France 125523 add
CERTIFICAT en date du 22 octobre 1879
(Extrait.)
Pl. V, fig. 25 à 29
Cette addition a rapport plus spécialement à des perfectionnements apportés au canon-revolver décrit dans le brevet. Certaines parties de ces améliorations sont applicables également à d’autres genres de canons et même aux armes à feu en général, mais j’ai représenté les perfectionnements comme adaptés à un canon-revolver construit suivant les principes énoncés dans le brevet.
Fig. 25, élévation longitudinale d’un canon-revolver, quelques parties étant représentées en coupe.
Fig. 26, plan de quelques détails.
Fig. 29, modification de quelques parties indiquées fig. 25.
Ces trois figures représentent la première partie de mon invention, qui a rapport à un mécanisme pour opérer l’élévation de la pièce, c’est-à-dire la pointer.
Fig. 27, élévation longitudinale en coupe d’un canon semblable.
Fig. 28, élévation de bout du même canon, en coupe prise près de l’extrémité arrière de la pièce, à travers la chambre du mécanisme.
Ces deux dernières figures représentent la deuxième partie de mon invention, ayant rapport à la manière dont s’opère la décharge.
Premier perfectionnement. Mécanisme pour donner l’élévation au canon ou pour le pointer, fig. 25 à 29.
Dans beaucoup de cas, et spécialement lorsqu’on se sert de canons de gros calibre, il est très fatigant de pointer la pièce, si cette opération doit être effectuée par la force manuelle du canonnier, à l’aide de la pièce d’épaulement S, par rapport à l’élévation aussi bien que par rapport à la direction latérale.
Afin d’éviter cet inconvénient et de pouvoir pointer le canon d’une manière plus exacte et rapide, je dispose un mécanisme au-dessous de la boite à culasse de la pièce, à l’aide duquel l’élévation peut être réglée avec une facilité extrême, sans fatiguer le canonnier, et lequel mécanisme peut servir à maintenir la pièce d’une manière absolument rigide à l’élévation voulue. A cet effet, je monte au-dessous de la partie arrière du canon un segment ou une crémaillère cintrée, à dents internes; avec ce segment engrène une vis sans fin B, dont l’axe tourne dans le bras C, se projetant du support à fourchette ou de la pièce à pivot U, et porte un pignon b dans lequel engrène la vis sans fin D, montée sur l’arbre d, qui se projette en arrière, à gauche du canonnier, et enmême temps légèrement en bas, et qui porte sur son extrémité libre une manette d’, dans une position convenable pour qu’elle puisse être saisie et manœuvrée facilement par le canonnier.
Comme la vis sans fin B, avec son pignon b, ne peut se déplacer dans le sens vertical, suivant la ligne de son axe, résulte qu’un mouvement rotatif imprimé à la manette d’, et par conséquent au pignon b et à la vis sans fin B, appellera le segment A, et avec celui-ci la partie arrière de la pièce, en haut ou en bas, suivant le sens de la rotation, ce qui per met d’obtenir l’élévation voulue du canon.
Lorsqu’il est nécessaire de tirer successivement et d’une manière rapide sur des points ayant des élévations très différentes, cette manière de viser serait pourtant trop longue; dans de tels cas, il faut faire dépendre le succès de l’habileté du canonnier, qui doit alors pointer la pièce en la saisissant directement par un point quelconque, convenable à gripper, et en la tournant avec sa main; pour cette opération, la pièce d’épaulement S est d’un très grand secours; mais, à cet effet, la crémaillère A doit être dégagée de la vis sans fin B. Pour rendre cela possible, au lieu d’attacher la crémaillère A au corps du canon d’une manière rigide, je la réunis à ce corps à l’aide d’une articulation E, de manière que, dans certaines conditions, elle puisse être tournée en arrière, hors de contact avec la vis sans fin B.
Sur le bras C, je forme un nez c, dans lequel est pratiquée une fente à travers laquelle la crémaillère se projette en bas, et laquelle est d’une longueur suffisante pour permettre un petit mouvement d’oscillation de la crémaillère sur son axe E.
