Patent: Pidault

France 3621

BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,

En date du 11 mars 1848,

Au sieur PIDAULT, à Paris,

Pour un nouveau système d’arme à feu, consistant dans la simplification de la platine et de l’amorçoir.

Depuis que l’on a reconnu les immenses avantages des armes à percussion, on a constamment cherché à modifier et à simplifier la platine; en outre, on a proposé diverses combinaisons mécaniques pour faciliter le placement des amorces fulminantes sur la cheminée des armes.

Le système qu’on va décrire réunit tous les avantages que l’on peut désirer.

On voit, d’après les figures de la planche XVI , que la platine a pour tout mécanisme un chien mû par un ressort; que l’amorçoir contient un certain nombre de capsules, qui, par un très-petit mouvement de doigt, sont placées l’une après l’autre sur la cheminée; en outre, cette partie est complétement entourée de telle façon qu’aucune partie du métal de la capsule ne puisse être projetée au dehors, afin d’éviter tout crachement.

Enfin ce nouveau système, spécialement applicable aux armes de guerre, peut aussi être adapté aux armes de diverses sortes, c’est-à-dire aux armes de luxe et même aux armes ordinaires.

Voici ce système appliqué à un pistolet de cavalerie.

La figure 13 représente le pistolet tout monté.

La figure 14 est une vue de la platine du côté entaillé et caché dans le bois de l’arme.

La figure 15 est une vue par le bout de la platine.

La figure 16 indique deux vues de l’amorçoir.

La figure 17 est une coupe verticale passant au milieu de la cheminée; le plan coupant rencontre la pièce qui réunit la cheminée au canon, ainsi que le tube portant les amorces ou capsules.

La figure 18 est une coupe horizontale du tonnerre de l’arme, montrant aussi le conduit ou réservoir à amorces.

La platine a reçoit ordinairement le chien b, dont la tête est formée par un tronc de cône, comme les cheminées nommées communément pistons des armès à percussion.

Ce chien est garni de deux goujons c et d, traversant deux ouvertures circulaires ménagées dans la platine a.

Un ressort e est maintenu sur cette platine par une goupille faisant corps avec le ressort, et pénétrant à frottement dans un trou pratiqué dans ladite platine, qui a, en outre, un arrêt a’, destiné à maintenir ledit ressort e, dont les deux extrémités agissent sur les goujons c et d.

Le goujon c reçoit l’effort qui pousse le chien sur la cheminée de l’arme, et le goujon d est formé en angle curviligne, de manière à s’engager, selon les besoins, dans l’une des deux encoches pratiquées à l’autre extrémité du ressort e, qui a une saillie e’, sur laquelle le bout de la détentefvient appuyer lorsque l’on veut dégager le chien. On voit que ce mécanisme présente la plus grande simplicité.

La cheminée g est fixée sur une pièce h, rapportée au canon i, dont la chambre, vue dans la coupe, fig. 18, est cannelée afin que la balle soit bien saisie, lorsqu’elle a été enfoncée à l’aide de la baguette ordinairej.

Dans cette pièce h, au-dessous de la cheminée, on a pratiqué un trou ou passage circulaire faisant suite au tube k; ces deux parties forment un réservoir à amorces ou capsules.

Pour introduire ces dernières dans le réservoir, il suffit d’appuyer sur le ressort qui maintient la capucine m; cela permet de soulever, du côté de cette capucine, l’extrémité du tube k. Le bout opposé est emmanché dans l’extrémité de la pièce h, de façon à permettre ce mouvement, et, afin de maintenir ce tube k dans les positions convenables aux fonctions qu’il doit remplir, j’ai disposé une petite plaque k’, qui limite la course qu’il peut avoir.

La cheminée g est logée dans une cavité ouverte sur le côté, mais cette cavité peut être fermée complétement en relevant la pièce n, qui tourne autour d’un centre o.

Cette pièce n est tenue par la vis o’.

La même pièce n, que l’on peut nommer porteamorces, est maintenue dans sa position soit supérieure, soit inférieure, par un ressort p, fixé au-dessous de la pièce h.

Ce ressort p a une salllie p’ qui pénètre dans l’une des deux encoches n’ de la pièce n, ce qui maintient cette pièce dans la position qu’on veut lui donner.

Cette pièce n est recouverte extérieurement par un ressort q, dont l’extrémité opposée au centre d’articulation a une partie formant saillie engagée dans un trou faisant suite à celui pratiqué dans la pièce h.

Cette saillie, au moment où l’on baisse le porteamorce, dégage l’ouverture au moyen d’une partie r, avancée et conservée à l’extrémité de la platine, fig. 13 et 15.

Au moment où ce butteur fonctionne, l’intérieur du trou n’étant plus obstrué, en levant le bout du pistolet, une amorce vient se placer dans ce trou, ménagé à l’extrémité du porte-amorce n.

Une fois le point r passé, la capsule se trouve prise par la pression du bout du ressort q, et se trouve ainsi amenée par le porte-amorce devant la cheminée g.

Avec ces dispositions, on comprend qu’il est trèsfacile de relier le mouvement du porte-amorce avec celui du chien, de façon que les fonctions du dernier commandent le premier.