France 21404 Additional
CERTIFICAT D’ADDITION,
En date du 19 février 1855.
Désirant perfectionner autant que possible le révolver français qui fait l’objet de mon brevet principal, j’ai voulu simplifier sa manœuvre, rendre son assemblage plus solide, et éviter l’un des plus graves inconvénients que présente ce genre d’arme à feu dans le service de la cavalerie.
En effet, dans tous les révolvers connus, le mouvement du cheval faisait tomber la charge, et lorsque le besoin nécessitait l’emploi de cette arme, on n’avait plus entre les mains qu’un objet inutile et inoffensif exigeant un temps précieux pour le remettre en état.
La présente addition a donc pour objet:
1° Les moyens employés pour forcer la balle facilement, et de façon à assurer la charge sans qu’aucun mouvement puisse la faire tomber;
2° L’ajustement particulier du canon sur l’arbre central de la culasse assurant par trois points la solidité de l’ensemble du révolver;
3° Le moyen d’assurer la solidité de cet ensemble du révolver tout en permettant un démontage facile;
4° La disposition du fouloir, dissimulé dans le manche même du révolver;
5° La cheminée formant tige et culasse.
Ayant ainsi exposé les perfectionnements que j’ai apportés à mon arme, je vais, à l’aide d’un dessin, indiquer les moyens que j’emploie pour les réaliser.
La figure 10, pl. I, indique l’ensemble de l’arme dont on a enlevé le cylindre-révolver.
La figure 11 est une élévation-coupe montrant la face antérieure du canon, et à l’aide de ces deux figures et de la figure 12, qui représente l’arbre central a, on peut se rendre compte de la solidité d’ajustement des pièces, lorsqu’elles sont réunies pour former une arme prête à fonctionner.
L’arbre a est muni sur sa longueur d’une entaille circulaire b, dans laquelle on peut faire pénétrer la surface d’un goujon c, que l’on meut au moyen du levier d.
Lorsque l’on veut remonter les trois pièces qui constituent celte arme, on glisse le cylindre-révolver e, fig. 13, sur la tige a attenante à la crosse f; puis on place le canon g, qui se glisse aussi sur le même arbre, et vient s’ajuster à la partie supérieure en h par un teton i, qui entre dans la piècej, et à la partie inférieure par une oreille k, recevant un teton 1, fig. 11, solidaire de la pièce m.
Par ce triple ajustement la position de l’arme est déjà parfaitement assurée, mais par surcroît de précaution, et pour éviter tout dérangement, on tourne le goujon e au moyen du levier d.
Ce goujon possède une partie plate qui se présente lorsque le levier d est à la position dessinée en pointillé, fig. 10, et c’est dans cette position qu’il permet au canon 9 de glisser sur la tige centrale a; mais lorsque l’on tourne ce goujon c, il vient présenter ses parties rondes, pénétre dans l’entaille b de l’arbre «, et forme ainsi un obstacle parfait à tout mouvement du canon.
Le cylindre-révolver est maintenu par les pièces p et m supérieure et inférieure, et est appuyé contre la surface de la crosse par le ressort n.
La section, fig. 4, indique le moyen que j’emploie pour forcer la balle: c’est le même système que dans les carabines des tirailleurs de Vincennes; la cheminée q forme tige et culasse, et la balle vient s’y ap puyer sous l’action du fouloir o, frappé par la crosse du pistolet.
Ce fouloir, lorsqu’il ne sert pas, peut se loger dans la crosse même, comme on le voit fig. 10, en simulant un ornement.
Telle est la description des perfectionnements qui, par leur simplicité, la solidité de l’ajustement et la disposition générale, font de cette arme un révolver d’un usage commode, facile et assuré dans toute circonstance.