Dans ce nez c, en regard du côté de la crémaillère, j’établis une came F de la forme indiquée, dont l’arbre se projette latéralement et porte sur son extrémité une petite manivelle f. Lorsque cette manivelle se trouve dans la position indiquée en lignes pleines, la came F porte sa partie pleine contre le bord de la crémaillère A, et elle maintient cette dernière engrenée avec la vis sans fin E; mais lorsque la manivelle fest tournée dans la position indiquée par des lignes ponctuées, la partie échancrée de la came F permet à la crémaillère, poussée par le ressort a qui y est adapté, comme cela est représenté, de reculer en arrière, et alors la crémaillère n’étant plus en contact avec la vis sans fin B, la pièce est libre de faire un mouvement quelconque imprimé par la main ou l’épaule du canonnier. Afin de faire engrener les parties de nouveau et de rendre la pièce relativement fixe, il suffit de tourner la manivelle fde nouveau dans sa position primitive. Par ce mouvement, la came F forcera la crémaillère de nouveau en contact avec la vis sans fin, en opposition à la force du ressort a, et cette crémaillère sera ainsi maintenue pendant un temps quelconque voulu.
Une autre manière de mettre en pratique cette partie de mon invention est représentée fig. 29. Suivant cette construction, la crémaillère A est formée avec une fente concentrique au cercle primitif des dents, et à travers cette fente passe unebroche excentrique ou un bouton de manivelle F”, se projetant de l’extrémité de l’arbre portant le bras ou levier f. La crémaillère 4 est articulée à l’extrémité arrière de la pièce, de la même manière que dans la figure 25, mais le ressort a est supprimé, cet organe étant superflu, vu que la broche F agissant contre l’un ou l’autre côté de la fente, dans la crémaillère A, suivant la position dans laquelle la manivellefa été amenée, sert à embrayer ou désembrayer, d’une manière positive, la crémaillère d’avec la vis sans fin B, et à maintenir cette crémaillère solidement dans la position voulue.
Les autres organes de l’appareil construit suivant cette modification sont ou peuvent être exactement ceux représentés fig. 25 et 26; par conséquent, ils ne sont pas répétés fig. 29.
Deuxième perfectionnement. Mécanisme pour effectuer la décharge, fig. 27 à 28.
Dans les canons-revolvers tels qu’on les construit actuellement, la décharge s’effectue par la rotation continue de l’arbre G, lequel mouvement opère également la commande de tous les autres organes du mécanisme de la pièce.
Dans les canons de gros calibre, on a trouvé que le pointage et la commande du mécanisme ne peuvent pas bien être effectués par une seule et même personne. On dessert donc ces pièces par deux hommes, dont l’un pointe, tandis que l’autre tourne la manivelle. Mais il résulte de cette opération combinée l’inconvénient que la décharge de la pièce n’a pas toujours lieu exactement au moment voulu, parce que le mouvement qui opère la décharge ne peut pas être contrôlé d’une manière suffisante par celui qui pointe. J’obvie à cette difficulté par une disposition au moyen de laquelle le pointage et la décharge de la pièce sont effectués par un seul homme, tandis quela force nécessaire à la commande de la pièce est imprimée par l’autre desservant.
A cet effet, les organes sont disposés de manière que le mouvement rotatif de la manivelle G’, outre le chargement, la révolution des canons et l’extraction des douilles, effectue seulement le mouvement en arrière de la broche percuteur, ce que l’on pourrait appeler l’armement de la pièce; puis les organes du mécanisme arrivent dans une telle position, que la continuation du mouvement rotatif de la manivelle devient impossible, jusqu’à ce que le canon ait été déchargé, ce qui se fait, suivant cette partie de l’invention, après que la pièce est pointée, par un léger mouvement du doigt du canonnier agissant sur une pièce correspondante à la détente d’un fusil, A cet effet, je dispose, au-dessous de la partie arrière du canon, une poignée V, laquelle peut accuser plus ou moins exactement la forme d’une poignée de pistolet, et laquelle porte, d’une manière correspondante à la construction d’un pistolet ou d’un fusil, une détente H, protégée préférablement par une sous-garde, comme cela est représenté, et à l’extrémité antérieure de laquelle est articulée la broche h, laquelle se projette en haut à travers un trou pratiqué dans le métal de la boite ou chambre contenant le mécanisme du canon.
L’extrémité chanfreinée de cette broche pénètre dans le canal servant comme guide pour la broche percuteur W.
Un ressort l, pressant contre la queue de la détente H, sert à maintenir l’extrémité de la broche h constamment dans l’intérieur du canal de la broche percuteur W.
