Patent: Storm

France 18797

BREVET D’INVENTION

(Patente américaine expirant le 11 mars 1870),

En date du 4 juin 1857,

Au sieur STORM, de New-York,

Pour de nouveaux perfectionnements dans les armes à feu à culasse multiple, dites revolvers.

Le but général de mes perfectionnements est d’obtenir un revolver, ou arme à feu à culasse multiple, qui réunisse à l’élégance de la forme la promptitude d’exécution et la durée; mais j’ai eu plus spécialement en vue d’obtenir la célérité et la certitude des opérations de la charge et de la décharge dans les conditions, comparativement difficiles et trop méconnues jusqu’à ce jour, où se trouve placé l’opérateur, à cheval, en bateau, etc. et d’empêcher l’encrassement produit par la fumée et autres causes.

La figure est une coupe longitudinale verticale d’un pistolet revolver construit d’après mon système.

Les figures 2, 2 ′, sont deux vues séparées et identiques de la platine et du mécanisme qui produit la rotation, représentant l’état des diverses parties avant et après la décharge.

La figure 3 est un plan du pistolet.

Les figures 4 et 4′ sont des élévations de la bouche et des faces postérieures de la culasse multiple.

La figure 5 est une vue séparée et distincte du châssis de métal qui en entoure la culasse multiple.

La figure 6 est une vue latérale de la batterie;

La figure 8, une vue latérale du chien;

La figure 9, une vue latérale du cliquet.

Enfin la figure 10 est une vue latérale de la détente.

A représente le canon;

B, le cylindre dont la face tourne sur la pointe centrale b.

L’anneau 7 formant saillie à l’arrière-extrémité reçoit le recul occasionné par la décharge; il s’élève également au-dessus du manche c, s’étendant en saillie depuis la plaque solide venue avec la charnière P jusqu’à l’extrémité de la poignée qui comprend la gardeE et le chapeau F’; ce dernier formant une garde qui encercle en partie le cylindre B, tandis que c forme l’arrièrecentre sur lequel tourne le cylindre.

Derrière la plaque de recul g est la roue 6, régulatrice du mouvement; cette roue est fixée sur l’arbre tournant i, lequel, à son extrémité opposée, porte le bouton i de la même dimension que c, tous deux formant saillie et s’adaptant dans le calibre intérieur et central 7 du cylindre.

Le joint i et c se trouve donc couvert et en dehors du feu de la capsule, de sorte que la fumée ne peut pas pénétrer dans la batterie et l’encrasser.

La bande x du bouton i ‘ glisse librement mais juste dans une rainure pratiquée dans la cavité du cylindre, et de cette manière, quand le bouton, l’arbre et la roue 6 tournent, le cylindre est forcé de tourner avec eux.

l est la batterie de la platine;

x², son point d’appui, audessous duquel est suspendu le chien 9, dont les mâchoires enserrent le talon de la batterie; ces mâchoires descendent aussi pour recevoir la mâchoire centrale du cliquet, fig. 9.

Cet ensemble est tenu par une vis x¹ servant de point d’appui au cliquet, de sorte que, comme on le voit, la batterie, le cliquet, le chien et la détente sont tous de simples leviers de premier ordre, a³ étant le point d’appui de la détente.

Dans la face de la roue 6, fig. 6, sont cinq crans coniques, 1, 2, 3, 4, 5, devant remplir le même office qu’un même nombre de dents d’un rochet ordinaire. Sur le bord de cette même roue sont tout autant de crans, a, b, c, d et e, qui permettent d’arrêter le cylindre pour chaque décharge.

Voici comment: quand on tire la détente, il arrive que la languette, sur la partie excentrique x^6, accroche un cran près de la face du chien q et le pousse en avant jusqu’à ce que le petit galet qui est sur son extrémité antérieure aille heurter la surface inclinée de la vis z’, par laquelle le chien est élevé suffisamment pour permettre à la languette d’abandonner le cran et de libérer le chien.

