France 60160
BREVET nº 60160, en date du 17 septembre 1863,
A M. Howe, pour des perfectionnements dans les armes àfeu dites révolvers.
Pl. V.
Cette invention consiste:
1º Dans l’emploi, en combinaison avec un châssis de cylindre s’ouvrant par un mouvement de joint à charnière disposé en face et en dessous de la ligne de l’axe dudit cylindre et avec un axe fixé au canon, d’un loqueteau à ressort construit et appliqué de manière à servir à deux buts: celui de loqueter le canon à la partie supérieure du châssis du cylindre, et celui de fixer le cylindre tournant sur l’axe, alors que le canon est détaché de la partie supérieure dudit châssis;
2º Dans le mode de construction du loqueteau à ressort et du chien, de telle sorte que, quand le dernier est abaissé, il puisse concourir à fixer le premier en connexion avec le châssis du cylindre, et par suite, à loqueter en place le canon à la partie supérieure dudit chassis;
3º Dans le mode de construction de l’axe et son application en combinaison avec le canon ou le bois de l’arme, de telle façon que, tout en restant attaché audit canon ou bois, il puisse encore servir à expulser des chambres du cylindre les dépouilles de cartouches ou autres matières qui pourraient encore séjourner là après l’explosion;
4º Dans un certain mode d’application d’une plaque détachable de recul, un butoir en combinaison avec le ressort qui tient en opération le chien tournant, de telle manière que ladite plaque, tout en se laissant traverser par le chien, serve encore, de concert avec le ressort, à expulser de la batterie les gaz qui, au moment de l’explosion, s’échappent à l’arrière du cylindre;
5º Dans l’application de ce que l’on pourrait appeler un cliquet en connexion avec la noix du chien ou de la platine et aussi en combinaison avec le levier de loquetage, à l’effet de déloqueter le cylindre tournant avant que le chien commence à agir sur lui pour effectuer sa révolution; par ce moyen, tout déloquetage du levier est empèché de se produire durant la chute du chien;
6º Dans un mode de construction et d’application de l’axe du chien, ainsi que dans le mode d’attache de la plaque de la platine, par lequel agencement il est permis d’ouvrir ladite platine sans déranger l’axe du chien et sans déplacer aucun des organes de la platine.
Fig. 1, vue par le côté d’un pistolet-révolver.
Fig. 2, coupe verticale longitudinale.
Fig. 3, vue par le côté du pistolet le montrant avec le châssis du cylindre ouvert, le cylindre et la plaque de la platine étant enlevés.
Fig. 4, vue par le haut correspondant à fig. 3.
Fig. 5, vue en dessous du loqueteau à ressort.
Fig. 6, vue de profil.
Fig. 7, 8, 9, 10 et 11, détails.
A, canon fixe; à son arrièreextrémité descend en saillie une partie A’, allant se réunir par un joint à charnière a à la portion inférieure du châssis H; le centre de ce joint se trouve sur la même ligne, ou à peu près, de la périphérie du cylindre tournant B, quand ce dernier est monté sur l’axe C et que les diverses parties sont disposées pour le fonctionnement de l’arme.
De la partie supérieure du canon, une portion A² de l’arrière-extrémité suit parallèlement la ligne de la portion supérieure du canon et s’étend en partie sur le cylindre; la surface inférieure de A2 se prête au contour du cylindre; sa surface supérieure, qui recouvre en partie l’arrière-portion du canon, porte une rainure qui sert de siége pour une portion du loqueteau à ressort E, et la portion antérieure de cedit siége est contrecreusée pour recevoir une saillie circulaire c, fig. 2, 5 et 6, sur la partie antérieure du bas-côté du loqueteau.
L’axe C sur lequel tourne le cylindre est fixé à la partie inférieure en saillie A’ du canon parallèlement au calibre de l’arme.
Le châssis H est généralement de la forme que l’on donne à celui des armes de cette classe, où le canon s’attache à charnière audit chassis.
La construction du loqueteau E, qui sert à relier le canon à la partie supérieure du châssis à l’arrière du cylindre et à maintenir ce dernier sur son axe, se comprend trèsbien en se référant aux figures 2, 4, 5 et 6.
