France 969
5 août 1819.
BREVET D’INVENTION DE CINQ ANS,
Pour une arme à feu propre à tirer plusieurs coups, de suite sans qu’il soit besoin de la recharger,
Au sieur Cornélius COOLIDGE, à Boston, Etats-Unis d’Amérique,
Explication des figures
Pl. 8 º., fig 1re. PISTOLET monté pour tirer plusieurs coups, vu dans sa longueur.
Fig. 2., La même arme vue par le bout.
Fig. 3º., Coupe longitudinale par le milieu.
Fig. 4., Coupe pareille à la précédente, mais dans laquelle plusieurs parties occupent des positions différentes.
Fig. 5. et 6., Platine dans laquelle on voit, dans différentes positions, les parties qui la composent.
Fig. 7. à 16º., Détails dans lesquels les mêmes lettres désignent les mêmes objets.
a, fig. 1re. et 2º., Monture en bois du pistolet.
b, fig. 1re., 3., 4., 5º. et 6º., Plaque métallique sur laquelle sont ajustées les parties qui composent la platine.
c, fig. 1re., 3. et 4., Autre plaque de fermeture ou forme en métal, fixée à la monture par des vis; on la voit séparément fig. 76.
d, Pièce ou axe retenu à vis à la forme c, et recevant également à vis le bout du canon e, qui est ouvert aux deux extrémités; on voit cette pièce dessinée aux détails, fig. 8º.
La pièce f, fixée par des vis sur la forme c, comme on le voit, fig. 7., sert, avec l’axe d, à retenir fortement le bout du canon e.
Autour de l’axe d, qui sert de centre, sont disposés circulairement, sur un même cercle, des canons courts ou chambres de capacité convenable pour contenir les charges de poudre, les balles, etc., qu’on a l’intention d’employer.
A travers le centre de cette série de canons courts est un trou cylindrique, dans lequel passe l’axe d, qui se visse et se fixe en h, fig. 3º. et 4º., au moyen d’un écrou et d’une goupille.
i, fig. 3e. et 4., Noix sur laquelle est vissée une roue k, que l’on voit dans les détails, fig. 9., d’un nombre de dents égal à celui des canons, et dont l’objet est de faire tourner circulairement les canons courts g; sur l’axe est fixé un bout de ressortspiral 7, fig. 3. et 4º., qui facilite le mouvement circulaire des canons.
m , fig. 3º., 4º. et 8º., Bague fixée sur l’axe d, par le moyen d’une goupille qui la traverse.
n, Ressort à boudin venant presser, d’un bout, contre la bague m, et de l’autre bout contre la noix o, et donnant de cette manière la facilité de pousser extérieurement pour décharger.
Pour empêcher le canon court de reculer pendant la détonnation, un tiroir p est poussé contre lui par l’action d’une dent q, formée sur l’axe de la gâchette. Cette partie de l’axe vis-à-vis la dent q est portée par une pièce r, solidement vissée.
Une autre dent ajustée sur une partie carrée de l’axe de la gâchette agit sur le bout d’un leviers, tournant sur son axe; à l’autre bout est réuni un cliquet, qui le fait avancer et reculer alternativement; lorqu’il est avancé, il saisit une dent de la roue k, amène la rangée de canons avec lui, jusqu’à ce qu’une dent, qui était engagée avec le long canon, en soit suffisamment séparée pour permettre au ressort spiral 7 de tourner assez pour amener le canon suivant; ce qui s’opère par la pression du ressort à boudin n contre la rangée de canons courts et par l’échappement du cliquet t de la roue k, dans le mouvement circulaire des canons.
La fig. 1re. représente le pistolet chargé avec le cliquet accroché à une des dents de la roue; dans la fig. 3., on voit la dent ajustée sur la partie carrée de l’axe de la gâchette, au moment que cette dent va agir sur le leviers, et repousser le cliquet t par le mouvement du ressort spiral alors le chien, en liberté, peut être mis au repos, et le cliquet se retire assez loin pour laisser passer la dent de la roue k près de lui, et le canon court suivant pourra alors s’engager avec le canon long par l’action du ressort n, en apportant le chien de la détente au repos et du repos à l’armement. La dent fixée sur la partie carrée de l’axe de la gâchette lâche le leviers, jusqu’à ce qu’il puisse passer sur elle et comprimer en même temps le ressort u, voyez fig. 5º., attaché au cliquet; mais quand on sera arrivé au grand repos, comme on le voit, fig. 3º,, la dent de l’axe de la gâchette aura passé sur le leviers, et par la réaction du levier du ressort u, le levier sera élevé pour être mu par cette dent dans un sens opposé. Au moment que ce levier sera arrivé à la situation du repos, cette dent aura repoussé le levier s et fait agir le cliquet t en avant, jusqu’à ce que le ressort u, aussi fixé au cliquet, agisse contre le clou v, fig. 10 º.; et comme le chien se meut plus bas, le levier s est encore plus libre, de manière de manière que la dent est prête à passer dessus. Quand elle est dans cette position, le bout du ressort u, étant pressé contre le clou v, placé au-dessus du centre du mouvement du levier s, fait élever le cliquet t en même temps que le ressort x, fig. 5º. et 10º., qui agit sur sa partie élevée, comme il est démontré par la fig. 5.; le cliquet est ainsi élevé assez haut pour passer sur la dent de la roue k, fig. 9º. Quand le chien sera descendu un peu plus, la dent aura passé sur le bout du levier s, qui sera élevé à la pre- · mière position, comme on le voit fig. 3º.; en même temps, par la réaction du ressort x, le cliquet t sera abaissé et recourbé sur la dent de la roue k, et prêt à reporter en avant les canons courts. Quand le chien est tout- à-fait abattu comme dans la fig. 3º., que la décharge peut se faire, la pointe de la dent q est abaissée sous le centre de l’axe de la gâchette, et le plus grand effort, fait par la décharge de la pièce contre le tiroir p, le fait reculer d’autant plus qu’il empêche la dent q de s’élever hors de la retraite au bout du tiroir qui est au bas du centre de l’axe de la dent. Le tiroir lui-même étant supporté sur le modillon, quand le chien est élevé, la dent q l’est aussi hors de sa place au bout du tiroir, et lui permet de glisser de nouveau en arrière, par la pression exercée contre lui par les canons courts, comme cela se voit fig. 4.
