France 109266
BREVET nº 109266, en date du 18 août 1875,
A M. RODOLPHE, pour des perfectionnements dans le rayage des armes àfeu.
Pl. X.
La présente invention a pour objet de faciliter l’exécution des rayures paraboliques que beaucoup de personnes regardent pour le moment comme les plus avantageuses.
Elle s’applique plus particulièrement aux machines dans lesquelles la barre porte-outil de rayage tourne sous l’action d’une crémaillère, dont l’autre extrémité est obligée de suivre une directrice latérale.
Jusqu’à present, cette directrice laterale ne produit des rayures paraboliques qu’au moyen d’un guide curviligne qu’on place dessus, et que le bout de la crémaillère est obligé de suivre.
Dans ce cas, la liaison de la crémaillère et du guide, au lieu d’être faite par deux coulisses fixes, est produite par deux galets seulement, qui ne frottent que par un point afin de suivre les variations de courbure que la forme parabolique entraine nécessairement.
On peut remplacer l’arc de parabole par un arc de cercle dont la courbure est constante, ce qui permet de remplacer les galets par des coulisses fixes de tracé circulaire.
Mais dans ce cas, comme dans le précédent, on trouve les inconvénients suivants:
1º Ces guides paraboliques ou circulaires, de très-grand rayon, sont très-difficiles à construire; on ne peut agir mécaniquement que d’une façon très-imparfaite, et le travail de finissage à la main est long et coûteux;
2º On est conduit à avoir comme rechange des machines des amas de ces pièces, car la forme du guide change toutes les fois qu’on change l’inclinaison des rayures, ou leur longueur, ou le diamètre de l’àme, ou celui du pignon de la crémaillère.
Ceci montre quel grand nombre d’objets si coûteux résulterait de la construction de quelques types d’armes, et cependant on n’aura rien prévu pour l’avenir, le guide qui a servi pour une arme ne pouvant pas servir à une autre, à moins que l’inventeur de celle-ci n’ait pris des précautions spécialement dans ce but, et encore n’est-ce pas toujours réalisable.
Mon invention a pour but de faire disparaître ces inconvénients en permettant de faire, au moyen d’un même guide rectiligne, n’importe quelle parabole par le simple changement de quatre roues d’engrenage, disposées par séries comme aux tours à fileter.
Cette disposition est basée sur le principe qu’on peut faire décrire à un point n’importe quelle courbe que l’on veut, en lui faisant suivre une droite, pourvu que celle-ci soit mobile autour d’un point fixe et que son mouvement soit convenablement lié à celui du point mobile sur elle-même.
Dans le cas particulier des paraboles employées dans les armes à feu, la liaison convenable entre ces deux mouvements doit être telle, que le rapport de l’avancement du mobile m sur la droite o4, compté sur sa projection sur ox, soit proportionnel à l’avancement sur PA du point 4 de rencontre des deux droites oA mobile et PA fixe.
Le point m, dans ce double mouvement, décrira une parabole tangente, en o, à ox et dont les diamètres sont parallèles à ay et à PA.
Le dessin représente la disposition qui me paraît convenable pour le moment pour faire exécuter les rayures paraboliques d’après le principe ci-dessus.
B, bâti ordinaire de la machine.
D, directrice actionnant la crémaillère et pouvant changer d’inclinaison, articulée sur le centre P.
P, pivot fixe de cette directrice.
g, saillie rapportée, vissée sur la directrice, servant de guide rectiligne pour rayures hélicoïdales qu’on remplace actuellement par le guide parabolique pour faire des rayures de cette forme; dans mon système, le guide rectiligne est au contraire conservé.
A, bâti supportant le bout mobile de la tringle, modifié pour recevoir le chariot qui l’entraîne.
K’, chariot entraînant le bout mobile de la tringle par l’intermédiaire du chariot K, qui sert au réglage de la position initiale.
E, écrou d’entraînement.
V, vis motrice.
p, p’, pignons d’angle égaux, dont l’un p’ est claveté sur le bout de la vis V et l’autre p sur l’arbre a.
S, série de roues d’engrenage, dont quatre changeables, reliant l’arbre a au bout de la grande vis V de la machine qui conduit le chariot de rayage; le mouvement peut être renversé pour rayer à droite et à gauche.
M, pivot mobile avec rattrapage de jeu, pour entrainer le bout mobile de la tringle.
G, plaque et coulisseau.
i, index avec son vernier, pour indiquer les écartements du bout de la directrice.
R, réglette pour lire ces variations.
Lorsqu’on voudra faire une rayure donnée, un calcul fort simple permettra de déterminer les positions que la tringle devra occuper au commencement et à la fin de la rayure, ce qui permettra à l’ouvrier de déterminer le rapport de ses engrenages et de régler sa machine.
Voici les proportions pour un canon de 120 millimètres, par exemple:
Diamètre de l’âme…………………. O^m 12000
Diamètre du pignon……………….. O 07500
Longueur de la rayure……………… O 00225
Angle de la rayure à l’origine…….. 2° 15
Angle de la rayure à la sortie……… 7 00
Équation de la parabole de la rayure:
y=o^m o18854X²
Équation de la parabole décrite par un point de la crémaillère:
y=o^m o115g6X²
Écartements comptés à partir d’une parallèle à l’axe de la rayeuse passant par l’axe du pivot fixe:
Écartement de la directrice à l’origine de la rayure……………….. O^m 08088
Écartement de la directrice à la posi tion de sortie de la rayure.. O 21395
Chemin parcouru par l’index……………………………………………… O 13307
Rapport des engrenages ………………………………………………….. 2^m 250 à O 13307
Le pivot P suffira en général pour faire tous les rayages paraboliques à droite et à gauche que l’on peut prévoir.
Un autre emplacement P’ a été préparé pour faire les rayures hélicoidales de pas court; le changement de sens s’obtiendrait dans ce cas en intervertissant la position des supports extrêmes.
Ce principe est également applicable au rayage des armes de tous calibres, à la condition seulement de modifier la dimension des pièces pour les approprier au travail projeté.
En résumé, cette invention comprend l’exécution de rayures paraboliques en creux ou en relief, par la combinaison de deux mouvements rectilignes convenablement liés entre eux, ainsi que je l’ai substantiellement décrit.