Patent: Le Mat

France 41694 add

CERTIFICAT D’ADDITION,

En date du 27 avril 1865.

Les perfectionnements que j’ai apportés dans la construction de mon révolver à mitraille et que je viens signaler dans cette addition ont pour objet d’assurer la bonne fonction de cette arme dont le mécanisme est combiné avec une simplicité remarquable.

La combinaison du mouvement permet de faire fonctionner l’arme avec facilité et d’obtenir une justesse remarquable dans le tir; enfin, l’arme peut se monter et se démonter facilement.

Les caractères essentiels de mes perfectionnements consistent:

1º Dans la simplicité de la batterie et dans la faculté de pouvoir la visiter à volonté par l’adaptation d’une porte ou platine mobile disposée sur un des côtés de la culasse;

2º Dans le mode de réunion et de fixité des deux canons, celui central destiné principalement pour le tir à mitraille avec celui correspondant aux divers orifices du tonnerre;

3º Dans l’intermittence du mouvement du chien comme offrant plus de sûreté et de précision dans le tir;

4º Dans la faculté de rallonger la baguette des petits révolvers pour charger le canon central;

5º Dans la faculté de charger au besoin le révolver par la culasse, en lui faisant subir les modifications nécessaires à cette opération.

La figure 30 représente un révolver grand modèle vu extérieurement du côté du piston bourreur, en supposant la moitié de la crosse enlevée pour laisser voir la batterie.

La figure 31 montre la vue extérieure d’un petit révolver complet avec le chien au cran de repos.

La figure 32 est une vue du même révolver avec le canon central seulement, et le chien placé au second cran.

La figure 33 est une vue de face du tonnerre montrant les neuf coups ainsi que celui du canon central; ce dernier peut à volonté constituer un dixième coup à balle ou à mitraille.

La figure 34 est une vue de derrière du révolver pour montrer sa disposition, dans le cas où l’on voudrait opérer le chargement par la culasse.

Le tonnerre a porte neuftrous correspondant à un canon b, qui porte sur le côté un système de baguette ou piston bourreur, pour forcer la charge dans les trous du tonnerre.

Un canon central c disposé au centre et solidaire avec la culasse d sert plus spécialement pour le tir à mitraille.

C’est sur ce canon central que viennent se placer le tonnerre a, ainsi quele canon b portant une douille ou anneau f, qui se visse à l’embouchure du canon central.

Une tige à ressort munie d’un bouton g sert à la réunion de ces canons ainsi qu’à leur fixité sur la culasse du pistolet-révolver.

Ainsi qu’on le voit, le canon central c solidaire avec la culasse, le canon b et son tonnerre forment trois parties distinctes indépendantes les unes des autres.

Leur montage s’effectue comme suit:

On glisse le tonnerre sur le canon central jusqu’à la rencontre de la culasse d; on place ensuite le canon supérieur b, jusqu’à la rencontre de l’anneau favec le pas de vis disposé à l’extrémité du canon central; on fait alors avancer le canon b en le vissant jusqu’à ce que la partie inférieure qui porte le bouton à ressort g corresponde avec la portée x; de cette façon le révolver est monté et prêt à fonctionner.

Le mécanisme du chien h est des plus simples. Il est monté sur un axe i; à la partie arrière est disposé un évidement dans lequel se trouve placée une noix k qui reçoit l’extrémité supérieure d’un ressort l; celui-ci est fixé par son autre extrémité à la partie inférieure de la monture m de la crosse.

Un cliquet à ressort n communique avec le rochet du tonnerre pour lui imprimer sa révolution lorsqu’on arme le chien.

Le mouvement du chien est intermittent, comme offrant plus de sûreté et de précision dans le tir. La crête du chien est construite de manière à ce que le pouce de la main qui tient l’arme en joue puisse facilement la saisir et armer de nouveau, sans ramener l’arme à soi.

Pour tirer le canon central, le chien est pourvu d’une tête mobile p que l’on abaisse et relève à volonté, soit avec le pouce de la main qui tient l’arme, soit à l’aide de la main opposée en ramenant l’arme à soi.

Cette combinaison de la tête mobile du chien permet, par un simple abatage, d’agir à volonté soit sur la cheminée du canon central, soit sur les cheminées du tonnerre.

La tête p est divisée en deux parties: l’une mobile s, qui pivote en q et sert à frapper le canon central, et l’autre fixe qui, conjointement avec la partie mobile, constitue la tête proprement dite du chien pour les cheminées du tonnerre. Un petit bouton r, ou prolongement de la partie mobile, sert à effectuer l’abatage de celleci, comme il est vu dans la figure 30, lorsqu’il s’agit du canon à mitraille. Dans la figure 31, on voit la tête du chien dont la partie mobile est réunie à celle fixe.

Un ressort placé à l’intérieur du chien vient appuyer sur la partie mobile s pour la maintenir solidement en exerçant une pression dessus.

Le chargement du cylindre ou tonnerre s’effectue de la manière suivante: le chien est mis au premier cran ou cran de repos; la tête mobile est abaissée reposant sur la cheminée du canon central. On relève la baguette t qui agit comme levier pour forcer la balle en place.

Pour charger le canon central, le chien est replacé au cran de repos, sa tête mobile est relevée, puis abaissée sur l’une des cheminées du tonnerre. Une cartouche, par exemple, est chassée au moyen de la baguette i que l’on a sortie de sa gaîne et à laquelle on donne la longueur suffisante au moyen d’une rallonge u logée dans la crosse du révolver.

Le chien conservera la position indiquée ci-dessus, jusqu’à ce que l’arme soit chargée ou amorcée. Au moyen de ces simples précautions, on évitera tout accident, soit pendant la charge, soit pendant la marche.

Partout où l’on aura à sa disposition du plomb et de la poudre, on pourra faire usage de mon révolver, puisque chacun sera à même de fondre ses balles et de confectionner ses propres cartouches. A défaut de cartouches, on pourra, avec la même facilité, avoir recours à la charge divisée.

On tire à volonté soit l’une des charges du tonnerre, soit celle du canon à mitraille.

Le canon central peut constituer un dixième coup, puisque le tonnerre en porte neuf, ou bien un coup à mitraille.

Pour visiter la batterie, on enlèvera la porte ou contre-plaque v, fig. 31, 32, qui est maintenue sur l’axe du chien au moyen d’un écrou.

Lorsque le révolver doit être chargé par la culasse, les cheminées sont supprimées et le tonnerre est modifié, ainsi qu’il est vu dans la figure 34.

L’introduction des cartouches a lieu dans le canon central c, en rabattant la porte g’, et, dans le tonnerre, par le rabattement de la porte h’. Pour les charges par la culasse, je garnis les canons du tonnerre de rayures intérieures venant se raccorder avec celles du canon b.

En outre, à partir de la naissance des rayures, le diamètre des canons du tonnerre diminue, de manière à ce que la balle soit forcée lors du départ de la cartouche.

Pour constituer une carabine d’après le système cidessus mentionné, il suffit d’allonger les canons du révolver à la longueur suffisante, ainsi que de substituer à la crosse du révolver la crosse habituelle d’une carabine. Le système de batterie reste le même.

Dans le cas de chargement par la culasse, on fera subir à la carabine les modifications mentionnées plus haut, comme pour le pistolet-révolver.

Pour le chargement, la baguette sera établie de grandeur voulue, suivant la longueur du canon central.