Patent: Maxim

France 162735

BREVET nº 162735, en date du 13 juin 1884,

A M. MAXIM, pour des perfectionnements aux mitrailleuses, fusils-revolvers et autres armes àfeu analogues.

(Extrait.)

Pl. IV, fig. 1 à 15.

Cette invention est relative à des fusils revolvers ou mitrailleuses et son objet principal est de construire un fusil de manière que l’explosion d’une cartouche puisse effectuer l’extraction et l’expulsion de l’enveloppe vide de la cartouche, en introduisant une nouvelle cartouche dans le canon et lui faisant faire feu, ou en préparant l’arme pour le coup suivant. Ladite arme, par conséquent, fonctionnera automatiquement tant qu’elle sera alimentée de cartouches. Mais en modifiant la construction de mon fusil perfectionné, je puis l’adapter pour qu’il soit actionné à la main au lieu de l’être automatiquement, comme il est dit ci-dessus.

Un des points essentiels de cette invention, c’est l’application d’une manivelle ou d’un levier coudé dont la goupille ou percuteur est reliée par une tige au bloc de culasse, l’arbre à manivelle portant un volant ou un dispositif équivalent auquel le mouvement est communiqué à chaque décharge par le recul du bloc de culasse et des parties qui y sont reliées, de sorte que, dès que la manivelle a passé son point mort, la force vive dudit volant ou d’un autre dispositif analogue sera utilisée pour fermer la culasse et faire partir le coup de l’arme ou fusil.

Un autre point de mon invention consiste dans la construction et la disposition du canon, lorsque le fusil doit agir automatiquement, de manière que ledit canon participe à la dernière partie du mouvement en avant et à la première partie du mouvement en arrière du bloc de culasse, dans les buts que je décrirai plus loin.

Les dessins représentent à titre de spécimen les dispositions. qui me permettent de réaliser l’invention convenablement et avantageusement.

Fig. 1, coupe centrale et longitudinale de mon fusil perfectionné représentant les diverses parties dans la position qu’elles occupent lorsque le fusil est prêt à faire feu.

Fig. 2, coupe suivant x x, fig. 1.

Fig. 3, coupe longitudinale par l’axe dudit fusil représentant les parties dans les positions qu’elles occupent lorsque la manivelle a atteint son point mort après le recul du bloc de culasse et des parties qui y sont reliées.

Fig. 4, coupe suivant x’ x’, fig. 3, avec quelques parties enlevées.

Fig. 5, coupe suivant x² x², fig. 1, en regardant vers la bouche ou embouchure du fusil et ayant plusieurs de ses parties enlevées.

Fig. 6, coupe suivant x³ x³, fig. 1, en regardant vers la partie postérieure du fusil et ayant quelques-unes de ses parties enlevées.

Fig. 7, coupe suivant x⁴ x⁴, fig. 1, en regardant vers la bouche du canon.

Fig. 8, coupe suivant x⁵ x⁵, fig. 1, en regardant dans le même sens, mais plusieurs parties sont enlevées.

Fig. 9, élévation latérale représentant en partie le bloc de culasse et les dispositifs pour dégager l’extracteur des étuis à cartouches.

Fig. 10, plan de l’une des roues d’alimentation qui seront décrites ci-après.

Fig. 11, plan représentant une partie de la courroie que j’emploie dans mon fusil perfectionné pour l’alimenter de cartouches.

Fig. 12, coupe longitudinale par l’axe de mon fusil perfectionné disposé pour faire feu à l’aide de la main.

Fig. 13, coupe suivant x⁶ x⁶, fig. 12.

Fig. 14, élévation latérale de l’engrenage ou de la commande qui sera décrite ci-après, servant à faire partir le fusil à la main; quelques-unes des parties du fusil sont enlevées.

Fig. 15, détail en coupe.

A, forte monture en métal munie d’un couvercle A’ et qui peut être montée sur tout support ou chariot convenable.

B, canon.

C, bloc de culasse.

D, arbre à manivelle qui est porté dans des paliers D’ placés à la partie postérieure de la monture A.

E, bielle dont une extrémité est reliée à la goupille de manivelle D² et l’autre extrémité au bloc de culasse C.

Cette bielle est d’une longueur telle, que, lorsque la culasse est fermée, la manivelle soit légèrement au-dessus ou audessous du point mort, afin que le recul du bloc de culasse amène la rotation de l’arbre à manivelle dans un sens ou dans l’autre. Dans les figures 1 et 2, il est représenté au-dessous dudit centre; sa position au-dessous de ce centre est indiquée par un cercle ponctué.