On peut appliquer à la platine de ce système d’armes à feu´ la batterie ordinaire ou la batterie de magasin, dont on va voir la description. La batterie est unie à la plaque supérieure ƒ, comme on le voit fig. 1. et 7e., au lieu de l’être, comme de coutume, à la plaque de platine. Chaque canon court est muni d’un couvercle à coulisse, réglé par un ressort pouvant se mouvoir; mais pas assez aisément pour être affecté par le recul pendant la détonnation; chaque couvercle porte une dent contre laquelle les carrés de la platine agissent en fermant, et qui fait reculer en arrière la batterie, couvrant alors l’amorce prête à recevoir le feu de la pierre.
Avant de se servir de cette arme, les canons courts doivent recevoir, chacun, une charge de poudre et de balles; les bassinets doivent être remplis d’amorces et les couvercles fermés par-dessus; tous les canons courts, excepté un, doivent être chargés, notamment celui qui est engagé dans le long canon; il sera dégagé en remontant et tournant le ressort 7, et en tournant les canons courts dans la direction contraire à celle dans laquelle ils sont mus quand on les décharge. Le canon restant peut alors être chargé et amorcé, et le pistolet est prêt à tirer chaque charge qu’il contient successivement, en armant seulement la platine, fermant le bassinet et le déchargeant.
Fig. 17. et 18., Profil et plan d’une arme établie sur les principes précédens, mais avec une batterie de magasin et un bassinet qui sert tous les canons courts quand ils tournent.
Fig. 19, 20., 21e. et 22º., Détails.
Cette batterie de magasin a une chambre a, fig. 19., prati quée derrière elle pour contenir une quantité suffisante de poudre pour faire partir le nombre de canons dont l’arme est composée: à la partie inférieure de cette chambre est fixé un cylindre c, fig. 19. et 20., ayant autour des capacités b, à égale distance, destinées, chacune, à recevoir une amorce; ce cylindre communique avec la chambre par l’ouverture d; une autre ouverture e, dans le bas, délivre la poudre qu’elle a reçue dans le bassinetƒ, qui se ferme par un couvercle à coulisse g, ayant dans l’intérieur de la chambre un arrêt et un ressort régulateur. A un bout du cylindre, est une espèce de roue à rochets h, fig. 17º. et 22º., dont les dents correspondent aux capacités b du cylindre c, et un ressorti, pour le maintenir dans sa position.
k, Cliquet pressé en dessous par un ressort et engrenant la roue h; il fait tourner le cylindre en fermant le bassinet, jusqu’à ce que la capacité suivante ait apporté successivement l’amorce dans le bassinet comme cela se voit, fig. 19.; pendant ce temps, une autre capacité reçoit une amorce de la chambre. Le carré de la batterie est agité par le ressort 7; le bassinet est fixé à un cylindre de métal m, au bout duquel est une plaque solidement fixée par des vis avec un trou au centre, pour laisser passer l’axe et le tenon. La rangée de canons tourne, les entre-deux étant remplis à l’extrémité du côté de la plaque de manière à former une surface cylindrique remplissant bien le cylindre, pour empêcher la poudre de sortir du canon à travers les trous de la lumière, et la flamme de communiquer d’un canon à l’autre.
La rangée de canons peut être faite, dans ce cylindre, en tous sens, et avec toute la facilité possible.
La fig. 21º. représente la rangée de canons dans le cylindre de métal m, dans le cas où le bassinet communique avec l’un des trous.
Les objets qui, dans les fig. 17º., 18º., 21º. et 22º., n’ont pas de lettres de renvoi, sont les mêmes que ceux déjà décrits dans les figures précédentes.
La fig. 10. représente la batterie par le bout.
Fig. 14., Le chien vu de profil et sur son épaisseur.
Fig. 15., Vue sur trois faces du ressort et de sa bride.