France 113677
BREVET nº 113677, en date du 7 juillet 1876,
A M. JONES, pour des perfectionnements aux pistolets-revolvers.
Pl. V.
Cette invention consiste principalement:
1º Dans la combinaison, avec une plaque-extracteur pour porter les cartouches, d’une tige centrale fixée au châssis, d’un cylindre monté pour glisser sur la tige ou cheville centrale et d’un canon à levier articulé adapté pour faire mouvoir le cylindre sur la tige en s’approchant et en s’éloignant de la plaque extracteur relativement fixe;
2º Dans la combinaison d’un canon à bascule et d’un cylindre monté sur une tige centrale avec un organe intermédiaire de jonction reliant les deux parties ensemble, de manière que le mouvement du premier soit transmis au dernier sans perte de mouvement.
A, châssis ou crosse du pistolet construit généralement de toute manière convenable, mais pourvu essentiellement d’un pivot ou tige a au moyen duquel le canon est articulé sur cette crosse; en outre, il y a une griffe a’, de construction convenable quelconque, au moyen de laquelle le canon est convenablement loqueté dans sa position normale.
B, fig. 4, 5 et 9, tige centrale d’une longueur et d’une dimension convenables, qui est assujettie d’une manière rigide à une extrémité du châssis et forme saillie sur le châssis en position convenable pour recevoir le cylindre ou barillet.
b, manchon ou collet qui forme soit une portion solide de la tige centrale, comme fig. 5, ou bien, s’il forme pièce distincte, comme fig. 9, y est rigidement attaché, aussi loin que le mouvement longitudinal est exercé.
Cette pièce s’étend de préférence en longueur pour fournir une surface de support convenable pour le cylindre dans son mouvement longitudinal.
C, fig. 4, 9 et 10, extracteur de cartouches consistant en un disque de dimension convenable, placé sur la tige centrale dans l’arrière du collet b; il est pourvu d’une série de retraits c sur la périphérie pour recevoir et maintenir les cartouches de la manière ordinaire bien connue, et aussi d’une série de dents à rochet c’ se projetant dans la direction de l’arrière, adaptées pour agir sur le mécanisme ordinaire pour faire tourner le cylindre ou barillet.
D, fig. 4, 5, 12 et 13, cylindre construit de la manière généralement bien connue, mais il est muni d’une cavité centrale d dans laquelle entrent la tige et son collet; de plus, une gorge d’ est ménagée pour maintenir le rebord de la tige de manchon, comme il est représenté.
E, fig. 5, 11 et 12, tige-manchon consistant en un cylindre fait de préférence d’un ressort d’acier, qui est pourvu de rebords e à une extrémité et a aussi des ouvertures longitudinales e’ sur ses côtés et les ouvertures transversales e², ainsi qu’il est montré.
Cette tige-manchon est attachée au cylindre, en comprimant son extrémité à rainure et en l’introduisant dans l’ouverture centrale jusqu’à ce que les rebords e soient en ligne avec la gorge correspondante d’, dans laquelle ils sont poussés et maintenus par la réaction du métal, quand ce même métal est dégagé de la compression.
Si on le veut, on peut toutefois employer tout autre moyen d’attachement, en place et lieu de la tige-manchon.
e³, fig. 13, tourillon ou boulon, soit creux, soit massif, suivant qu’on le préfère; il est muni d’une tête e, et son extrémité est à pas de vis e³, comme il est représenté. Celle-ci est mise en position en l’introduisant dans l’ouverture du cylindre, à partir de son extrémité d’arrière, et en le faisant mouvoir en avant jusqu’à ce que sa tête repose contre l’épaulement du cylindre, ainsi qu’on le représente.
e⁶, douille filetée faite pour emboiter l’extrémité filetée du boulon e³ et le maintenir contre le déplacement longitudinal; cette douille a une ouverture allongée e⁷, correspondant, comme destination, avec les rainures allongées e² de la tigemanchon.
Au moyen de cette construction, ou bien celle de la tigemanchon E, le cylindre est muni d’un appareil intermédiaire de réunion adapté pour la réunir au canon sans interrompre sa libre révolution.
F, canon articulé au châssis, ainsi qu’il est représenté, et pourvu d’un retrait ou renfoncement central f, fig. 5, pour loger l’extrémité saillante de la tige-manchon E ou douille e, et une tige transversale f’, qui passe à travers les rainures transversales de la tige pour relier ensemble le cylindre et le canon.
La charnière du canon, il faut le remarquer, est placée sur une ligne équidistante entre sa limite de mouvement dans l’une ou l’autre direction, de manière que, lorsque le canon est basculé, le point auquel la tige-manchon est attachée se meut dans des arcs égaux sur chaque côté de sa ligne centrale, et par là varie moins du plan horizontal dans lequel le canon se meut que cela ne serait possible si le pivot était placé à tout autre point.