D³, levier chargé servant de volant.

Le bloc de culasse C est porté par deux traverses C’, C², disposées pour glisser entre des guides convenables F qui font saillie sur les côtés de la monture A. L’extracteur G et la gåchette H sont montés sur le bloc de culasse C et sont actionnés par le double ressort G’, qui est également fixé au bloc de culasse. Le percuteur I traverse ledit bloc de culasse et il est actionné par un ressort l’ qui tend à le pousser en avant. Le chien ou marteau J est articulé à une console ou bras K, qui descend à partir du bloc de culasse C et qui porte une partie circulaire J’, qui entre dans une rainure I’ du percuteur I. Ledit chien possède en outre un prolongement courbe J, qui est actionné, lorsque le bloc de culasse recule, par une tige 4 fixée dans la monture A, de manière que ledit chien soit armé. A la fin du mouvement en avant du bloc de culasse, le prolongement J² est actionné par un ressort M fixé également à ladite monture.

La gâchette H est un levier courbé articulé au bloc de culasse et disposé pour être actionné par la came N fixée sur l’arbre O, qui peut se régler au moyen d’un bras à détente P pour dégager la gâchette du chien J et dégager le fusil.

Le canon B est fixé dans des guides A² de la monture A et il peut y prendre un léger mouvement de va-et-vient. En combinaison avec ce canon, j’applique deux bras brisés B’ actionnés par les ressorts B², de manière que ces ressorts tendent à forcer le canon dans l’une ou l’autre de ses positions extrêmes; ces ressorts sont fixés sur les côtés de la monture A.

Un levier à crochet B³ est articulé à l’extrémité de la culasse du canon, et l’extrémité postérieure ou crochet dudit levier est disposée pour s’engager avec un épaulement ou saillie C³ du bloc de culasse, qui sert à fixer ce dernier ou à l’assujettir au canon lorsque la culasse est fermée et jusqu’à ce que le canon ait partiellement participé au recul.

Le guide postérieur A² du canon B est muni d’une pièce A³, en acier ou autre matière convenable, qui forme un épaulement; cet épaulement s’adapte dans un évidement du bras antérieur du levier à crochet B³ (représenté en lignes ponctuées fig. 1) et le maintient dans une position fixe jusqu’à ce que le canon se soit mû en arrière à une certaine distance. Le bras de face dudit levier à crochet est entaillé à son extrémité de manière que lorsque le canon a reculé au degré voulu, ledit bras puisse s’abaisser pour desserrer le bloc de culasse; les deux parties de l’extrémité bifurquée descendent sur les côtés de l’épaulement A³. Le desserrage du bloc de culasse est automatiquement effectué en temps voulu au moyen d’un bras réglable A’ fixé dans la monture A, au-dessus du guide 42. Dans le mouvement en arrière du canon, la surface incli née B du levier à crochet B³ vient en contact avec le bras A¹, et ledit levier à crochet est ainsi dégagé de la saillie C³ du bloc de culasse.

Pour que le reste du mouvement en arrière du canon, lorsque le bloc de culasse est desserré, serve à communiquer une force vive additionnelle au bloc de culasse dans son recul, et pour que le mouvement en avant du canon puisse commencer avant que la culasse soit fermée, et pour qu’il empêche un choc trop brusque du bloc de culasse contre le canon, j’applique les dispositifs suivants, savoir:

Un levier B⁶ est articulé au canon B, près de son extrémité postérieure, et un de ses bras est disposé pour venir en contact avec un épaulement ou une saillie A⁵ de la monture A pendant le mouvement en arrière du canon, au moment où le bloc de culasse est desserré. L’autre bras dudit levier est ensuite chassé par le canon pendant le reste de son mouvement en arrière contre une extrémité de la tige B⁶, qui peut aller et venir dans les guides A², F.

L’autre extrémité de la tige B⁶ porte contre la traverse antérieure C² du bloc de culasse C². Par conséquent, on comprendra facilement que le mouvement du canon B et l’action des ressorts B² sur les bras brisés B’ tendent, lorsque le bloc de culasse est desserré, à lui communiquer une force vive additionnelle. De plus, avant que le bloc de culasse, dans son mouvement en avant, vienne en contact avec l’extrémité de culasse du canon, il forcera la tige coulissante B⁶ contre le levier B⁵ et communiquera par ce moyen le mouvement au canon.