L’organe en saillie c, se logeant dans la contre-cavité pratiquée sur le haut du canon, assure une solidarité parfaite par le moyen d’une simple vis e, qui traverse cette partie dudit loqueteau et va se visser dans un pas correspondant taraudé dans le canon.
Par la connexion en C du canon avec l’extrémité de la portion 42, le loqueteau est forcé en d d d’occuper la rainure pratiquée dans le haut de la partie A2, l’épaisseur donnée à cette partie du loqueteau étant réglée par le degré de mouvement voulu ou par le ressort.
A l’extrémité de la partie A’ du canon, le loqueteau est venu avec un épaulement b sur le bascôté allant buter contre ladite extrémité, et la portion plus épaisse du loqueteau en arrière de cet épaulement est venue avec son bascôté concave, comme le bascôté de A², pour se conformer à la périphérie.
En un point convenable plus loin en arrière, il existe sur le bas-côté du loqueteau un autre épaulement k, devant che vaucher pardessus l’arrière-bout du cylindre, de façon à maintenir ce dernier en place sur son axe C, soit que le canon et le châssis se trouvent dans les positions relatives désignées fig. 1 et 2, ou dans celle indiquée fig. 3.
A une distance convenable en arrière de l’épaulement k, le loqueteau est pourvu sur son bascôté de trous g, g, pour recevoir des saillies f, f, venues sur le hautcôté de la partie postérieure du châssis, à l’effet de relier le canon avec cette partie du châssis, de façon que le déloquetage s’opère facilement par une simple pression sur l’arrièreextrémité du loqueteau.
Dans l’arrière-bout de ce dernier, il existe une ouverture h, dans laquelle frappe le chien G, pour déterminer l’explosion des charges placées dans les chambres du cylindre.
Sur les côtés opposés de cette ouverture h sont pratiqués des crans i, i, pour recevoir des crochets j, formés sur le chien, de manière que, quand ce dernier est abaissé, il puisse concourir au loquetage du loqueteau dans le châssis, le premier ne pouvant être déloqueté que par un mouvement direct de bas en haut, et le mouvement du chien à partir de cette position s’opérant plutôt en arrière que de bas en haut.
Au lieu que le chien soit venu avec des crochets j, et le loqueteau avec des épaulements en creux i, i, on peut faire venir le chien avec son bec aiguisé en pointe et l’ouverture h du loqueteau de forme correspondante; la partie ainsi aiguisée du chien se mariant bien exactement avec la cavité conique h, quand le chien est abaissé, opérera le loquetage avec un résultat analogue à celui que donnent les crochets j et les épaulements en creux i, i.
m, vis régulatrice du mouvement du loqueteau, servant en même temps à la protéger contre l’usure.
Un des avantages de ce loqueteau est de former une connexion très-sûre entre la partie supérieure du canon et l’arrière du châssis et le buttoir au moment de l’explosion; il offre en outre l’avantage de faciliter le renversement du canon, fig. 3, pour amener le cylindre en position d’être chargé à l’arrière des chambres et pour l’introduction des cartouches à douille métallique contenant leur fulminate, ainsi que pour retirer le cylindre de l’arme toutes les fois que quelque besoin l’exige.
Un autre avantage est que, quand le canon a été déloqueté de la partie supérieure du châssis, le loqueteau retient encore le cylindre sur son axe jusqu’à ce qu’il soit jugé nécessaire de l’éloigner, et il suffit alors de presser contre l’arrièreextrémité du loqueteau assez pour que l’épaulement k vienne dégager l’arrièreextrémité du cylindre.
Ce dernier caractère de l’invention n’est pas sans importance dans l’arme de la cavalerie.
Le cylindre tournant B est semblable à ceux actuellement en usage dans les armes à feu où la charge se fait à l’arrière des chambres au moyen de cartouches à douille métallique, sauf que la perforation centrale est si approximativement pareille au calibre des chambres, que l’axe C qui s’y adapte peut aussi servir à expulser des chambres les dépouilles des cartouches déchargées et autres substances qui peuvent s’y être arrêtées après l’explosion.
Dans ce but, l’extrémité restant en dehors dudit axe est venue de forme carrée ou avec une vive arète tout autour.
