Patent: Lepage and Chauvot

France 74450

BREVET nº 74450, en date du 11 janvier 1867,

A MM. LEPAGE et CHAUVOT, pour des perfectionnements à la construction des pistolets-revolvers de poche dits coups de poing.

(Extrait.)

Pl. I.

Ces perfectionnements portent:

1º Surle mode d’adaptation de la baguette de déchargement;

2º Sur des modifications dans le mécanisme intérieur de la platine.

Jusqu’à ce jour la baguette de déchargement des pistoletsrevolvers dits coups de poing a été adaptée dans l’intérieur de la crosse, où elle est maintenue par un pas de vis.

Il résulte de cette disposition une perte de temps considérable au moment où l’on veut s’en servir; de plus, cette baguette peut se perdre, puisqu’elle s’isole complètement de l’arme, où elle est seulement retenue par un pas de vis.

Nous évitons complètement ces deux inconvénients:

1º En rendant la baguette solidaire de l’arme;

2º En ajustant celle de ses extrémités qui pénètre dans le coffre du pistolet, de telle sorte que le frottement seul la maintienne à la place qu’elle doit occuper le long de la sousgarde, ce qui permet de supprimer le pas de vis actuellement en usage et de rendre plus facile et plus prompt le service de l’arme.

Nous avons également modifié la construction du mécanisme intérieur en disposant à l’arrière de la détente et au dehors de la platine le ressort qui maintient la pièce de détente à charnière dans le cran du chien.

Dans cette position, ce ressort ne peut gêner le fonctionnement du mécanisme, ainsi que cela arrive fréquemment dans les dispositions actuelles.

Nous avons encore donné des formes nouvelles aux autres pièces du système et fait varier leur position respective; ainsi nous faisons venir sur la détente même un petit ergot uniquement destiné à boucher la fente pratiquée dans la sousgarde, fente que l’on ferme habituellement au moyen d’une pièce rapportée à cet effet.

Fig. 1, vue de bout d’un pistolet revolver-coup de poing auquel est adapté notre système.

Fig. 2, coupe suivant A B.

Fig. 3, vue de bout de la culasse.

Fig. 4 à 6, pièce de détente munie de son ressort.

Fig. 7, 8, 9, disposition que nous employons pour rendre la baguette de déchargement solidaire de l’arme.

a, barrette fixée à la sous-garde.

b, porte-baguette mobile.

c, vis d’attache du porte-baguette.

d, baguette.

e, coffre du revolver.

f, ouverture du coffre destinée à recevoir l’extrémité de la baguette.

g, sous-garde.

h, bouton de la baguette.

i, pièce qui fait tourner le cylindre.

j, fente destinée à recevoir la pièce i.

k, noix de la détente.

1, ergot destiné à boucher la fente qui sert à introduire la pièce i.

m, ressort de détente qui maintient la pièce n.

n, pièce de détente à charnière.

La disposition que nous employons pour rendre la baguette de déchargement solidaire du revolver et pour en faciliter l’emploi consiste à rapporter sous la pièce a, fixée à la sousgarde et qui maintient le cylindre ou barillet, un petit portebaguette b mobile autour de la vis c, et dont l’extrémité, percée d’un trou, livre passage à la baguette de déchargement d.

Le coffre e est également percé d’un trou fdans lequel pénètre l’extrémité inférieure de la baguette, dont la tète est terminée par un bouton h.

Fig. 1 et 2, baguette au repos disposée le long de la sousgarde g et pénétrant dans le trou fdu coffre.

Pour faire usage de la baguette, il suffit de tirer à soi le bouton h qui la termine, et, en faisant décrire au portebaguette b un léger arc de cercle autour de son pivot, elle se trouve amenée directement en face du canon que l’on veut décharger.

L’opération du déchargement de l’arme étant terminée, on ramène la baguette à sa place sur le côté de la sous-garde et l’on engage son extrémité dans le trou f du coffre, dont la dimension est juste suffisante pour la recevoir; de cette façon, la baguette n’est maintenue que par le frottement qu’elle exerce dans l’intérieur du trou f.

Afin d’empêcher la baguette de sortir du porte-baguette, son extrémité inférieure est légèrement refoulée sur ellemême, de telle sorte qu’une fois mise en place, elle reste solidaire de l’arme et ne peut, par conséquent, s’égarer ou se perdre.

Fig. 1 à 3, position de la baguette au repos sur le côté de la sous-garde comme nous paraissant la plus avantageuse au point de vue de la fabrication; mais on conçoit que nous pourrions la loger intérieurement entre le cylindre et la sousgarde, ou la placer dans l’intérieur de la tige qui sert d’axe au tonnerre en perçant un trou dans l’intérieur de cette tige.

Nous nous réservons d’employer indistinctement ces trois dispositions différentes, qui ne sont, du reste, que la conséquence du mode d’adaptation que nous avons imaginé.

Nous insistons beaucoup sur cette disposition du portebaguette, fig. 7 à 9, par la raison qu’elle rend l’usage de l’arme plus prompt et plus facile, ce qui est très important pour une arme de défense comme le pistolet-revolver-coup de poing, en même temps qu’elle est simple et peu coûteuse.

Fig. 2 et 3, certaines modifications que nous avons apportées au mécanisme intérieur de la platine et qui en simplifient la fabrication en lui donnant une grande solidité.

Dans les revolvers actuellement en usage, la fente j, pratiquée dans la culasse et qui reçoit la pièce i qui fait tourner le cylindre, est habituellement fermée par le bas au moyen d’une pièce rapportée sur la sous-garde et fort coûteuse d’ajustement; nous supprimons cette pièce et la remplaçons simplement par un petit ergot 7, faisant partie de la noix k de la détente, et dont la dimension est telle qu’elle ferme complètement l’ouverture quand l’arme est au repos.

Fig. 4 à 6, disposition que nous donnons au ressort qui maintient la pièce de détente en contact avec le cran du chien; ce ressort, qui est habituellement placé dans l’intérieur de la platine, se dérange facilement et nuit au service de l’arme.

Pour remédier à cet inconvénient, nous disposons le ressort m dans une fraisure située sur la partie postérieure de la détente et en dehors de la platine, où il est facilement accessible et ne peut nuire au mouvement du mécanisme intérieur.

Fig. 1 à 3, autres parties de notre pistolet-revolver montrant les formes et les positions respectives des différentes pièces qui le constituent, en vue de nous réserver l’agencement particulier que nous leur avons donné.

Si notre système d’adaptation de la baguette de déchargement s’applique uniquement aux pistolets-revolvers de poche dits coups de poing, il n’en est pas de même des derniers perfectionnements que nous venons d’indiquer et qui consistent:

1º A faire venir sur la pièce de détente un ergot destiné à boucher l’ouverture servant à introduire la pièce qui fait tourner le cylindre;

2º Adisposer sur l’arrière de la détente, et au dehors de la sous-garde, le ressort qui maintient la pièce de détente en contact avec le chien.

Il est entendu que ces deux perfectionnements importants constituent notre système de détente, et que nous nous réser vons de les appliquer à tous les genres d’armes-revolvers; il en est de même des positions relatives des différentes pièces entre elles, telles que nous les avons représentées dans le dessin et que nous entendous employer également sur les autres armes-revolvers que nous fabriquons.