France 1371 Add
CERTIFICAT D’ADDITION,
En date du 25 août 1849.
Les différents certificats d’addition à notre brevet d’invention du a mai 1845 contiennent la description des divers perfectionnements qui se rapportent aux cartouches, par rapport aux changements que nous leur avons fait subir en raison de leur application aux fusils. Nous allons donner, dans ce sixième certificat, la description des nouvelles modifications que nous y avons apportées récemment.
Application de la fonte malléable à la confection des douilles.
Le tube métallique pour cartouche, inventé par M. Béringer en 1834, quoique présenté dans ses bre-vets comme susceptible d’être fait en toute espèce de métal susceptible d’être embouté, ne pouvait et n’a pu être confectionné en fonte malléable, par la raison la fonte n’avait pas, à cette époque, été amenée à un état de malléabilité tel, qu’il ait permis de l’emboutir. L’application que nous faisons de la fonte malléable, pour faire des cartouches métalliques embouties, constitue donc légalement une découverte.
Cette cartouche, en fonte malléable, reçoit tous les agencements que nous avons adaptés à nos cartouches en papier et qui sont décrits dans nos brevets. Elle recevra de même ceux qui se rapportent à tous les autres systèmes de cartouches, quels qu’ils soient, an-ciens et nouveaux, en raison de l’application que nous nous réservons de la fonte malléable à la confection des tubes ou douilles pour cartouches de fusils et de pistolets de tous les systèmes.
Adaptation d’un corps mou à la base des cartouches, pour faciliter l’introduction du crochet qui sert à les retirer du tonnerre.
Chacun a pu remarquer qu’on éprouve de la difficulté à introduire, dans le trou pratiqué au fond de la cartouche, le crochet qui sert à la retirer du ton-nerre après le coup. Nous avons cherché nous-même. déjà, par différentes dispositions, à remédier à cet inconvénient. Aujourd’hui nous croyons y être arrivé par le moyen que nous avons trouvé, et qui consiste à adapter aufond de la cartouche une rondelle en ma-tière peu résistante, mais épaisse, et ayant un trou correspondant à celui pratiqué au fond de la cartouche ou du culot, lequel trou sert à y introduire le crochet qui, au lieu de buter contre un corps dur, trouve au contraire, en tournant, un corps mou dans lequel il s’enfonce et qui lui donne plus de force par rapport à l’extraction de la cartouche qu’il entraîne ainsi plus facilement. Prenant pour exemple d’exécution la car-touche décrite dans notre certificat d’addition du 2 fé-vrier 1848, nous dirons qu’il suffit d’ajouter cette ron-delle faite en carton, d’environ 2 millimètres d’épais-seur, sur la rondelle mince en cuivre destinée à empê-cher le crachement, et à la recouvrir du culot ordi-naire fait en cuivre ou en fonte malléable. On com-prend toutefois que le carton peut être remplacé par toute autre matière ou corps mou, de même que la disposition que nous venons de mentionner, pour son application à un de nos systèmes de cartouches, chan-gera en raison de celui auquel on adaptera le moyen de faciliter l’introduction du crochet dans l’intérieur et à la base d’une cartouche métallique ou à culot.
Application spéciale de la cartouche en fonte malléable, à la percussion horizontale.
Nous ferons observer que l’emploi de la fonte mal-léable pour les douilles nous donne aussi plus de faci-lité que tout autre métal pour obtenir un fond de cartouche assez résistant pour recevoir le choc d’une percussion horizontale. Ainsi, par exemple, en nous reportant à notre certificat d’addition du 2 février 1848, si on remplace la douille en papier, l’enclume et la capsule par une douille en fonte malléable dont le fond soit percé de trous et porte un grain de fulmi-nate, on obtiendra le même résultat. En effet, soit donné la douille à l’extérieur du fond de laquelle on pratique une légère cavité pour recevoir de la poudre fulminante en pâte, qu’autour de cette cavité on perce un ou plusieurs trous à l’instar de ce qui s’est fait depuis bien longtemps en divers systèmes, qu’on re-couvre le tout de notre disque mince qui empêche le crachement, de la rondelle épaisse en carton, spécifiée dans le paragraphe précédent, et du culot décrit tant dans le présent certificat que dans celui du 2 février 1848, et l’on aura une cartouche composée à la fois d’éléments connus et de dispositions qui nous sont propres. Au surplus, notre cartouche, ainsi disposée, remplacera avec avantage les systèmes connus pour la percussion horizontale, puisque, au lieu des moyens additionnels nécessités pour ce genre de percussion à la fois pour empêcher la cartouche d’entrer dans le tonnerre et pour présenter à la percussion un corps assez dur, il suffit, pour réaliser les mêmes effets, obte-tenus jusqu’à présent par des moyens plus ou moins compliqués, de notre cartouche en fonte malléable à fond résistant, contenant poudre fulminante, ayant trous de lumière, et placée dans la chambre où elle trouve son point d’appui à son extrémité antérieure, s’appuyant contre les parois du tonnerre; et, au sur-plus, la force résistance du métal suffit pour empê-cher que la percussion qui s’exerce sur le fond de la douille, fasse plier ou briser le corps de la cartouche en fonte malléable.