Patent: Javelle

France 41464 add

(23473)

BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,

En date du 5 juillet 1859,

Au sieur JAVELLE, à Saint-Étienne (Loire),

Pour un nouveau système de pistolet-révolver à bascule et cartouche à douille en étain.

Ce qui suit est un certificat d’addition en date du 5 juillet 1860.

Pl. XXXI.

Le pistolet-revolver ordinaire n’est pas à bascule brisée de deux charnières; aussi la charge et le service en sont-ils plus longs et plus difficiles, et le nettoyage presque impossible sans l’aide des outils destinés à cet effet.

Le pistolet-révolver à double charnière remédie à ces divers inconvénients par son système à bascule; de plus, la batterie s’armant seule en pressant la détente, s’armant aussi avec la crête du chien et restant armée comme toutes les armes, cela rend le service de cette arme beaucoup plus prompt pour le tir et de toute solidité, parce que le système est simple et le nettoyage très-facile.

La figure 1 représente l’arme prête à être chargée.

La figure 2, l’arme prête à percuter.

1º Pour charger, il faut pousser la clef F de gauche à droite, jusqu’à son arrêt, et le canon-bascule (A, figure 3), sortir le cylindre B, introduire les cartouches dans les cellules, fig. 4, du cylindre B, ledit cylindre sur son axe C, relever le canon A, détourner la clef F sous le canon A; cela fait, l’arme est prête à perculer;

2º Pour nettoyer l’arme, procéder de la même manière que pour la charger.

A est le canon qui reçoit et guide toutes les balles lorsque le coup part du cylindre.

B, fig. 1, 2, 3 et 4, est un cylindre tournant sur son axe C et destiné à recevoir la charge de tous les coups à tirer; ce cylindre tourne seul en armant le chien ou en pressant la détente; ce mouvement de rotation est combiné de manière à ce que l’orifice d’une cellule, fig. 4, se trouve juste à l’ouverture du canon A au moment où le chien s’abat pour faire percuter le coup, de telle sorte que la balle prend son passage pour être guidée par le canon.

C est le pivot sur lequel tourne le cylindre; ce pivot est vissé à ses deux extrémités; un de ces bouts est vissé immobile dans la carcasse D, fig. 3, l’autre bout se visse en H, par moitié, au moyen du basculage de l’écrou brisé du canon A et de la pièce I.

D est la carcasse de l’arme, elle est brisée de deux charnières:

La première, en E, sert à laisser basculer le canon afin que l’on puisse sortir le cylindre pour mettre les cartouches à douille T en étain.

La deuxième, en N, sert à laisser ouvrir le bout du canon A et à le séparer de la carcasse I, afin de laisser une ouverture pour dégager l’axe C qui se trouve vissé en cet endroit, fig. 2 et 3.

Fest une clef fixée sous le canon à laquelle est adaptée une pièce sous le nom de té, fig. 9; la tète G de cette pièce se trouve dans l’intérieur du canon lorsque celuici est placé, et lorsque la clef F tourne, pour se placer sous le canon, la pièce G tourne également dans l’intérieur et, par ses deux ailes, tient la broche fermée dans l’écrou brisé du canon; par ce moyen parfaitement solide elle empêche le moindre mouvement, fig. 1.

J, fig. 1, 2 et 6, est le chien de la batterie; ce chien s’arme seul de deux manières, c’est-à-dire que sil’on arme avec la crête du chien il arrive à son arrêt de sûreté, ensuite à son arrêt de départ, et reste armé jusqu’à ce qu’on pousse la détente pour faire percuter le coup; ou, si l’on se trouve surpris, en armant continuellement par la détente K, le chien s’élève poussé par la pièce L, fig. 6; lorsqu’il est arrivé à la position représentée par la figure 7, la pièce L s’échappe et le chien retombe pour faire partir les coups autant de fois qu’il y a de cartouches dans le cylindre B.

L’inventeur réserve son droit pour chacune des pièces nouvelles et surtout pour les deux charnières, quel que soit le changement qu’on pourrait y faire, et aussi pour la cartouchedouille en étain, se réservant l’application de l’étain pour les modèles ajoutés dans l’addition de son brevet et pour le changement de la forme des pièces du pistolet fini.

Le même système de pistoletrévolver s’adapte parfaitement au fusil ou à la carabine, fig. 8.

Le principal changement consiste dans la forme du chien, qui a nécessité l’invention d’une nouvelle cartouche-douille en étain double cordon percutant au centre.