Pour débarrasser les chambres des matières qui y sont restées logées, on retire le cylindre de l’axe que l’on introduit ensuite dans chaque chambre en se servant du canon de l’arme auquel l’axe est rigidement fixé, en guise de manche pour cette opération.
Le chien G est le même que ceux en usage, à l’exception des petits crochets j ou de la forme conique que l’on peut donner à l’extrémité du bec.
La plaque du recul ou buttoir D, qui est de même diamètre à peu près que le cylindre tournant, attachée au châssis H à l’arrière de ce dernier, est une pièce distincte du châssis; elle a sur son arrière-côté des projections d², d², s’adaptant en se fixant au moyen d’une vis 18, dans les côtés du châssis.
Ce buttoir D est muni d’une mortaise u, dans laquelle passe et fonctionne le cliquet q, pour faire tourner le cylindre; cet organe q est porté par la noix du chien et il agit sur un rochet venu à l’arrière du cylindre de la manière ordinaire.
La face de la plaque est bien unie; elle est une partie distincte du châssis et rendue détachable pour deux raisons: la première est qu’elle peut être faite d’un métal plus dur que celui dont se compose le chassis et que l’on peut obtenir un poli, un fini plus parfait des parties qui lui sont adjacentes ou associées; et la seconde raison est qu’elle procure une facilité plus grande pour protéger la platine contre les gaz qui s’échappent à l’arrière du cylindre, en permettant au ressort t, qui pousse l’organe q contre le rochet, d’être placé derrière le buttoir et en face de la portion du chassis qui supporte ladite plaque, fig. 7, 8 et 9.
Fig. 7, coupe verticale parallèle avec la longueur du bras du buttoir et la portion du châssis en arrière de lui.
Fig. 8, coupe transversale du châssis prise immédiatement en arrière du buttoir.
Fig. 9, vue par derrière dudit buttoir.
Le ressort c fonctionne dans une mortaise u’ du châssis H, dans laquelle manœuvre également l’organe ou cliquet q; cette mortaise est de même largeur que la mortaise u existant dans le buttoir, et le cliquet et le ressort s’adaptent aussi exaclement dans l’une que dans l’autre de ces mortaises en tant que le comporte leur liberté propre d’opération.
La partie supérieure de la mortaise u’ est pratiquée de forme à servir de support contre lequel se fixe le ressort t, au moyen d’une vis t’, qui va se visser dans le châssis H, et dont la tète s’y noie, de telle sorte que la plaquebuttoir puisse le couvrir comme fig. 7.
La mortaise u de la plaquebuttoir peut ainsi être faite plus courte que la mortaise u’ du châssis, et la plaque peut donc ainsi couvrir une portion de la dernière mortaise au point d’en expulser les gaz; la portion de la mortaise u’ qui n’est pas ainsi couverte est presque entièrement close par l’organe q et le ressort t, qui s’adaptent dans elle bien exactement.
n, grand ressort.
o, étrier qui le relie avec la noix du chien.
V, détente.
v, ressort de détente placé derrière.
W, plaque mobile ou plaque de côté de la platine.
r, levier d’arrêt situé dans une mortaise du châssis H et fixé à sa partie antérieure par un pivot w, l’autre extrémité s’étendant dans la boîte à platine, laquelle est venue dans l’intérieur du châssis H.
A l’extrémité du levier r, il existe une dent angulaire y, et vers le milieu de sa longueur est une dent ou projection s, laquelle s’adapte dans les trous d’arrêt x, x, pratiqués dans la périphérie du cylindre dans le but d’arrêter ce dernier et de le retenir quand une fois il a tourné à la position voulue pour la décharge.
Ce levier est sollicité par un ressort z, fixé au-dessous de lui.
P, ailette attachée par son extrémité supérieure à un côté de la noix du chien, au moyen d’un pivot 15, sur lequel elle oscille librement, portant attachée à son côté intérieur une pointe d’arrêt 16, qui entre dans une cavité 17, dans le côté de la noix qui lui est adjacent; la largeur de cette cavité règle la somme de mouvement d’oscillation auquel il est permis à l’ailette de se livrer sur le pivot, indépendamment de la noix et du chien.