Le mouvement relatif du canon et du cylindre se comprendra mieux en se référant à la figure 6, dans laquelle x représente le point d’articulation a du canon x’, la tige f’ unissant la tige-manchon du cylindre au canon, la ligne courbe x² la ligne de mouvement des tiges, et la ligne droite x³ la ligne de mouvement des rainures dans lesquelles jouent les chevilles.
La cheville varie dans son mouvement longitudinal, mais légèrement à partir de la ligne horizontale dans laquelle la tige-manchon se meut, la forme allongée de la rainure permettant cette variation nécessaire, ainsi que cela est représenté.
La longueur entière de ce mouvement de la tige correspond convenablement avec la longueur de la cartouche qui doit être extraite, la distance sur chaque côté de la ligne centrale égalant, bien entendu, une moitié de la longueur de la cartouche.
Le point articulé est placé sur le côté inférieur du canon et du châssis, et le côté inférieur du canon est coupé en y, fig. 1 et 6, de manière à laisser un espace convenable pour le mouvement du cylindre quand le canon est basculé.
On comprendra la nécessité de cette construction quand on considérera que le point d’union x’, fig. 6, entre le canon et le cylindre est repoussé plus loin du point de pivot que les parties au-dessous de lui; par suite, comme ce point décrit un arc de cercle plus grand, il parcourt une plus grande distance dans un temps donné, et comme le cylindre qui lui est étroitement uni se meut avec lui, il s’ensuit nécessairement qu’à moins que les portions inférieures ne soient coupées le cylindre se mouvant plus rapidement viendra en contact avec elles et empêchera le mouvement convenable de se produire.
Au moyen alors d’un canon articulé à son côté inférieur et en coupant le canon comme il a été décrit, il est possible d’unir étroitement ensemble le canon et le cylindre, de manière que le mouvement de l’un se communique à l’autre sans perte de mouvement.
a’, griffe à ressort pour loqueter le canon quand il est dans sa position normale; elle est construite généralement de toute manière convenable, mais elle a essentiellement sa portion d’arrière a², fig. 7 et 8, disposée de manière à se projeter pour passer la tête de batterie a³ quand cette dernière est en position pour faire éclater la cartouche, ainsi qu’il est représenté fig. 7, de telle sorte qu’un mouvement pour déloqueter le canon est impossible jusqu’à ce que la tête de batterie qui s’étend dans son espace de mouvement ait été écartée, ainsi qu’il est représenté fig. 8.
On peut empêcher la plaque-extracteur de faire un mouvement longitudinal sur la cheville centrale, mais on peut aussi la laisser libre de glisser avec le cylindre sur un petit espace, afin de pouvoir donner une impulsion au cylindre et au canon avant que l’extracteur agisse (en conséquence du coup du collet b) pour maintenir les douilles de cartouches, ce choc étant nécessaire afin que les douilles serrées ou étroitement maintenues puissent être facilement ôtées.
Quand on emploie cette construction, le point articulé est reporté en avant à une distance convenable, de telle manière que le canon puisse être basculé, ainsi qu’il est décrit ci-des-sus, sur un pivot placé à égale distance entre ses limites de mouvement.
Le fonctionnement général du pistolet est naturellement semblable à celui des autres pistolets de ce genre.
Le mécanisme extracteur agit de la manière suivante:
Les cartouches ayant été introduites dans le cylindre de la manière ordinaire et le pistolet ayant été déchargé, la série entière des douilles peut être sortie simplement en déloquetant le canon et en le basculant sur son pivot.
Au moyen de ce mouvement, le cylindre, qui est uni au canon par la tige du manchon, est naturellement mû en avant sur la cheville centrale; mais les cartouches, étant garanties de tout mouvement en avant par la plaque d’extraction relativement fixe, sont, par conséquent, laissées sans appui et tombent à terre.
La plaque extracteur de cartouches est folle sur la cheville centrale; seulement sa liaison entre elle et le cylindre est faite au moyen des cartouches, de telle manière que ces dernières sont convenablement tournées par le mécanisme ordinaire employé dans ce but.
Quelques-uns des avantages de la construction décrite sont les suivants:
1º La construction des pièces est excessivement simple et le mécanisme est encore très efficace dans son action;
2º Le canon est employé comme un levier pour extraire les cartouches, et par suite leur extraction s’opère sans difficulté;
3º En plaçant l’articulation sur le côté inférieur du châssis et du canon et en coupant ce dernier, il est possible de réunir étroitement les deux pièces ensemble et de communiquer le mouvement du canon au cylindre sans perte de mouvement;
4º En plaçant aussi l’articulation du canon sur une ligne centrale entre les limites de son mouvement, le cylindre peut y être attaché par une connexion intermédiaire n’ayant qu’un peu de jeu à partir de la ligne horizontale;
5º La construction de la tige-manchon ou tourillon creux est avantageuse, parce qu’elle est faite pour recevoir l’extrémité de la cheville centrale et ainsi maintient le canon et le cylindre soigneusement en ligne l’un avec l’autre.
Je ne me limite pas à l’emploi d’un canon basculant pour faire agir le mécanisme extracteur des cartouches, ni à la tigemanchon pour unir le canon au cylindre.