France 144117
BREVET nº 144117, en date du 26 juillet 1881,
A M. LE MAT, pour des perfectionnements aux revolvers à deux canons ou à mitraille.
Pl. VII, fig. 1 à 3.
Cette invention a pour objet de nouveaux perfectionnements que j’ai apportés dans la construction des revolvers à deux canons ou à mitraille; ces perfectionnements ont été combinés principalement en vue de rendre cette classe d’armes d’un emploi absolument pratique et sûr, en même temps que pour simplifier et faciliter leur construction générale.
Ces perfectionnements portent notamment sur la combinaison d’un extracteur de sûreté, à poussette, qui permet, lorsque l’extracteur automatique ne peut pas fonctionner par suite d’un déchirement ou d’un gonflement de la cartouche, d’extraire à coup sûr, immanquablement, la douille vide ou le culot resté dans le canon central.
En second lieu, j’ai combiné d’une manière toute spéciale l’assemblage du canon latéral porte-baguette sur le canon central, de façon à simplifier la construction et à faciliter le montage et le démontage de l’arme.
Grâce à ces nouveaux perfectionnements, j’ai obtenu une arme réellement pratique et remplissant toutes les conditions imposées pour la guerre.
Fig. 1, élévation longitudinale du revolver ainsi perfectionné.
Fig. 2. vue prise par le bout des canons, le canon latéral étant supposé tourné de quelques degrés autour du canon central pour faire comprendre son montage.
Fig. 3, plan montrant le fonctionnement de l’extracteur de sûreté à poussette.
Cette poussette a, diamétralement opposée à l’extracteur automatique ordinaire, est fixée sur l’arme par une vis v qui lui sert d’axe, et son extrémité est enclavée dans la portée qui retient le culot de la cartouche; de sorte que lorsque celle-ci est déchirée et qu’elle n’a pu être extraite que d’un seul côté par l’extracteur automatique, il suffit de faire fonctionner la poussette a, dont l’extrémité entraine immanquablement le culot tout entier. Dans la figure 3, la poussette a fermée est dessinée en traits mixtes; on la voit en fonction dessinée en traits pleins. Elle est retenue fermée au moyen d’un petit cran b qui pénètre dans une entaille faite sur l’arme.
Le canon latéral démontable c porte à une extrémité et correspondante au canon central d une couronne f s’ajustant exactement sur ce dernier; cette couronne est terminée par une patte g qui fixe la position du canon sur l’arme au moyen d’un cran-arrêtoir h et d’une vis i; l’autre extrémité du canon c est munie d’une portée m dans laquelle est ménagée une queue d’aronde s’ajustant sur la partie mâle m’ fixée sur le canon central. Comme on le voit, le canon latéral démontable est fixé solidement sur l’arme d’une part, à sa partie postérieure, par la couronne et la patte; et à l’autre partie par la queue d’aronde qui relie fortement les extrémités des canons c et d.
La douille porte-baguette k fait corps aussi avec le canon démontable et est fixée contre la couronne f.
Pour démonter le canon c, il suffit de dévisser la vis i; on le fait tourner autour du canon central pour dégager les parties de la queue d’aronde (ainsi qu’on le voit fig. 2) et on le sort ainsi librement.
L’arme ainsi construite peut se nettoyer très facilement et la construction surtout en est très simplifiée, ce qui la rend incontestablement d’un usage très pratique.
En résumé, je revendique les perfectionnements que j’ai apportés aux revolvers à deux canons ou à mitraille et qui sont réalisés suivant les conditions décrites.
Il m’est d’ailleurs facultatif de varier les formes, matières, dimensions et dispositions relatives des organes de cette arme perfectionnée pour l’approprier à toutes destinations.