Ce mouvement entraine encore l’extrémité du cliquet, fig. 9, attaché au chien dans un des réduits coniques qui sont dans la face de la roue 6, et imprime à cette roue un mouvement suffisant pour emporter le cylindre jusqu’au degré de rotation voulu pour amener la charge sur la ligne du canon; aussitôt ce mouvement accompli, le chien, qui subissait un mouvement en haut et en avant, accroche un des crans, dont les côtés sont un peu inclinés ou alesés, et comme le bord supérieur du chien est juste de la largeur du fond de chaque cran existant dans la périphérie de la roue 6, il en résulte non-seulement la mise en mouvement de rotation de la roue et du cylindre au degré voulu, mais aussi que ces pièces sont tenues par là même en position pendant la décharge.

En même temps, comme le chien est attaché à la batterie au point x³, comme on l’a dit, il s’ensuit que ladite batterie est levée, et que le grand ressort, uni au cliquet par le chainon s², est contracté; si bien que, au moment où la languette de la détente sera libérée du cran du chien, toutes les parties rentreront dans leur position première, à la sollicitation du grand ressort, s’il n’intervient point d’autre obstacle.

Pour l’empêcher, jusqu’à ce que du moins le coup ait pu être ajusté, le segment de la détente est muni d’une petite vis s dont l’extrémité est en saillie un peu endehors de la périphérie dudit segment, et au moment où la languette abandonne le cran du chien, l’extrémité de la vis s pose juste sur la pointe d’un épaulement s’ de la batterie, qu’elle tient ainsi au repos, de sorte que, si le moindre mouvement est imprimé à la détente dans l’une ou dans l’autre direction, la pointe de la vis s’échappera et libérera la batterie pour opérer la décharge.

Mais pendant que la décharge a lieu, la roue 6 doit être tenue en place par le chien, nonobstant son mouvement rétrograde; ceci s’effectue par la forme courbe de la surface du chien qui glisse dans les crans de la roue, et continue ainsi par l’intermédiaire du galet chevauchant sur la périphérie de l’excentrique de la détente, comme on peut le voir dans la figure 2′.

Il existe un trou n traversant la tête de la batterie, qui, quand le pistolet est armé, correspond horizontalement au point de mire pour servir à mieux ajuster le coup.

Le ressort o fait l’office du cliquet, comme on le verra tout à l’heure; il sert à tenir ensemble le canon et le cylindre après la charge, et en position pour la décharge.

Ce ressort est attaché au canon au moyen d’un assemblage à queue d’aronde, ou au moyen d’une vis u’, et il porte à son arrière-bout deux forts rebords ou crochets p, p’, qui accrochent des épaulements correspondant sur le chapeau F et en face du tablier.

Le chapeau F entoure et protége le cylindre, le couvre jusqu’à sa face et lui constitue une espèce d’abri pendant qu’il est chargé. Au chapeau est attaché par la charnière P le tablier fig. 5, qui, avec le canon et la pièce de centre b, est écarté du cylindre, laissant les diverses chambres parfaitement libres, comme dans la figure 4, pour recevoir la charge

Pour écarter le tablier on saisit le ressort o entre le pouce et l’index par-dessus les oreilles o’, et l’on fait sortir la languette postérieure p’ de son réduit, et pendant cette opération, le tablier est renversé et écarté de la voie. Après la charge, le canon est forcé de reprendre sa position horizontale; l’arrière-partie de la languette p’, étant un peu en biais, se lève en heurtant le bord du chapeau, glisse pardessus, et de là se rend à sa position.

L’ensemble des opérations de l’engagement et du dégagement ressemble beaucoup, du reste, à la manière de fermer un couteau.

Quand le canon est abaissé et le cylindre chargé, on peut pousser ce dernier en avant dans le chapeau, en appuyant le pouce au au point pour faciliter l’amorçage, mais pour empêcher de lâcher le cylindre; pendant qu’on est en mouvement, en marche, à cheval, etc. il se trouve une cavité de r à r’ sur la circonférence extérieure, et dans cette cavité, mais sans toucher tout à fait, avance la pointe d’une vis de sûreté Q, établie convenablement dans le chapeau, et dans un état fixe. Maintenant l’enlèvement entier du cylindre par rapport au chapeau ne peut pas s’opérer sans que la vis Q soit enlevée. Comme dans une carabine le canon est trop lourd pour qu’on puisse facilement l’abaisser et le remettre, on peut s’arranger de manière à ne pas détacher le cylindre et le canon; on pourrait, dans certains cas. faire usage d’une gâchette longue et pouvant se replier en dehors du service, mais je préfère la forme représentée dans les dessins.