France 106247
BREVET nº 106247, en date du 11 janvier 1875,
A M. LORON, pour un perfectionnement apporté à la marche de la baguette à ressort des pistolets-révolvers.
Pl. IV.
Cette invention a pour objet une modification apportée à la disposition mécanique qui amène le jeu de la baguette du genre de pistolets-révolvers généralement adopté aujourd’hui.
Cette modification vient corriger plusieurs inconvénients qu’éprouve le jeu de cette baguette et le rend plus facile et, si je puis m’exprimer ainsi, plus mécanique.
Ces inconvénients étaient:
1º La dureté, parfois presque impossible à vaincre, par suite d’encrassement, du mouvement de montée à faire produire par le doigt pressant la tête a de cette baguette A, pour dégager le trou a’ de cette tête du petit teton b, existant à l’extrémité de la longue tige B, servant d’axe au barillet, et en même temps de tournevis, une fois démonté. On sait que ce mouvement est nécessaire pour permettre la rotation de la baguette qui amène la tête a en face de la rainure d du cylindre creux D, ce qui permet à la baguette de jouer dans ce canal pour dégager le barillet des culots des cartouches tirées, fig. 2.
2º Le ballottement de cette baguette A, qui, une fois arrivée à fond, ne suivait pas parallèlement l’axe du canal de conduite, par suite du peu de longueur de la paroi interne de la gaîne en contact avec la baguette, la plus grande partie de la masse du cylindre de M à N étant d’un diamètre supérieur à celui de cette baguette à cause de l’existence d’un ressort logé dans cette masse et entourant cette baguette.
3º Le peu d’élasticité du ressort précité n’ayant pas suffisamment de spires et partant d’un fil trop fort, et, de plus, ayant son point d’appui en dehors de la gaîne même dans laquelle il est logé, c’est-à-dire sur une vis placée sur le massif C, où l’extrémité du fil, traversant par un trou le cylindre D, vient s’appuyer, de manière qu’il agit en éventail, contrairement, en l’espèce, au véritable principe mécanique, ce qui nuit à son effet et l’engage à se fausser.
L’existence du ressort ainsi disposé, enroulé sur la baguette, logé dans un espace trop court, n’ayant point le nombre de spires suffisant, et surtout s’appuyant en dehors de sa normale, est évidemment défectueuse et engendre cet inconvénient majeur, que le premier mouvement à faire pour démonter le pistolet est ainsi très-dur et parfois presque impossible.
J’ai disposé d’une façon beaucoup plus mécanique le ressort qui produit alors le résultat qu’on doit en attendre, c’est-àdire d’une manière douce et forte à la fois, et cela au moyen d’une tige auxiliaire parallèle à la baguette et solidaire de cette dernière en son mouvement de montée ou de dégagement, cette solidarité étant établie entre elles à l’aide d’une petite languette fixe qui porte la tige à ressort.
Cette construction bien simple, et qui ramène les choses à l’état d’une disposition mécanique bien entendue, fait, en l’espèce, l’élément brevetable que je revendique, c’est-à-dire l’emploi d’une tige auxiliaire pouvant porter un ressort beaucoup plus long que d’ordinaire, et communiquant son effet à la baguette, comme s’il était monté sur elle-même, à l’aide d’une languette quelconque. Mais il fallait, pour arriver à ce résultat, que cette tige garnie de son ressort pût être logée autant que possible auprès de la baguette, dans un endroit où il fût possible de percer le trou devant la contenir.
Ainsi qu’on le voit par la coupe AB, fig. 5 , j’ai disposé ce trou g tout naturellement dans le massif G G’, entre le trou h pratiqué pour la tige de support du barillet et celui i de la baguette, dont il est plus rapproché.
Ce trou perce à jour, comme ses deux voisins, le massif de RàS, fig. 6, et il est bouché à son fond par la partie de l’appendice du canon servant de canal à la baguette lorsque le canon est vissé en S.
C’est un réduit de profondeur capable de contenir un ressort d’une longueur bien plus propre à une fonction douce et sûre que celui qu’il remplace.
Dans ce trou est placé le ressort m’, fig. 10; puis, dans l’intérieur de ce dernier, la tige m, fig. 9; elle est à sa partie antérieure d’un diamètre équivalent à celui extérieur du ressort, et à sa partie inférieure au diamètre de celui intérieur de ce ressort; elle a à sa partie antérieure, faisant corps avec elle, la languette m³, qui entre dans le vide a², pratiqué à l’extrémité de la baguette, fig. 6 et 7.
Ce vide se poursuit pour permettre la rotation de cette baguette jusqu’à ce que cette rotation ait amené sa tète a au passage de la rainure dans laquelle elle doit jouer; puis, pour que ce fait puisse s’accomplir, une partie plate allant de Ten U existe sur le cylindre de la baguette, en continuation de ce vide, pour permettre à cette baguette de plonger, sans que la languette m³, restant en place, y fasse obstacle.
De cette manière, la baguette est solidaire de la tige du ressort dans leur mouvement commun de montée, et cette solidarité cesse dès lors que la baguette a à descendre pour fouler le culot des cartouches tirées, puisque la baguette joue seule et que la tige m reste en place, le chemin vide par encreusement ou partie plate étant fait à la languette m³ sur la baguette A; une vis r, fig. 3 et 9, est placée dans le massif, de manière que son extrémité serve d’arrêt au mouvement de la tige m, une partie plate r’ étant faile à cet effet.
Je puis, au lieu d’encreuser la baguette comme il vient d’être dit, faire en forme de croissant la partie de la languette touchant la baguette, pour se prêter à la circonférence cylindrique de cette baguette, et me servir de la vis qu’on y met ordinairement à l’extrémité pour augmenter par sa tête le diamètre; mais je préfère le premier mode, qui a l’avantage de ne pas exiger de fraisure particulière au creux de la gaine de la baguette, et surtout de ne pas rendre possible l’accrochement de la tète de cette vis avec l’orifice des trous du barillet.
L’inventeur revendique comme rentrant dans ce brevet le procédé qui, pour arriver au même résultat, prendrait une tige auxiliaire placée n’importe où, pour faire agir sur elle un ressort communiquant son influence à la baguette des révolvers du genre de celle ci-dessus décrite