France 79621
BREVET nº 79621, en date du 19 février 1868,
A M. LE MAT, pour un système de revolver à mitraille.
Pl. III, fig. 1 à 4.
Cette combinaison perfectionnée de mon pistolet-revolver à balle et à mitraille réunit les conditions particulières suivantes:
1º Le chargement du tonnerre multiple se fait par la culasse, ainsi que celui du canon central à mitraille;
2º Le système est à broche dans l’un et l’autre cas;
3º Le chien est à brisure et agit par sa broche sur les cartouches à balle du revolver, et par son nez sur la broche percutrice de la cartouche centrale
4º La culasse du canon central porte la broche et en même temps favorise l’action automatique du tire-cartouche à bascule;
5º Toutes les parties de l’arme sont d’une solidité remarquable, par suite d’un aménagement bien entendu.
Fig. 1, élévation latérale du pistolet-revolver.
Fig. 2, vue par bout prise en avant du chien, celui-ci ayant été préalablement enlevé pour laisser bien voir les culasses et le tonnerre.
La cartouche, fig. 3 et 4, est celle que l’on place dans le canon central pour tirer à mitraille.
Cette arme perfectionnée se compose de quatre parties distinctes; ce sont:
1º La batterie, qui comprend le mécanisme ordinaire de détente, le chien et tout ce qui s’y rattache;
2º La culasse, qui reçoit les organes spécialement destinés à faciliter le chargement;
3º Le revolver;
4º Les canons.
La batterie ne se distingue de celles communément employées que par le chien A, qui est établi d’une façon toute spéciale; il est composé de deux pièces articulées: l’une a, qui en est le corps principal, est commandée directement par la détente b; l’autre c se termine par une broche percutrice d, et peut tourner autour d’un axef. Ce mouvement de rotation permet exclusivement au tireur de donner à la partie c la position représentée en traits pleins, ou celle c’, indiquée en traits fins; un solide ressort la maintient fortement dans l’un et l’autre cas.
Dans la position c, le chien agira par sa broche même d sur la cartouche à balle de l’un des canons du revolver, et dans l’autre position c’, il ne produira plus qu’indirectement la percussion en frappant par son nez g sur la broche h de la pièce k servant d’obturateur et de tire-cartouche.
La culasse, contre laquelle tourne le revolver, est en quelque sorte un disque métallique B percé de deux trous cylindriques C, D le premier, au centre, correspond au canon central; le second, sur la circonférence décrite par le centre des chambres du revolver, sert de passage à la broche d du chien lorsqu’il vient frapper sur la cartouche à balle.
A la circonférence du disque métallique B, on a pratiqué un évidement E exclusivement destiné à l’introduction de la cartouche à balle pour le chargement des chambres du revolver; cet évidement est comblé après le chargement par une pièce F, qui y est ajustée et qui peut se développer autour d’un axe i. Le ressort j maintient cette pièce contre la culasse.
L’obturateur k se développe aussi à charnière; il porte la broche l qui produit la percussion sur la cartouche à mitraille du canon central. Cet obturateur est, après son rabattement, solidement maintenu entre la culasse B et les deux forts épaulements métalliques G, G’, qui font corps avec la platine de la batterie. Aussitôt que l’obturateur K est relevé pour le chargement du canon central, le tire-cartouche m, qui est un demi-cylindre mobile à l’entrée du canon central, repousse le culot de la cartouche et permet de la retirer après la décharge. L’action a lieu comme suit:
En se relevant, le talon s de l’obturateur k appuie obliquement sur la queue t du bras de levier u du tire-cartouche m, qui bascule sur un pivot fixe v; le demi-cylindre du tire-cartouche m ressort ainsi du canon et rejette le culot de la cartouche. Un fort ressort n maintient solidement l’obturateur k dans ses deux positions, l’une relevée, l’autre en place.
Le revolver H tourne autour du canon central sur lequel il est ajusté à frottement doux.
Une petite tige o remplit les fonctions de tire-cartouche pour les canons du revolver.
Enfin les deux canons L, M sont parallèles. Le canon correspondant aux chambres du revolver est rayé pour recevoir la cartouche à balle; il est plus long que celui du centre, lequel est cylindrique à l’intérieur pour recevoir la cartouche à mitraille, fig. 3 et 4. La charge de cette cartouche se compose d’une balle principale conique p, sur le collet de laquelle on pratique la ligature, de l’enveloppe de carton, d’un culot q, qui reçoit le fulminate et la poudre, et, entre ces deux extrémités, de neuf ou d’un plus grand nombre de lingots de plomb r, r’, r², formant chacun un tiers de la section cylindrique de la cartouche.