Sur le bras w de cette dernière, lequel bras est actionné par la came J, je forme une petite saillie faisant face contre la surface latérale de la vis sans fin K, et sur cette dernière surface, j’établis une deuxième petite saillie ou un arrêt s, dans une position telle que, lorsque la broche percuteur est mue en arrière par la came J jusqu’à la fin de sa course, et par conséquent les cames J, K, cet arrêt s frappe contre la saillie formée par le bras w de la broche percuteur W et empêche ainsi la continuation de la rotation de l’arbre G.
Le fonctionnement de ce mécanisme est comme suit:
Supposons que la broche percuteur Wse trouve dans la position d’avant, ayant frappé et enflammé une cartouche dans le canon présenté en position: lorsque l’arbre G est tourné maintenant par le canonnier, ou par un aide, au moyen de la manivelle G’, le mouvement de cet arbre a pour effet que la came J, agissant sur le bras w, pousse en arrière la broche percuteur W, et en même temps que la vis sans fin tourne les canons, de manière à amener le canon suivant en position pour recevoir le choc du percuteur W, comme cela se fait d’ordinaire. Mais pendant le mouvement en arrière du percuteur, la partie renforcée de ce dernier près son extrémité arrière, qui sert en même temps à le guider dans le canon, agissant contre la face chanfreinée de la broche h, pousse cette dernière en bas, en opposition à la force du ressort I.
A la fin du mouvement en arrière du percuteur, lorsqu’une révolution de l’arbre G est presque achevée, la tête de la broche h, devenant libre, s’élève en avant du renflement formé sur le percuteur et maintient ainsi ce dernier en arrière, même lorsque, le mouvement rotatif de l’arbre G étant continué, la came J se dégage du bras w du percuteur. En ce moment, lorsque la came J a abandonné ledit bras w, la saillie latérale s, formée sur la vis sans fin K, frappe contre la saillie correspondante sur le bras w du percuteur et empêche ainsi la continuation de la rotation de l’arbre G. Dans ces conditions, la pièce est pour ainsi dire armée, et le canonnier, s’il ne l’a déjà fait, a maintenant tout le temps nécessaire pour pointer sa pièce, et il peut alors, sans produire la moindre perturbation, en ne mettant en marche aucune partie lourde du mécanisme, décharger le canon, à un moment quelconque voulu, par une légère pression exercée avec son doigt sur la détente H, d’où il résulte que la broche h est tirée en bas, libérant ainsi la broche percuteur, qui est projetée en avant par sonressort comme d’ordinaire, pour produire la décharge. Par ce mouvement en avant du percuteur, la saillie, sur son bras u, glisse d’au-dessus de l’arrêt s, planté dans la face latérale de la came K, libérant ainsi cette dernière et laissant les parties libres pour être actionnées de nouveau de la manière décrite par une nouvelle révolution de l’arbre G. Afin de faciliter le départ de la broche percuteur W, la surface supérieure de l’arrêt s et la surface inférieure de la saillie sur le bras Wsont inclinées légèrement.
Je ne me limite point à cette construction particulière, parce qu’il est évident que l’on peut adopter d’autres moyens pour produire exactement le même résultat, c’est-à-dire rendre le mouvement de percussion de la broche percuteur indépendant du mécanisme général, et mettre ce mouvement entièrement sous le contrôle direct du canonnier, à l’aide d’une détente ou d’un équivalent de celle-ci.
Troisième perfectionnement. Construction des mires.
Jusqu’à ce jour, les numéros sur les mires des armes à feu de tous genres y ont été produits par la gravure dans le métal; cette méthode doit être considérée comme très imparfaite, parce que les numéros gravés sont très difficiles à lire dans certaines circonstances, plus spécialement pendant la nuit, et parce que souvent ils deviennent tout à fait illisibles par un accident quelconque ou par des influences atmosphériques. Je remplace donc ces mires gravées par des nouvelles, qui sont formées d’une plaque métallique mince, émaillée en une couleur brillante, préférablement en blanc, et sur lesquelles les lettres ou autres marques sont écrites également en émail, mais d’une couleur formant contraste avec la couleur du fond. Lorsque le fond est, par exemple, en blanc, les marques seront préférablement en noir; mais il est évident que toutes autres couleurs peuvent être employées et donneront des résultats presque aussi bons. Ces mires sont non seulement beaucoup plus lisibles, mais elles sont aussi très durables, et elles ne peuvent perdre leurs qualités supérieures dans les conditions ordinaires de leur emploi.