L’extrémité inférieure de l’ailette P est angulaire ou de forme à agir sur la dent angulaire y, formée à l’arrière-extrémité du levier d arrêt r; la longueur de l’ailette et la largeur de la cavité 17, dans laquelle fonctionne sa pointe d’arrêt 16, sont telles, que quand le chien est pour être reculé à la position armée, l’extrémité inférieure de l’ailette presse sur la dent angulaire du levier d’arrét, forçant la dent S de se retirer en temps propre de sa position dans le cylindre, pour permettre à l’organe q d’agir sur le rochet du cylindre pendant la descente du chien, attendu que lors de la décharge, le mouvement de l’ailette se trouve renversé, et que son extrémité inférieure repasse sur l’extrémité angulaire du levier d’arrêt sans causer la retraite entière de la dent s du cylindre.
Fig. 10, coupe transversale du châssis suivant l’axe du chien T.
Fig. 11 , vue par côté dudit axe.
L’axe du chien est venu avec une tête 19, un pas de vis 20 entre ladite tête et une partie unie cylindrique 21, qui se loge dans l’œil du chien, et un pas de vis 22, s’étendant de la partie 21 à la pointe, la circonférence du fond du pas de vis étant plus grande que celle de la partie 21, et la circonférence du haut du pas de vis 22 étant plus petite que celle de la partie 21.
Le filet ou pas de vis 20 s’engage dans un écrou formé dans le côté droit du châssis H; la plaque de côté mobile W de la platine est sur le côté gauche, et la tète 19 est noyée dans le chassis.
L’axe est donc ainsi fixé rigidement en dedans du chassis de l’arme, indépendamment de la plaque mobile que l’on peut ôter sans déranger l’axe.
La plaque West logée dans une cavité venue pour la recevoir autour de l’ouverture 23 dans le chassis H, et elle est fixée en place au moyen d’un écrou 24, se vissant sur le pas de vis 22 de l’axe du chien et se noyant dans la plaque mobile appelée par cela mème à constituer un support additionnel pour l’axe du chien.
Pour faire usage de cette arme, on amène d’abord le chien au cran de repos, puis, tenant l’arme d’une main par son bois F, on s’empare de la partie postérieure du loqueteau E, avec le pouce et l’index de l’autre main pour soulever le loqueteau; puis on abaisse le canon jusqu’à la position vue fig. 3; alors le cylindre se trouve dans la position ou de recevoir les cartouches ou de pouvoir être facilement écarté et sorti de son axe.
Pour ce dernier mouvement, il faut soulever le loqueteau Ejusqu’à ce que l’épaulement k permette le libre passage du cylindre.
Le cylindre une fois détaché, il est facile d’introduire l’axe dans chacune des chambres du cylindre, afin d’en expulser les débris de cartouches ou autres matières qui auraient pu y rester après l’explosion; mais assez généralement, on peut retirer l’étui ou enveloppe de cartouche des chambres avec les doigts, sans que l’on ait à enlever le cylindre.
En résumé, cette invention comprend:
1º Le loqueteau E à ressort construit et appliqué pour servir à deux buts: le premier d’attacher et de loqueter le canon à la partie supérieure du châssis, et le second de fixer le cylindre sur son axe, quand le canon est détaché de la partie supérieure du chassis;
2º La construction de la queue ou arrière-partie du loqueteau et du bec du chien, de telle sorte que quand le chien est abaissé, il concoure à fixer le loqueteau en connexion avec le châssis;
3º La construction de l’axe et son application, en combinaison avec le canon ou le châssis, de telle sorte que, tout en restant attaché au canon ou au châssis, il puisse être utilisé à expulser des chambres du cylindre les dépouilles de cartouches ou autres matières séjournant là après la décharge;
4º La combinaison de la plaque détachable D et du ressort t, inséré dans la face du châssis et fixé là au moyen d’une vis t’, recouverte par ladite plaque-buttoir;
5º Le cliquet oscillant P et le levier d’arrêt r, appliqués en combinaison l’un avec l’autre el avec la noix du chien et le cylindre;
6º L’axe ou pivot du chien et son écrou 24, construits et appliqués en combinaison avec le chassis H et la plaque W.