France 48735
BREVET nº 48735, en date du 4 mars 1861,
A M. DEVISME, pour un nouveau pistolet-revolver de poche ou d’arçon à canons multiples.
Pl. III.
Jusqu’ici on a établi, soit des revolvers à plusieurs canons sans cylindre rotatif, soit des revolvers à cylindre rotatif, dont les orifices multiples correspondent successivement avec un canon unique.
Le système que j’ai combiné vient constituer un nouveau revolver à six canons tournants.
Dans mon nouveau pistoletrevolver de poche, arme réellement portative, il n’y a pas de tonnerre indépendant du canon; le cylindre tournant constitue à la fois le porte-cartouche et le canon multiple; chacun des orifices au nombre de six, plus ou moins, reçoit la charge et devient le tubecanon.
Pour donner de la portée et de la précision à la balle, la charge est à balle forcée, elle s’introduit à l’arrière du cylindre et chacun des orifices est rayé sur toute sa longueur.
Le chargement à l’arrière s’effectue, soit en faisant basculer, soit en faisant développer latéralement le cylindre, suivant les dispositions imaginées en 1858, concernant un révolver mixte à tonnerre de rechange.
Le cylindre est porté de même par une bride à brisure que maintient une clavette à détente; il en résulte que le tonnerre ou cylindre a, dans mon revolver de poche, un double mouvement, l’un rotatif et l’autre d’abattage.
Le mouvement rotatif lui-même se décompose en deux mouvements, l’un libre et continu tant que le chien n’est pas armé, l’autre intermittent quand le chien est engagé.
La figure 1 est une élévation sectionnelle du revolver de poche.
La figure 2 est une vue par bout à l’extérieur de la bride à brisure.
La figure 3 est le plan supérieur de l’arme.
Le cylindre ou tonnerre a est percé de six orifices rayés dans toute leur longueur; ils reçoivent chacun leur charge à l’arrière et constituent autant de canons distincts.
Ce cylindre a, dans son état normal, est maintenu au centre entre une culée b et la bride ou bascule e.
Ainsi, la culée b se prolonge sur l’avant sous la forme d’une portée d, à l’extrémité de laquelle se relie, à brisure en k, le bout de la bride e.
Celle-ci est une double équerre dont l’extrémité opposée, formant une saillie i, vient s’engager dans une entaille pratiquée à la partie supérieure de la culée b pour y être retenue au moyen d’une clavette à ressort.
Cette clavette fpivote en g; sa courbe médiale s’abat en avant contre la saillie i de la bride e, et son bec s’engage dans l’ergot d’un ressort ou déclic h, dit à détente et jouant dans une entaille de la culée b.
Un autre ressort 1, fixé par une vis au-dessus de la bride e, concourt, conjointement avec le ressort h, à faire dégager la saillie i de la bride pour déterminer l’abatage à bascule du cylindre ou canon multiple a.
Une petite encoche m pratiquée sur la saillie i sert de mire conjointement avec l’index n.
La baguette p se loge de préférence dans l’intérieur de la crosse r, mais elle peut se placer à brisure et à développement sur le côté de la bride à bascule.
La détente s est établie à brisure pour pouvoir se relever sous la bride-bascule; elle agit sur le chien percuteur, qu’il est inutile de reproduire.
Pour faire le chargement du canon multiple à l’arrière, on presse sur le ressort déclic h, qui fait soulever la clavette d’arrêt f, et on abat le canon qui se développe en k.
On place chaque charge dans les orifices, on redresse alors le canon a et on l’assujettit dans l’entaille de la culée b, au moyen de la clavette à ressort d’arrêt.
Dans cet état, l’arme est prête au tir.
Le bras vertical de la bride e est percé d’une ouverture visà-vis de laquelle se place successivement chaque orifice du canon multiple; cette ouverture est indispensable pour livrer passage à la balle.
Telle est la description de mon pistolet-revolver de poche à canon multiple tournant, rayé ou non.
Je revendique, notamment, dans la combinaison de cette arme, les points suivants:
1º Un tonnerre rotatif remplissant la double fonction de porte-cartouche et de canon multiple;
2º Le montage de ce canon multiple entre une culée et une bride bascule;
3º L’abatage à brisure de ce canon multiple ou son déplacement latéral pour le séparer de la culée, et dégager tous les orifices, afin d’en faire le chargement à l’arrière;
4º Le double mouvement combiné du canon multiple, l’un rotatif et l’autre latéral ou d’abatage;
5º L’enrayage du canon multiple avec la culée, au moyen d’une clavette à détente.
Je revendique également l’application d’un tel système aux pistolets d’arçon, de salon, aux fusils, carabines, et à toute espèce d’armes à feu.