L’épaulement ou saillie A⁵ et l’extrémité antérieure de la tige B sont légèrement arrondis, et ces parties sont disposées en combinaison avec le levier B⁶, de manière que lorsque le canon B se meut en arrière, ledit levier vienne d’abord en contact avec la saillie A⁵ et la tige B⁶ aux points 1, comme il est représenté fig. 16, et successivement ensuite aux points 2, 3, 4, 5, de sorte que l’action du levier diminue graduellement au fur et à mesure que le canon continue son mouvement en avant.

Un levier G² est articulé à la partie inférieure du canon B, sur son extrémité postérieure, et un bras dudit levier est disposé pour faire partie de l’assise du rebord d’une cartouche lorsqu’elle est introduite dans le canon. L’autre bras du levier G² se prolonge de haut en bas, de manière que pendant le recul du canon, ledit levier vienne en contact avec une goupille G³ fixée dans la monture A, et qu’il tourne ainsi sur son pivot afin de faire partir la cartouche du canon.

Pour éviter qu’un effort anormal se produise sur l’extracteur, je le munis d’une rainure G⁴, par laquelle passe une goupille C fixée dans le bloc de culasse C, de sorte que, lorsque le bloc de culasse s’éloigne du canon, le verrou C⁴ voyage librement dans ladite rainure, et l’extracteur G ne sera pas actionné avec le bloc de culasse tant que le levier G² n’aura pas fait partir la cartouche du canon.

L’extracteur G est muni de deux saillies inclinées G⁵, qui montent sur une ou plusieurs saillies A⁶ de la monture A lorsque le bloc de culasse a reculé presque à sa position la plus en arrière, comme il est représenté fig. 9, de manière à dégager le crochet de l’extracteur G de l’étui à cartouches. Afin d’arrêter le mouvement en arrière de l’étui à cartouche dès qu’il est dans la position voulue dans les rainures de la roue d’alimentation décrite ci-après, j’applique deux doigts A⁷ qui sont fixés à la monture A et qui s’adaptent dans des rainures du bloc de culasse, comme il est représenté fig. 8; ces doigts sont disposés de manière qu’au fur et à mesure que l’étui à cartouche est actionné en avant avec son bloc de culasse, son mouvement soit arrêté par lesdits doigts quand l’extracteur a été dégagé de son rebord.

Q, Q’, deux roues d’alimentation qui sont disposées de manière qu’une cartouche tirée de la rainure la plus élevée de la roue Q entre dans la rainure la plus basse de la roue Q’. Ces roues sont portées par les arbres Q², Q³ et sont munies des roues dentées Q⁴, Q⁵, qui engrènent l’une avec l’autre à l’aide de la roue intermédiaire Q⁶ portée par un bouton Q⁷ fixé dans la monture A.

Une tige à crochet K’ est articulée à l’extrémité inférieure de la console K, et lorsque la culasse est fermée, elle s’engage avec le rebord de la cartouche dans la rainure la plus élevée de la roue Q, comme il est représenté fig. 1. Pendant le recul du bloc de culasse et ses accessoires, cette tige à crochet transporte ladite cartouche de la roue. Q à la roue Q’. La tige K’est supportée par un ressort K² et elle est disposée pour être actionnée par un bras fixe K³ ayant une surface inclinée qui vient en contact avec une surface inclinée correspondante placée sur ladite tige et qui l’abaisse en la dégageant ainsi de la cartouche au moment voulu.

Q⁸, ressort dont une extrémité fait saillie à travers une ouverture de l’enveloppe Q⁹ de la roue d’alimentation Q’, de manière à maintenir fermement la cartouche dans la rainure de ladite roue d’alimentation.

Les dispositifs qui sont employés pour faire tourner d’une manière intermittente les roues d’alimentation Q, Q’ sont:

Une saillie C ayant deux faces inclinées C⁶, C⁷, comme il est représenté en lignes ponctuées, fig. 10, est formée ou fixée sur la partie inférieure du bloc de culasse C. La roue d’alimentation Q’ est munie de deux séries de dents Q¹⁰ ayant des faces inclinées correspondantes. Quand le bloc de culasse recule, l’extrémité postérieure de la saillie C⁵ agit sur l’une des dents de la série postérieure et force la roue d’alimentation Q de tourner au tiers de la distance voulue pour amener une nouvelle cartouche dans la ligne du canon. Pendant la première partie du mouvement en avant du bloc de la culasse, la saillie C⁵ agit sur l’une des dents de la saillie antérieure et fait tourner ladite roue d’alimentation à la distance restante. La rotation intermittente de la roue d’alimentation Q est effectuée d’une manière semblable au moyen des roues d’engrenage Q⁴, Q⁵, Q⁶.

