Patent: Devisme

France 21404

(12218)

BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,

En date du 20 novembre 1854,

Au sieur DEVISME, à Paris, Pour un pistolet révolver français.

Pl. I.

J’ai combiné dans des conditions nouvelles un révolver d’une forme plus gracieuse que les révolvers ordinaires, et se rapprochant des pistolets de tir.

Dans ce pistolet, qui est très-léger, le mécanisme est intérieur et se trouve à l’abri de l’oxydation par l’humidité.

Onle monte et on le démonte avec la plus grande facilité, et on y remarque les particularités suivantes:

1º Le canon se monte à baïonnette sur l’arbre central de la culasse, et se trouve consolidé sur cette dernière par un tenon à ressort;

2º Le cylindrerévolver tourne librement sur l’arbre central de la culasse, et s’en dégage sans obstacle lorsque le canon est démonté;

3º La charge de ce cylindre s’effectue ainsi:

On place les capsules sur les cheminées, on le retourne; on verse la poudre dans chaque chambre, on y plonge la balle libre, que l’on force ensuite par l’arbre central de la culasse faisant fonction d’un fouloir. Ce système évite l’emploi d’une bourre, et la balle introduite librement se trouve ainsi forcée comme dans les carabines des chasseurs de Vincennes; la compression s’effectue entre le teton intérieur saillant de la cheminée et le fouloir.

La balle peut être cylindrique ou conique, oblongue ou sphérique, etc.

4º Le chien est seul extérieur, et se trouve sur le côté.

Cette combinaison de mon pistolet révolver perfectionné est détaillée dans la planche I.

La figure 1 est une vue extérieure du pistolet révolver.

Le chien a est disposé sur le côté; la batterie est dissimulée à l’intérieur de la crosse; en dessous est placée la sous-garde b, à l’intérieur de laquelle joue la gâchette c.

Le canon d, dessiné à part, en coupe longitudinale et en vue par bout, fig. 2 et 3, s’ajuste par sa douille e sur l’arbre central f, fixé à la culasse g; celleci, dégagée du bois de la crosse, est vue avec son mécanisme dans les figures 4 et 4′.

L’extrémité de l’arbre fest incrustée longitudinalement et en travers d’une rainure i, sous la formé d’une équerre, tandis qu’à l’intérieur de la douille é pénètre l’extrémité d’une vis j, fig. 1 et 2, pour former un ajustement à baïonnette du canon avec la culasse.

Cet ajustement est consolidé par un tenon l qui, fixé vers l’extrémité d’une lame à ressort m, vissée sur le canon, vient s’engager dans un repère n pratiqué audessus de la culasse; on remarque une rainure partie circulaire o, pratiquée sur la même culasse g, fig. 1.

On monte le canon sur la culasse en l’introduisant sur l’arbre f, et en le tournant d’un quart de tour, ou en présentant directement devant la rainure o de la culasse gq le tenon l de la lame à ressort m.

Une fois ce tenon engagé dans l’entrée de cette gorge, on fait décrire au canon un quart de tour, pour lui faire occuper sa position normale, qui est assurée par l’engagement dudit tenon dans le trou ou repère n de la culasse, comme l’indique la figure 4 dans le fragment coupé de la culasse.

Le cylindre-révolver p se place, comme on le voil dans la figure 1, entre la culasse et le canon; il est représenté en coupe dans la figure 5, et par bout sur chaque face dans les figures 6 et 7.

Ce cylindre est percé, au centre, d’un trou dans lequel entre librement l’arbre central f de la culasse, fig. 1.

Les autres ouvertures, au nombre de six, plus ou moins, réparties à son pourtour, servent de chambres pour les charges.

La face de ce cylindre, qui est en regard du canon, est parfaitement unie, fig. 1, de telle sorte que, dans sa rotation, sa surface vient s’appliquer hermétiquement contre le cône d du canon; toutefois le frottement de ces deux surfaces est adouci par un ressort r vissé contre la douille e, fig. 1.

La section, fig. 5, fait voir que, comme dans les carabines des chasseurs de Vincennes, chaque cheminée s forme un telon à l’intérieur de la chambre, ce qui permet de comprimer la balle introduite librement, et de la transformer en une balle forcée au moyen du fouloirf.

Le chien a est monté sur le carré d’un axe t, qui porte à la fois le levier à noix u du percuteur, et en même temps un ergot v, fig. 4 et 4′.

Le percuteur x, fig. 4, est une tige cylindrique glissant à frottement doux dans l’épaisseur de la culasse, et destinée, par l’action du grand ressort y, à opérer la percussion sur la capsule chaque fois que le chien s’abat.

Un petit ressort q sert au rappel du percuteur aussitôt après l’explosion.

L’ergot v de l’axe t du chien pénètre dans une encoche de la coulisse d’arrêt z, de telle sorte que, chaque fois que l’on arme le chien, cet arrêt vient limiter la rotation du cylindre-révolver que détermine la pièce k, manœuvrée par une goupille fixée sur le derrière du levier percuteur u, fig. 8.

La culasse est vue par bout , fig. 9.

La pièce k agit sur le cric intérieur du cylindrerévolver P, tandis que la coulisse d’arrêt z agit sur le cric extérieur de ce même cylindre.

Le démontage du canon, pour charger le révolver, s’effectue par un mouvement opposé à son montage; il suffit de mettre le chien au premier cran, de soulever le tenon 1, en plaçant le pouce sous la visière de la lame à ressort m, pour dégager ledit tenon de la culasse; de la main gauche on fait décrire un quart de cercle au canon pour dégager le teton l de la gorge o.

Ce même mouvement rend libre la baïonnette, et le canon sort ainsi que le cylindre.

Telle est la description du pistolet ou du fusil révolver, ou de la carabine dont je revendique la combinaison, avec toute faculté de charger cette arme par la culasse au moyen d’un tonnerre de rechange.