Patent: Leroux

France 51782

BREVET nº 51782, en date du 2 novembre 1861,

A M. LEROUX, pour un revolver.

Pl. X.

Le revolver dit Lefaucheux est le système généralement adopté à cause de sa cartouche qui permet un chargement prompt, facile et sûr.

Cependant, il faut bien le dire, ce revolver est incomplet, on ne peut l’armer sans le secours des deux mains, armement que l’auteur a essayé de faire opérer par la détente, ainsi que l’indique l’addition faite à son brevet le 11 mai 1855.

Ce nouveau mécanisme parait compliqué, il n’a pu être adopté sans changer le système primitif; aussi ne trouve-t-on dans le commerce de l’arquebuserie que des revolvers dit Lefaucheux d’un petit calibre, s’armant par la détente, et dont le mécanisme intérieur est tout autre que celui des gros calibres que l’on ne peut armer, comme on le dit plus haut, qu’avec le secours des deux mains.

Pénétré de cet inconvénient et désirant, ainsi que la loi me le permet, améliorer et compléter ce revolver, j’ai cherché et trouvé un mécanisme simple qui s’y adapte parfaitement, ainsi qu’on va le voir, et que je nommerai système à engrenage.

Je prends donc le revolver dit Lefaucheux, tel qu’il est actuellement, je conserve le grand ressort sans même le déplacer, ainsi que les pièces faisant tourner le barillet, fig. 1.

1º Je conserve même le chien auquel j’ajoute à la partie postérieure une pièce dentelée 1, fig. 1;

2º J’adapte au-dessous une autre pièce de forme ronde 2, avec aigrette également dentelée; cette pièce tourne sur la vis d’axe A, et entre dans la partie supérieure de la détente 3;

3º Au-dessous se trouve la détente 3, qui pivote sur la même vis d’axe A placée sur un support fixé à la sous-garde;

4º Cette détente est ramenée à sa position naturelle par le ressort 4;

5º Sous cette même détente j’ai placé une petite gàchette 5, qui vient s’ancrer à la pièce à aigrette 2, au point E;

6º Cette gâchette est pressée par le ressort 6 incrusté dans la détente 3.

J’ai conservé les deux tiers du cran de repos B et le cran de départ C en entier, qui sont pratiqués sur le chien.

Le dernier tiers du cran de repos B a été enlevé pour faciliter le jeu de la pièce 9;

7º J’ai modifié la gâchette 7 qui s’adapte aux crans B, C, sans toucher à son ancien ressort, qui fonctionne comme autrefois;

8º Enfin à cette même gâchette j’ai ajusté une petite pièce 9 retenue par la goupille D vue en détail, et qui fait l’office d’une détente lorsqu’elle rencontre une autre goupille F placée à la pièce 3.

Voici le jeu de ces pièces:

En ramenant la détente 3 en arrière et qui se trouve ancrée sur la pièce 2, au point E, par la gàchette 5, l’engrenage fournit sa course, le chien s’arme seul et vient s’ancrer à son tour sur la gâchette 7, au cran d’échappement C; alors le tireur peut viser et assurer son coup, puis serrer le doigt comme sur une détente ordinaire; la gâchette 5 est dégagée par la pression au point H, en même temps la gåchette 7 est soulevée par la détente 9 qui se trouve elle-même poussée par la petite goupille F; alors le chien, devenu entièrement libre, s’abat et opère la percussion.

En laissant aller le doigt en avant, la détente 3 est ramenée par le ressort 4 et vient de nouveau s’ancrer à la pièce à aigrette 2, au moyen de la gâchette 5 au cran E, où elle se trouve en état de faire fonctionner le mécanisme, ainsi qu’on vient de l’expliquer.

Si, au contraire, le tireur est pressé, il peut ramener la détente 3jusqu’à la fin de sa course sans se servir du cran d’échappement C, et le chien armé s’abat immédiatement.