Patent: Javelle

France 41464 add

CERTIFICAT D’ADDITION,

En date du 1er mars 1862.

Le but de cette addition est la fabrication d’une nouvelle cartouche que j’appellerai à culot perpétuel, et qui peut remplacer avantageusement celle à culot de plomb.

J’ai voulu, en établissant cette nouvelle cartouche, obvier à un inconvénient majeur qui est généraleinent commun aux pistolets révolvers et aux armes se chargeant par la culasse, c’est-à-dire faire en sorte que l’on puisse toujours avoir des cartouches lorsqu’on en a besoin et en quelque lieu que l’on se trouve.

En effet, il arrive souvent que les cartouches, quelque nombreuses qu’elles soient, se trouvent épuisées, et que le pays où l’on se trouve n’est pas approvisionné de ces cartouches généralement spéciales.

Avec le genre de cartouche que je présente et que l’on fait soi-même, pour ainsi dire, on peut toujours tirer mon pistolet, pourvu qu’on ait de la poudre, des capsules et un moule à balle.

Voici la description fort simple de cette cartouche:

Un culot en fer a, fig. 14 et 15, contient, à sa partie inférieure une petite couronne de cuir b, fig. 13, qui est fixée entre le cercle inférieur de ce culot et un autre petit cercle c ou couronne de métal.

Le cercle ou fond du culot, la couronne de cuir, et le petit cercle qui se pose sur cette dernière, sont forés de manière à ce qu’une tige d, fig. 15, puisse passer entre eux; le trou que comporte chacune de ces parties de la cartouche est du plus grand diamètre de la tige d qui a deux diamètres: le supérieur, qui est le plus petit, est destiné à recevoir une capsule e. Maintenant une balle de plomb conique, creuséc à sa partie inférieure f, est vissée facilement à la main à la partie supérieure du culot qui a un contrepas de vis à cet effet.

La figure 14 démontre clairement les dispositions d’agencement que nous venons d’indiquer.

Maintenant si nous disons que la cartouche présente, à son cercle inférieur, l’extrémité inférieure de la tige dont l’extrémité supérieure est armée d’une capsule ordinaire, et que cette tige est susceptible de faire un mouvement de va-etvient, l’on concevra facilement que le marteau du chien vient frapper sur cette tige, qui alors s’enfonce après avoir fait enflammer la capsule dont la poudre fulminante a été foulée, par le coup du chien de l’arme, entre la tige ou broche qui la supportait et la paroi du creux de la balle.

La poudre g se sera enflammée et la balle aura été chassée pour arriver à sa destination, tandis que le culot sera resté à la place où il avait été mis; seulement la tige ou broche d sera légèrement enfoncée et ne sera plus de niveau avec le cercle du fond du culot.

Ce culot peut servir indéfiniment, car on comprend facilement qu’en mettant une capsule sur la tige ou broche, puis quelque peu de poudre dans l’intervalle qui existe entre cette broche et les parois du culot, et qu’en revissant une balle sur ce culot, la cartouche est rechargée.

La balle, en se vissant peu à peu dans le culot, fait descendre progressivement la tige ou broche qui se remet en place.

Cette opération se fait facilement grâce à la rondelle de cuir b qui enserre pour ainsi dire la partie au plus large diamètre de la tige.

Ainsi, en ayant pour sa plus grande facilité une douzaine de cartouches de ce système, le tireur a la certitude d’avoir des cartouches indéfiniment.