J’applique aussi des dispositifs, comme il est représenté fig. 7, pour empêcher les roues d’alimentation Q, Q’ de tourner en arrière quand elles ne sont pas actionnées par la saillie C⁵, c’est-à-dire que je fixe un cliquet à ressort Q″ à la monture A de manière qu’il s’engage avec la roue dentée Q’; mais je puis appliquer d’autres dispositifs convenables pour atteindre ce but.

Pour que le nombre de coups tirés par minute soit réglé, j’adapte sur le canon B un piston P*, dans lequel le canon peut aller et venir d’une petite quantité, et sur le canon B je fixe un collier B⁷ qui se meut dans ledit piston. Ce piston s’adapte dans un cylindre P’, qui est ouvert d’un bout et fermé de l’autre, il possède une ouverture P²* et une ou plusieurs ouvertures P²*, par lesquelles l’air peut passer à l’extrémité fermée du cylindre lorsque le piston se meut en arrière. Ledit cylindre est muni d’une série de trous placés sur sa circonférence; ces ouvertures peuvent être ouvertes ou fermées, ou la somme de leur ouverture peut être réglée au moyen d’une bague P² ayant des ouvertures correspondantes avec celles du cylindre. Cette bague est montée avec précision sur le cylindre et elle peut y tourner partiellement dans l’un ou l’autre sens au moyen d’un levier courbé P³ articulé au cylindre. Un bras de ce levier est convenablement relié avec ladite pièce circulaire, et l’autre bras est relié avec l’extrémité d’une bielle P⁴. L’autre extrémité de la tige est accouplée au bras à détente P, de sorte qu’en réglant ce dernier, les ouvertures dudit cylindre puissent s’ouvrir ou se fermer, ou que leur degré d’ouverture puisse être réglé. Je combine, dans certains cas, avec le bras à détente une plaque graduée ou cadran P⁶, divisée suivant les différentes vitesses du tir, et je prolonge ensuite le bras à détente par en haut en forme d’aiguille P⁴, comme il est représenté en lignes ponctuées, fig. 1.

Lorsque le canon B se meut en arrière, le collier B’ quitte l’ouverture P” ouverte et, en venant contre l’extrémité postérieure du piston P, il fait mouvoir ledit piston en arrière, en attirant par ce moyen l’air dans le cylindre par l’ouverture p²* aussi bien que par les ouvertures de sa circonférence. On comprendra, par conséquent, que le canon pourra se mouvoir librement en arrière, mais que son mouvement en avant sera réglé par le plus ou moins d’étendue desdites ouvertures.

L’arbre O qui porte le bras à détente est quelquefois muni d’un autre bras O’ ayant une goupille O² qui fait saillie par en bas à partir de son extrémité, de manière à entrer dans un évidement de la traverse C’ du bloc de culasse C, et pour le serrer ou le fixer par ce moyen fermement en place, puis pour empêcher le fusil de se décharger avant que le bras à détente P soit tiré. Ce bras de serrage est, en outre, muni d’une saillie O³ qui, lorsque le bras O est en bas, repose sur le devant du chien J et l’empêche de faire agir le percuteur I.

Afin d’empêcher les cartouches d’être jetées par en haut, en dehors de la roue d’alimentation Q’, lorsque cette dernière tourne partiellement, je dispose une plaque ou tige plane R fixée à un verrou. R’ porté par l’un des guides F et par une oreille F fixée à la monture A. Un ressort R2 entoure ce verrou et tend à maintenir la plaque R sur la rainure la plus élevée de la roue d’alimentation Qʻ.

Ledit ressort, cependant, fléchira pour que la plaque puisse être jetée de côté par le bloc de culasse lorsqu’il se meut en avant. Je dispose un rouleau Q” en combinaison avec la roue d’alimentation Q pour faciliter le mouvement d’une bande ou chaîne de cartouches S ci-après décrite, au fur et à mesure que ladite bande ou chaîne est introduite à l’intérieur par ladite roue.

