Patent P.A. Loron

Belgium 5115
Brevet d’invention

Le ministre de l’intérieur,

Vu la loi du 24 mai 1854;
Vu le procès-verbal dressé le treize Octobre 1857 à une heure et quinze minutes de relevée au Greffe du Gouvernement provincial de Liège et constatant le dépôt régulier fait par le Sieur P.A. Loron, armurier à Housse d’une demande de brevet d’invention pour des modification apportées au pistolet revolver.

Arrête :
Article 1er,

Il est délivré au Sieur P.A. Loron prénommé, à Housse, un brevet d’invention, à prendre date le 1er Octobre 1857 pour des modifications apportées au pistolet revolver.

Article 2eme,
Ce brevet lui est délivré sans examen préalable, à ses risques et périls, sans garanties soit de la réalité de la nouveauté ou du mérite de l’invention, soit de l’exactitude de la description et sans préjudice du droit des tiers.
Au présent arrêté demeurera joint le duplicata, certifié conforme par le Sieur Loron de la description avec le dessin déposé à l’appui de la demande.

Bruxelles, le 22 octobre 1857,
Le Ministre de l’Intérieur.

Demande 5115
D’un brevet de perfectionnement de vingt ans pour armes à feu système revolver par Mr Loron Pierre Antoine, Arquebusier, domicilié commune de Housse, canton de Dalhem, province de Liège.

Mémoire descriptif
Les perfectionnements apportés ont pour but
1) De donner un triple mouvement aux armes à feu (pistolets, carabines, fusils de chasse ou de guerre etc.) établies d’après le système de rotation du cylindre tonnerre à décharges successives.
2) De rendre le chargement plus facile et d’obtenir la force nécessaire pour refouler et maintenir fortement les projectiles dans les chambres du cylindre-tonnerre.
3) De simplifier le démontage du canon et de la platine et de les fixer plus solidement.
Voir les dessins ci-contre pour l’intelligence du mécanisme des pièces employées et dans le détail suit :

Figure 1, un chien N°1 portant un crochet servant à la fois à l’échappement du levier d’une détente N°2 et à l’entrainement de la détente elle-même. Un levier N°3 attaché à la détente N°2 venant s’engrener dans le crochet du chien N°1. Une gachette ordinaire N°4 servant au double mouvement maintenant le chien N°1 au premier cran de sureté ou à celui de bandé.
Lorsqu’on se sert de la crête du chien N°1 pour faire manoeuvrer l’arme, le départ à lieu comme à une arme ordinaire parce qu’alors la détente N°2, qui porte un crochet ou seconde détente, vient par ce moyen presser sur la queue de la gachette N°4 laquelle mise en mouvement par la pression du doigt sur la détente N°2 fait agir le levier N°3 et facilite ainsi l’échappement.
Le départ ordinaire s’obtient de la même manière dans les figures 2 et 3.

Figure 2 : Un ressort N°5 mis à plat dans l’épaisseur du chien N°6 opère à volonté le simple et le double mouvement par la pression de la détente, puis, entrainé par le chien il exécute son troisième mouvement sur le levier ou détente N°7.

Figure 3 : Placé au centre du pied de chien N°8, l’échappement N°9 est à charnière et repoussé par un ressort. Le pression du doigt sur la détente N°10 soulève le chien N°8 et ne lui permet de s’abattre que lorsque, sa course terminée, l’échappement N°9 est redevenu libre.
Si, pour armer, on se sert de la crête du chien N°8, le crochet N°11 saisit la détente N°10 et l’entraine dans le cran du bandé. (Voir figure 2 ressort N°5).

Figure 4 : Un levier N°12, à dents d’engrenage, placé sur un des côtés du derrière du canon et mis en rapport avec un fourreur N°13 fonctionnant dans une coulisse à queue d’aronde ou d’autre forme, et servant à presser fortement les projectiles dans les chambres du cylindre-tonnerre.

Figure 5 : N°14 Disposition intérieure d’une chambre du cylindre-tonnerre pour opérer le refoulement des projectiles au moyen du bourreur N°13. Ce procédé est applicable à toute arme.

Figure 6 : Une vis à filet rampant N°15 se mouvant par une charnière N°17, faisant demi-tour en se repliant sur elle-même, force la vis N°15 à glisser dans un écrou fixé sur un des côtés du canon et la fait ainsi servir de bourreur. Ce mode de baguette est aussi applicable à toute arme.

Figure 7 : Fermeture à clef N°17 d’une seule pièce portant un boulon N°17bis échancré au centre pour le passage de la broche N°18. Cette clef est fixée dans le pied du canon par un pas de vis creusé autour du col du boulon N°19 et il suffit d’un demi-tour pour éloigner le canon de la platine ou le ramener en déplaçant l’échancrure faite à la broche N°18.
Je revendique particulièrement le moyen de fixer cette clef au canon par le taraudage à gauche ou à droite.

Figure 8 : Fermeture à clef N°20, attachée au canon par un pivot, écrou, ou vis et marchant de droite à gauche en passant sous la broche N°18 le bou(?) en relief N°20 disposé en excentrique, venant s’agraffer(?) dans l’échancrure de la broche N°18, maintient ainsi très fortement le canon et la platine.
Toutes les précédentes dispositions sont applicables aux armes à projectiles chargés et autres.

Figure 9 : Il est facultatif de placer le levier bourru N°12 sur le pied du canon en le faisant marcher sur le côté de la bascule.

Duplicata certifié conforme à l’original
Housse le 13 Oct 1857
Loron.