France 41464 add
CERTIFICAT D’ADDITION,
En date du 29 octobre 1860.
La présente addition a pour objet de décrire exactement la structure et la fabrication des cartouches dont on se sert pour ces armes, et dont le perfectionnement vient compléter de la façon la plus heureuse mon invention; car l’arme et son projectile se trouvent ainsi perfectionnés à l’égal l’un de l’autre.
Cette cartouche est composée d’une douille en étain a, fig. 10, au fond de laquelle est introduit le culot de plomb b, fig. 11, au milieu duquel est encastrée la capsule c, fig. 12.
La petite tige ou broche d, introduite dans la capsule ellemême, sert pour ainsi dire d’enclume sur laquelle cette capsule est frappée par le marteau du chien. L’extrémité supérieure vient toucher la balle e légèrement creuse à sa partie inférieure.
Cette balle est encochée en g, de façon à ce qu’un rebord laissé à la douille puisse s’abattre dans cette encoche et lier la balle à cette douille.
Voilà la composition de cette cartouche parfaitement décrite; il est maintenant utile de mentionner fidèlement notre mode de fusion de la douille, mode seul praticable en employant l’étain.
Disons de suite que l’étain, employé en cette circonstance, a l’énorme avantage d’empêcher le crachement; seulement la confection de la douille en cette matière présentait tout d’abord de grandes difficultés, nous les avons surmontées en procédant de la manière qui suit:
Nous fondons l’étain, ordinairement allié avec plus ou moins de plomb, dans un petit bassin de fonte ou de fer. Lorsque l’étain est arrivé au degré de fusion voulu, nous trempons dans cet étain un moule capable de contenir de dix à vingt douilles, au lieu de faire couler l’étain dans le moule.
Ensuite nous laissons quelques minutes le moule dans le bassin en le sortant de temps en temps et le frappant à petits coups pour favoriser la sortie de l’air resté dans les trous du moule lors de son immersion dans l’étain; nous favorisons par là le remplissage exact du moule.
Ensuite pour sortir les douilles parfaitement formées et leur conserver un beau brillant, nous trempons le moule dans de l’eau chaude, mais qui ne l’est cependant pas tellement que les douilles ne se refroidissent; elles sortent alors ellesmêmes du moule sans difficulté.
On peut également obtenir ces douilles en les emboutissant au balancier, mais ce mode ne vaut pas celui que nous venons de décrire.
Ces cartouches ainsi composées peuvent également servir à toutes armes dont le chien percutera sur le centre du canon, et je réclame du reste le privilége de l’usage de l’étain comme douille pour toute espèce de modèle de cartouche, puisque l’emploi de cette matière constitue à lui seul une véritable invention, par les avantages qu’elle présente aussi bien que par la difficulté du moulage.