La courroie S servant à alimenter le fusil de cartouches est faite comme il est représenté fig. 11, c’est-à-dire deux bandes de canevas ou autre matière convenable sont réunies par intervalles au moyen de deux plaques ou pièces planes S’, en laiton ou autre métal, presque de longueur égale à la largeur desdites bandes de canevas et possédant des saillies S². L’une de ces plaques est placée de chaque côté de la double bande ou courroie. Lesdites plaques sont assujetties l’une après l’autre avec les bandes de canevas entre elles au moyen d’œillets ou rivets S³. Lorsqu’une cartouche est introduite dans la bande ou courroie entre deux paires de plaques S’, l’épaulement de ladite cartouche vient se faire contre les saillies S², ce qui l’empêche ainsi d’être jetée trop loin dans ladite bande ou courroie. Lesdites saillies servent aussi de ressort et maintiennent une pression égale sur la cartouche; les espaces de la bande ou courroie peuvent être, par conséquent, de dimension telle, que les cartouches puissent y être facilement introduites; elles empèchent aussi les bords de la bande ou courroie de se retourner.

Je donne quelquefois une plus grande épaisseur à la partie de la bande ou courroie qui s’adapte aux parties plus minces de la cartouche qu’à l’autre partie, de manière que la bande ou courroie, étant remplie de cartouches, puisse être ployée dans la boîte ou magasin; les extrémités antérieures des cartouches seront alors maintenues hors de contact l’une avec l’autre. Je ne me limite pas cependant à l’emploi de cette bande ou courroie. La roue d’alimentation Q’ peut, si on le désire, être alimentée au moyen d’une boîte de cartouches qu’on placera au-dessus d’elles, de sorte qu’au fur et à mesure que la roue tournera, les cartouches tomberont dans ses rainures.

Le fonctionnement de ce fusil a lieu de la manière suivante: les roues d’alimentation Q, Q’ sont remplies de cartouches, ou une bande ou courroie de cartouches est placée sur la roue Q, comme il est représenté fig. 6. Le mécanisme de la culasse est alors actionné à la main jusqu’à ce qu’une cartouche soit introduite dans le canon B. En tirant le bras à détente P, le fusil sera déchargé et le bloc de culasse, ainsi que les parties qui y sont reliées, reculera et forcera la manivelle D à tourner dans le sens indiqué par la flèche, fig. 1. Le canon se meut en arrière avec le bloc de culasse jusqu’à ce que l’épaulement B⁸ vienne contre le collier B⁹. Le bloc de culasse est desserré pendant son mouvement par le contact de la face inclinée B⁴ avec le bras réglable A⁴, et une force vive additionnelle lui sera communiquée par le canon B, les ressorts B² et le levier B⁵, au moyen de la tige B. Le levier G² vient alors contre la goupille ou tige G³, et il est actionné de manière à faire partir du canon l’étui des cartouches vides. Le mouvement en arrière dudit étui est arrêté par des doigts A⁷ de manière à rester dans la rainure la plus élevée de la roue d’alimentation O, l’extracteur étant dégagé dudit étui par la saillie inclinée A⁶.

Le mouvement en arrière du bloc de culasse force aussi le bras K’ à attirer une cartouche de la rainure la plus haute de la roue d’alimentation Q dans la rainure la plus basse de la roue d’alimentation Q’. Pendant la dernière partie de ce mouvement en arrière, la saillie C⁵ agit sur la roue Q’ et fait tourner partiellement les roues Q, Q’; le chien J vient contre la goupille ou tige 4, et il est armé grâce à ce moyen. La force vive communiquée à la manivelle et au volant ou à son équivalent force alors ladite manivelle à passer son point mort et à se mouvoir en avant du bloc de culasse. Pendant la première partie du mouvement en avant du bloc de culasse, la saillie C⁵ agit sur la roue Q’ et fait de nouveau tourner partiellement les roues Q, Q’, de manière à amener une nouvelle cartouche dans l’axe du canon et aussi une nouvelle cartouche dans la roue Q en ligne avec la rainure la plus basse de la roue Q’. Le bloc de culasse force alors cette nouvelle cartouche dans le canon et fait mouvoir en avant la tige à crochet K’, qui s’engage avec une nouvelle cartouche dans la roue Q.

