Patent: Lefaucheux

France 19380 Addition

CERTIFICAT D’ADDITION,

En date du 12 mai 1855.

Aux derniers perfectionnements que j’ai apportés aux pistolets à rotation à plusieurs coups et à un seul canon, et qui sont décrits dans mon premier certificat d’addition, je viens d’en ajouter d’autres qui ont également pour but de rendre ces armes à la fois simples et commodes.

Ces nouvelles améliorations sont de plusieurs sortes:

La première consiste dans l’idée et dans les moyens pratiques de charger indifféremment les pistolets revolvers, par la culasse, à l’aide de cartouches toutes faites, comme on l’a décrit dans le brevet principal et la dernière addition, ou bien par les canons, avec de la poudre et une balle, à l’aide de la baguette, comme cela se fait ordinairement.

J’arrive à ce résultat, soit en plaçant un culot armé d’une cheminée dans chacun des canons, soit, et mieux encore, en changeant le cylindre et substituant au revolver de mon système, se chargeant par la culasse, un cylindre ordinaire.

Ces pistolets à double fin auront l’avantage de pouvoir être utilisés, comme plus commodes, avec des cartouchestoutes faites; puis, si on vient à enmanquer, on change le cylindre et on charge avec la poudre et la balle par l’ouverture supérieure du tonnerre.

Lesecond de mes nouveaux perfectionnements consiste dans l’application aux pistolets à rotation, d’un mécanisme particulier de mon invention, permettant de supprimer l’armement du chien qui se fait alors, ainsi que la percussion, en tirant la gâchette de détente.

Le troisième, dans la disposition de l’arrêt qui sert à maintenir fixe le cylindre après chaque armement.

La figure 18, pl. XLIII, indique une section longitudinale faite par l’axe du canon d’un pistolet muni du mécanisme à l’aide duquel on arme et on percute en agissant sur la gâchette.

La figure 18′ est un détail sur une grande échelle.

Les figures 19 et 20 représentent, en élévation et en plan horizontal, ce mécanisme assemblé, ainsi que la pièce d’arrêt du cylindre.

La figure 19 est un détail sur une grande échelle.

Les figures 21, 22, 23, 24 sontles détails des pièces principales qui produisent l’échappement.

La figure 25 est une vue de face de la culasse fixe, munie de la porte servant à l’introduction des cartouches.

La figure 26, une vue de face du revolver se chargeant avec des cartouches toutes faites.

La figure 27, une section longitudinale d’un cylindre ordinaire, d’une dimension convenable, afin de pouvoir le placer en remplacement du premier, pour charger sans cartouche préparée d’avance. Il suffit, pour cela, de dévisser le canon A, et de placer entre la culasse B et celui-ci l’un ou l’autre des cylindres C ou C’.

Il est bien entendu que ce système à vis pourrait être remplacé par un emmanchement à baïonnette, sans pour cela s’écarter de l’invention qui consiste dans l’idée de rendre les pistolets de mon système se chargeant par la culasse susceptibles d’être chargés à la manière ordinaire.

Le mécanisme de détente dont je revendique également la propriété, comme disposition et comme application à ce genre d’arme se chargeant par la culasse, se compose de la pièce de détente à fourche a; elle est munie d’une dent b qui agit sur une dent semblable d ménagée à la partie inférieure du chien D. Celuici est muni d’un petit galet e sur lequel s’opère la tension du ressort méplat E.

Une petite pièce e quc je nomme barrage, vue en détail, fig. 21, 22, porte également unepetite dentfqui pénètre dans l’évidement g de la pièce a, fig. 24, 24′; ces deux pièces sont montées chacune séparément dans une coulisse respective, et retenues par une goupille sur la gâchette proprement dite F.

Cette gâchette, qui oscille sur le centre h, quand on la retire en arrière à l’aide de l’index, est rappelée dans sa position primitive par le ressort méplat G; son oscillation s’opère sur deux petits supports i etj; le second, fig. 19, 20, présente une partie fixe de forme courbe dans laquelle se meut une petite saillie k, fig. 19, 20, 21, dont est garni le barrage e, de sorte que, quand on agit sur la gâchette pour la ramener en arrière, on met en mouvement à la fois la pièce a retenue dans sa coulisse par la goupille l et le barrage e qui dégage la pièce a dans un moment donné. L’effet se produit ainsi: en tirant la gâchette, le chien est ramené en arrière par la dent b de la pièce a; pendant ce temps le barrage qui retient cette pièce au moyen de sa dent f, fig. 21, et qui se meut également avec la gâchette, rencontre par sa saillie k l’extrémité courbe du support j; celuici force alors le barrage à faire un mouvement en arrière en comprimant le petit ressort m, fig. 21, qui dégage la pièce a et par suite le chien qui, n’étant plus retenupar la dent b, est rappelé fortement par le grand ressort E, et par ce fait, en tombant rapidement, produit la percussion nécessaire.

La pièce a reprend sa position primitive à l’aide d’un petit goujon n, fig. 24, fixé sur elle; ce goujon glisse naturellement sur la pièce H quand la gâchette revient dans sa position ordinaire de repos.

Le mouvement de l’arrêt est très-simple; il consiste simplement dans l’addition à la partie supérieure de la gâchette d’une goupille o qui pénètre dans la fourche de l’arrêt p.

Celui-ci peut alors se mouvoir avec la gâchette, et son extrémité sortir en temps opportun pour arrêter le cylindre par les petites saillies q dont il est muni, comme l’indique la figure 26.

Le présent certificat d’addition a donc pour but de me garantir la propriété des trois points suivants:

1° Chargement, sur le même pistolet, par la culasse ou à la manière ordinaire;

2° Disposition du mécanisme de détente décrit, et application, aux pistolets se chargeant par la culasse, de la percussion en tirant la gâchette sans armement;

3° Le système d’arrêt du revolver.