 11, perfectionnements de construction.
I. Cartouche.
La déperdition de force résultant du crachement qu’occasionne la solution de continuité de l’âme du pistolet ou du fusil entre le barillet et le canon a fait regarder jusqu’ici le système de revolver comme incapable de procurer ni portée ni pénétration suffisantes pour d’autres armes que le pistolet.
De nombreux efforts ont été tentés pour parer à cet inconvénient capital. Des mécanismes ingénieux ont été produits, mais ils n’ont pu satisfaire complètement au problème; de plus, ils devaient être fatalement trop compliqués et surtout trop délicats, pour pouvoir être mis entre les mains des troupes.
Une telle appréciation de l’état de la question nous a amenés à chercher la solution du problème, non plus dans le mécanisme même de l’arme, mais bien dans la disposition de la cartouche, et de récentes expériences nous ont donné la certitude d’avoir enfin trouvé une solution au problème.
Notre système consiste à fermer le passage aux gaz entre le barillet et le canon, par la simple application, contre la tranche postérieure du canon, des bords a’ d’une légère douille métallique a, fig. 1, sorte de culot percé que traverse la balle, et dont chaque cartouche est munie à son extrémité antérieure.
Lors de l’explosion de la charge, le disque de carton d est coupé net, comme par un emporte-pièce, entre le canon et la balle qui le traverse, et continue sa course suivant le canon. Or on conçoit que les bords a’ de la douille métallique soient ainsi tout d’abord appliqués énergiquement contre la tranche postérieure du canon; ils y sont dès lors maintenus par la pression même des gaz, qui se ferment de la sorte à euxmêmes, ainsi qu’il arrive, d’autre part, à la tranche postérieure du barillet, le passage par lequel ils eussent pu s’échapper.
En donnant à ces culots métalliques une épaisseur d’environ 1/2 millimètre, on peut les faire servir plusieurs fois.
Au lieu d’employer une douille métallique a, percée d’avance et portant ses rebords a’ tout faits, nous pourrions employer une rondelle pleine, en métal ou autre matière, placée à l’avant de la cartouche, et dans laquelle, lors de l’explosion de la charge, celle-ci découperait elle-même le trou pour son passage et laisserait tout autour les rebords a’, destinés à former le joint hermétique contre la tranche postérieure du canon.
Notre cartouche est en outre formée d’un cylindre de papier, carton ou métal b, et d’un culot métallique postérieur c, percé au centre, complétant avec la douille a le cylindre destiné à recevoir la charge et le projectile. La douille antérieure est fermée par une rondelle de carton d, et le culot postérieur est renforcé par une rondelle de carton e, percée au centre. Entre ces rondelles de carton se trouvent le projectile f. la charge g, un disque métallique h, armé d’une pointe saillant vers l’arrière, un disque de caoutchouc i, une amorce j et enfin un disque métallique k, appliqué contre le carton e. On comprend qu’en lachant la détente, le percuteur P pénètre dans les ouvertures du culot c et du carton e, et frappe sur la plaque k, qu’il fausse; sous cette action, la pointe du disque h perce le caoutchouc et enflamme l’amorce; l’inflammation de cette dernière est transmise à la charge entière par de petits trous que porte le disque h.
Les dangers d’inflammation accidentelle sont évités tant par la rondelle de caoutchouc que par un anneau métallique inséré entre cette dernière et le disque h, ces deux pièces maintenant l’écartement entre les disques métalliques.
L’inflammation par le choc du percuteur est assurée , d’autre part, par un sertissage quelconque, empêchant le disque h d’être poussé en avant.
Il est évident que l’emploi de ce système de cartouche conduit à augmenter le diamètre des chambres du barillet, ainsi qu’à changer leur forme et à supprimer les amorces de rayures.
II. Perfectionnements de construction.
Ces perfectionnements consistent:
1º A réunir les culasses A, fig. 11, à l’avant-corps de l’arme par un système opposé à celui qui a été décrit dans notre brevet; ici, en effet, l’axe B de rotation du barillet C s’engage à pas de vis dans la culasse et est réuni à l’avant-corps par une clavette D, qui se trouve ainsi cachée par le bois, lorsque l’arme est montée;
2º A donner une plus grande solidité à l’arme, en réunissant la culasse au canon sur le dessus même de l’arme, au moyen d’une bride E, formant entretoise rigide entre ces deux parties. Pour cela, nous faisons venir à la partie supérieure de la culasse A un niamelon F, dans lequel nous fixons la vis G, qui sert de pivot à la bride E; celle-ci vient, d’autre part, s’engager dans une mortaise l, que porte l’avant-corps, et il est fixé sur ce dernier par la vis H. Un petit épaulement m, venu sur la culasse, complète l’assemblage. Ces deux épaulements 1, m ont pour but de soulager les vis lorsque, pendant le tir, les efforts dus à l’explosion tendent à séparer les deux parties de l’arme.
Pour le démontage, il suffit d’enlever la vis H et de faire tourner la bride E autour de son pivot G.
Nous revendiquons:
1º La cartouche ci-dessus décrite applicable à toutes les armes à feu;
2º Les perfectionnements de construction décrits.