Dans son mouvement en avant, la traverse C² du bloc de culasse frappe la tige B⁶ et communique le mouvement au canon; le bloc de culasse vient alors en contact avec l’extrémité de la culasse du canon et il est serré par le levier à crochet B³. Le canon est alors déchargé de nouveau ou reste prêt pour une autre décharge, suivant le réglage de la came N. Si cette came est réglée de manière que la gâchette H la frappe, le fusil continuera à faire feu jusqu’à ce que l’alimentation des cartouches soit épuisée ou jusqu’à ce que ladite came soit autrement réglée. Les étuis de cartouches vides sont emportés par la roue d’alimentation Q’ et tombent par l’ouverture A⁸ de la monture A.

Lorsque mon fusil perfectionné doit être actionné à la main, je construis le mécanisme à culasse d’une manière semblable à celle décrite ci-dessus; mais le canon Best vissé fermement dans la monture A, comme il est représenté en B¹⁰, et on se dispense du levier qui sert à faire partir les cartouches du canon. Le mécanisme d’alimentation est, de plus, semblable à celui décrit ci-dessus. Le mouvement de va-etvient du bloc de culasse est effectué à la main par les dispositifs suivants, c’est-à-dire:

Un pignon T fixé sur l’arbre à manivelle D et un segment denté U qui engrène avec ledit pignon. Ce segment est disposé pour tourner partiellement dans un sens d’abord et ensuite dans l’autre sens au moyen d’un levier à main U’, fig. 14, qui s’adapte dans la douille U² formée sur ledit segment denté, un loquet à ressort U³ étant ménagé dans ladite douille pour y assujettir le levier. Chaque course de ce levier force la manivelle à tourner presque pendant une révolution complète dans l’un ou l’autre sens, et à l’extrémité de chaque course dudit levier l’arme est déchargée.

A l’extrémité de l’arbre à manivelle et à l’opposé de celle qui porte le pignon, je fixe un bossage T ayant une saillie T² qui, lorsque la culasse est fermée, presse contre un ressort T³ fixé à la monture A. Grace à ces dispositifs, j’empêche le choc trop soudain du bloc de culasse contre le canon. Ledit bossage et le ressort sont recouverts par une enveloppe T⁴.

Je munis quelquefois mon fusil perfectionné d’une chambre à eau B”, qui entoure le canon comme il est représenté fig. 12 et 13, et de dispositifs au moyen desquels la vapeur venant de ladite chambre peut s’échapper librement, quelle que soit la position du fusil. Je fixe, dans ce but, sur un côté de la chambre B” ou au-dessus d’elle, un cylindre V qui communique à chaque extrémité avec ladite chambre par des passages V’, V². Le passage V² est relié avec l’extrémité antérieure de la chambre B” au moyen d’un tuyau V³. Un pistoncylindre V⁴ est disposé dans ledit cylindre et il est muni à ses extrémités des soupapes V⁵, V⁶. Ce piston est disposé de manière que, lorsque l’embouchure du fusil est élevée, ledit cylindre descendra sous l’action de la pesanteur, et la soupape V⁵ fermera le passage V’, tandis que l’embouchure du fusil étant abaissée, ledit piston tombe dans l’autre sens, sorte que la soupape Vo⁶ fermera le passage V². La vapeur formée dans la chambre B” passera par conséquent dans le cylindre V, à l’une ou l’autre de ses extrémités, suivant la position du fusil. Ledit cylindre est muni d’ouvertures V⁷ pour permettre à la vapeur de s’en échapper.

Dans ce cas, l’embouchure du canon B est maintenue dans un stuffing-box B¹².

Le fusil représenté fig. 12, 13 et 14 est muni d’un arrêt W qui est réglable au moyen d’un levier W’; cet arrêt agira sur la gâchette H au moment où la culasse sera fermée, dégagera ainsi le chien J et déchargera le fusil; mais ledit arrêt peut être réglé de manière que la culasse puisse être fermée sans relâcher ledit chien.

Il est évident que bien que j’aie décrit ci-dessus un fusil ayant un seul canon, mon invention peut aussi s’appliquer aux fusils ayant deux ou plusieurs canons.

Je puis faire varier, en outre, la construction de mon fusil perfectionné sans me départir du principe de mon invention.

Dans tout ce qui précède, partout où j’ai employé le mot fusil, j’entends les armes de petit calibre, montées ou non sur affût, c’est-à-dire les mitrailleuses, canons-revolvers, etc.