Patent: Le Mat

France 41694 add

CERTIFICAT D’ADDITION,

En date du 17 juillet 1861.

Les perfectionnements que j’ai apportés au révolver à mitraille concernent principalement un mode d’ajustement des deux canons, un mécanisme pour la rotation du tonnerre, ainsi que celui de la détente ou gâchette, etc.

La figure 21 est une vue du coffre de mon révolver avec la batterie et le canon montés.

La figure 22 représente le même coffre, mais le chien est enlevé pour laisser voir les organes de l’embrayage.

La figure 23 est une vue antérieure du tonnerre.

La figure 24 en est une vue postérieure.

La figure 25 montre le chien isolé et muni de ses accessoires.

La figure 26 donne un détail de l’embrayage destiné à maintenir le tonnerre en place après la rotation.

La figure 27 est une vue de la gâchette ou détente.

La figure 28 montre par le bout la bague qui retient les deux canons entre eux.

La figure 29 représente le révolver transformé en carabine.

1º Ajustement des deux canons. Je supprime entièrement le tiroir ou la goupille placée transversalement audessus de l’anneau antérieur a qui embrasse le canon central b, et je la remplace par un taraudage à double filet sur la face interne dudit anneau.

Ce système offre l’avantage qu’au moyen de quelques tours de vis sur la partie correspondante du canon central b, on maintiendra ce dernier fermement en place.

L’ajustement à queue d’aronde qui réunissait le talon du canon supérieur au corps du pistolet est également supprimé; je le remplace par un verrou mobile e (fig. 21), lequel maintiendra le canon supérieur c en place lorsque celui du centre b aura été vissé.

Ce verrou mobile est logé dans une entaille et maintenu par une goupillefqui lui sert d’axe; il est poussé par un ressort à boudin fonctionnant dans une cavité qui le force à entrer dans la mortaisef’ pratiquée sur le corps, fig. 22. On le dégage de cette mortaise en appuyant sur la tête de la tige g placée dans un trou pratiqué au-dessous du passage du canon du centre b.

2º Rotation du tonnerre. Je supprime l’ancien embrayage situé au-dessous du tonnerre et je le remplace par le suivant:

Le corps du pistolet étant représenté fig. 22 où A est le vide dans lequel le mécanisme se trouve placé; B, la fraisure pour le passage de l’ergol i fixé sur le côté droit du chien h, fig. 25.

L’embrayage proprement dit est représenté fig. 26.

Un ressort j, retenu par une vis, est ajusté sur la face interne et aplatie de cette pièce k.

Quant à l’embrayage lui-même, il fonctionne dans un trou horizontal pratiqué à travers la partie pleine restant à jour dans la fraisure B, fig. 22, de sorte que la tête du ressort j, fig. 26, se trouve engagée dans la fraisure qui donne accès à l’ergot i du chien h; la tête l du ressort j est épaulée à vis du côté de sa tige tandis que son extrémité est taillée en biseau, de manière que l’ergot du chien, lorsque ce dernier repose sur la cheminée, se trouve placé audevant de la partie épaulée du ressort et entraîne avec lui l’embrayage lorsqu’on arme le chien. D’un autre côté, lorsque ce dernier est au cran de repos, il laisse le barillet entièrement libre. Ce n’est que lorsque l’on passe du cran de repos au cran du bandé que l’extrémité de la tête en biscau pénètre dans l’entrée du trou où il exécute le mouvement de va-et-vient et qu’il laisse échapper l’ergot i du chien.

Comme il est refoulé par le ressort à boudin m, il vient s’encastrer sur le derrière du barillet dans les trous n’, destinés à le recevoir, fig. 24; là, le barillet est maintenu en place aussi longtemps que l’on n’armera pas de nouveau.

3º Mécanisme de la gâchette. Le ressort o est placé sous la sous-garde p.

Ces pièces ne demandent aucune explication, n’étant pas particulières à mon invention.

En ce qui concerne le chien h de mon brevet principal, je supprime du côté gauche la tige du mentonnet, et je lui substitue une pièce de mentonnet ʼn, fixée par une vis et une goupille; cette pièce n porte la tige qui constitue le pivot du mentonnet q luimême, tout en servant à régler sa marche.

Le mentonnet q porte son propre ressort ainsi que l’indique la figure 21.

Au moyen de mon nouveau système d’embrayage, j’évite l’entaille faite sur le côté droit de la noix du chien, ce qui rend plus facile de donner à la gâchette l’épaisseur même de ladite noix.

Par ce même côté droit du chien se trouve placé l’ergot i déjà mentionné à propos de l’embrayage auquel il se rattache.

Le mécanisme de la détente, tel qu’il vient d’être décrit, est adapté au mouvement intermittent du chien; cependant le même mécanisme permettra d’avoir recours au mouvement continu sans obliger pour cela de le modifier dans ses dispositions essentielles.

Il est à remarquer que, par suite de la direction nouvelle donnée à la crête du chien, l’on a une grande facilité pour armer avec la main qui tient l’arme sans changer d’attitude, ce qui équivaut, à peu de chose près, au mouvement continu par la détente.

4º Le grand ressort r, fig. 21 et 22, est ajusté à son extrémité dans une fentę réservée à cet effet à l’intérieur de la queue D que forme la poignée; il est maintenu en place par une vis-goupille.

L’extrémité antérieure du même ressort r est arrondie et accrochée à la griffe de la chaînette s qui, elle-même, fonctionne dans une entaille de la noix du chien h.

Le pistolet-révolver à mitraille étant ainsi établi, il suffira d’allonger les deux canons et de substituer une crosse à la poignée pour transformer ledit pistolet en une carabine-révolver, dont la figure 29 donnera une parfaite idée d’ensemble.

Les deux canons auront une longueur moyenne de 60 centimètres, me réservant toutefois de leur donner plus ou moins de longueur selon les circonstances et les besoins du service auquel l’arme sera appliquée. Ainsi l’arme pourrait revêtir les proportions d’un mousqueton sans pour cela sortir des limites de mon invention.

Ce qui vient d’être dit pour la longueur des canons s’applique, par conséquent, à leur calibre respectif.

Il me sera facultatif d’ajuster une baionnette sur l’un ou l’autre des deux canons, soit à l’état de pistolet, soit à l’état de carabine ou de mousqueton.

Une baguette en forme de levier et analogue à celle du révolver servira à la charge du tonnerre ou barillet; tandis qu’une seconde baguette, proportionnée à la longueur du canon de centre, répondra aux besoins de ce dernier canon.

Quant à la position respective desdites baguettes, je me réserve également de les placer, soit toutes deux du même côté de l’arme, soit l’une d’un côté et la seconde de l’autre.

La charge de ma carabine, dont la portée moyenne est estimée de 500 à 700 mètres, se fera au moyen de cartouches semblables à celles mentionnées dans le brevet principal. Elles ne différeront que par leur calibre.