Patent: Hall

France 9223

REVET D’IMPORTATION DE DIX ANS

en date du 20 mars 1838,

Au sieur HALL (Moody- March), à Cornish (États-Unis),

Pour un cylindre tournant applicable aux canons des armes à feu.

L’invention consiste dans un cylindre tournant mobile sur un pivot qui s’adapte aux armes à feu de toute espèce, depuis le plus petit pistolet jusqu’au plus grand canon.

Le cylindre est solide et fait du métal employé pour l’arme à laquelle on l’attache, ou en fer travaillé ou en fonte, suivant l’arme.

La position du cylindre et des pièces desquelles il est garni n’est pas la même pour un canon que pour les autres armes à feu.

La spécification suivante et les dessins, pl. 5º, fig, 1re à 6º, ont rapport à un fusil de quatre- vingts balles à la livre; mais ils s’appliquent également à toute arme à feu portative, la construction du cylindre et de l’arme étant, dans ces cas, la même, eu égard aux proportions.

La circonférence du cylindre a b est perforée de trois, huit, dix ou même un plus grand nombre de trous qui traversent l’épaisseur du cylindre; vers le centre, les trous décroissent assez insensiblement; leur profondeur suffit pour contenir la charge.

Sur un des côtés plats du cylindre b sont ouvertes des communications 2 avec les trous 1, de manière à y arriver au milieu de la charge de poudre; dans ces communications sont fixés des tubes 3.

En haut, dans la communication en forme de vis, les tubes sont de fer ou d’acier; les autres extrémités des tubes sont montées par des capsules ou pis- tons dont le feu communique avec la poudre dans les trous 1 par le moyen de ces tubes.

Ces tubes sont protégés par une épaisse lame de cuivre c, attachée au cylindre dans l’enceinte formée par les tubes avec des parties saillantes 4, pour occuper les intervalles des tubes et les diviser les uns des autres.

Cette pièce est assez épaisse pour s’étendre au-dessus des extrémités des tubes et des capsules qui les montent; elle empêche aussi les capsules de se communiquer le feu les unes aux autres.

Les trous étant chargés et les capsules montées sur les extrémités des tubes 3, le cylindre est mis à plat sur l’affût g, dans l’espace qui lui est réservé le côté des communications et des tubes est le plus bas, et le cylindre s’appuie sur les deux parties élevées de l’affût 5.

L’affût est tout en fer et contient un trou pour recevoir le canon de l’arme, qui entre dans le trou 6.

Sur l’affût est attachée une platine en fer circulaire 7, qui est couchée.

Cette platine, lorsque le cylindre est attaché à l’arme, est presque tou- chée par les capsules montées sur les tubes 3.

Un taraud de fer 8, pour former le pivot du cylindre, s’élevant perpendi- culairement à l’affût, se fixe dans la platine 7 et dans l’affût en forme de vis, et passe, par le centre du cylindre 9, dans un trou pratiqué pour cet effet.

Le cylindre est maintenu dans sa position par une bande de fer d, attachée,. par une de ses extrémités, à la partie supérieure de l’affût, près du canon, par une charnière 10, et, par l’autre extrémité, à la crosse de l’arme, par un ressort 11.

Le mécanisme à l’aide duquel on met le feu aux charges est le même que celui employé pour les autres armes à feu, excepté que le percuteur est solide et carré; il entre dans l’affût au trou b, et dans la platine 7 en c; à travers ce trou, il frappe les capsules montées sur les tubes 3, et communique le feu de la capsule frappée au trou 1 par le moyen des tubes 3.

Le percuteur est fixé en dessous de l’affût; un ressort d, également attache en dessous de l’affût, contre le percuteur, sert à en modérer la force.

Le percuteur n’a qu’un seul mouvement au lieu d’en avoir un double comme dans les autres fusils, et peut être employé avec ou sans sous-garde.

Le cylindre est placé de manière qu’un des trous 1 se trouve en ligne di- recte avec le canon; l’arme est prête à fonctionner.

Le feu de la capsule frappée par le percuteur a, qui passe par le trou de l’affût et de la platine couchée dans l’affût, communique, par les tubes 3, avec la charge dans le trou 1; le cylindre est ensuite tourné par le doigt et le pouce, en pressant sur le ressort d e, qui en élève le bout ƒ hors du trou a g, sur la poulie supérieure du cylindre; par le mouvement du cylindre, le ressort tombe dans le trou à côté g.

La chute du ressort indique que le trou renfermant une charge à côté de celui qui vient d’être employé est en ligne avec le canon.

Lorsque toutes les charges sont parties, le ressort d e est forcé en arrière, la bande de fer d est levée sur la charnière, le cylindre est retiré et chargé de nouveau; un autre cylindre prêt à fonctionner est mis à sa place.

Fig. 7º à 10º, spécification du cylindre appliqué à un canon.

Le canon est construit pour admettre le cylindre entre les deux côtés de la culasse afin que le centre du cylindre soit en ligne avec le trou du canon.

Le cylindre s’appuie sur une barre de fer qui traverse les deux côtés de la culasse, et forme ainsi le pivot du cylindre.

Le cylindre tourne verticalement, comme la roue d’une voiture, sur son pivot; les trous 3, renfermant les charges, et les lumières 5, pour mettre le feu aux charges, sont les mêmes que ceux du cylindre appliqué à un fusil; mais, au lieu des tubes spécifiés ci-dessus, il n’y a qu’un seul tube en forme de vis qui pénètre le côté de la culasse et arrive jusqu’aux lumières 5, à mesure que celles-ci se présentent par la révolution du cylindre.

Un trou est percé sur la partie de la culasse, dans une direction oblique, et pénètre jusqu’au tube 4, qui contient une ouverture pour communiquer avec le trou 6; à l’entrée de ce trou est fixée une capsule.

La capsule est frappée par un percuteur 7, par un marteau ordinaire ou par un objet dur.

Le feu de la capsule, par le moyen du trou oblique et du tube 4, communique avec la charge renfermée dans le trou qui est en ligne avec le canon.

Pour tourner le cylindre, afin de mettre le trou renfermant la charge à côté de celui qui vient de partir, en ligne avec le canon, le verrou à ressort 8, qui traverse le côté de la culasse du canon et pénètre dans le cylindre, dans les trous g, est tiré, par la main, hors du trou 9.

Après le mouvement du cylindre, le verrou à ressort tombe dans le trou à côté g, et indique qu’un autre trou 3 est en ligne avec le trou du canon.

Le mouvement est imprimé au cylindre par le moyen d’un levier inséré dans les trous 10, ou par un crochet qui sert de levier et s’attache au pivot du cylindre.

L’affût du canon peut être pareil à celui des autres canons.

La manière de charger les trous du eylindre est d’envelopper la poudre et la balle de flanelle.

Le mouvement imprimé au cylindre est tel que le trou renfermant la charge qui vient de partir descend.