France 8611
(4641)
BREVET D’INVENTION
(Patente anglaise du 10 mai 1849)
En date du 26 juillet 1849,
Au sieur COLT, des États-Unis d’Amérique,
Pour de nouveaux perfectionnements apportés à la construction des armes à feu.
Ces perfectionnements se rapportent aux armes à plusieurs coups.
Pl. XXXII.
Fig. 8, vue de profil d’un pistolet.
Fig. 9, profil du même, offrant la coupe de la platine et de la coquille de recul.
Fig. 10, coupe longitudinale prise par le milieu de la culasse et du canon.
a, culasse contenant six chambres, plus ou moins, ainsi qu’on le voit dans la vue par bout, fig. 11. L’arrière de chaque chambre porte une cheminée our recevoir une capsule à percussion, ainsi qu’on le voit dans la vue par bout, fig. 12, et dans la coupe, fig. 10.
La culasse est supportée par un axe ou arbre b, sur lequel elle peut opérer sa rotation.
Cet arbre est soudé avec la coquille de recul c’, et suit une ligne parallèle à l’axe du canon. La coquille ellemême est une continuation du corps de platine c ces deux pièces étant découpées dans une seule masse de métal.
En se reportant à la coupe longitudinale, fig. 9 et 10, et à la coupe transversale, fig. 13, la construction spéciale de ce corps de platine et de la coquille sera aisément comprise.
La coquille est placée à angles droits, relativement au corps de platine c, et forme, pour l’axe ou arbre b, une tête demi-ronde qui ressemble à la tête mi-ronde d’un boulon.
La partie supérieure de la coquille est évidée pour recevoir le chien ou marteau d, quand il est rabattu pour opérer la décharge de l’arme; une cavité est aussi évidée dans la pièce de métal qui forme le corps de platine et la coquille (voy. fig. 9), tant pour recevoir les parties qui impriment une rotation à la culasse pour amener les charges en ligne avec le canon e, que pour fixer la culasse au corps de platine, afin que la charge soit en ligne avec le canon avant que l’ignition de ladite charge n’ait lieu.
Quand le pistolet est au repos ou dans la position représentée fig. 10, la culasse peut tourner librement sur son arbre, dans la direction de la flèche, fig. 8et 9.
On peut alors introduire les charges et mettre les capsules sans la moindre difficulté, et sans qu’on soit obligé de retirer la culasse pour charger les différentes chambres, comme cela a eu lieu jusqu’ici dans les armes à culasse tournante; les ouvertures ou embouchures des chambres sont, dans mon système, dégagées et d’un accès libre, comme on le voit en se reportant à la vue par bout de cette culasse, fig. 11.
Le canon est maintenu en place par l’extrémité de l’arbre b qui pénètre dans une cavité ou crapaudine évidée dans un renflement formant corps avec le canon, comme on le voit, fig. 10.
Contre l’extrémité de cette crapaudine vient buter l’arbre b, ce qui détermine exactement la position du canon, relativement à la face de la culasse tournante.
Pour maintenir le canon invariablement à sa place, une clavelte f est passée dans des fentes pratiquées tant dans le renflement du canon que dans l’arbre b. Le bord supérieur de cette clavette porte sur l’extrémité antérieure de la fente dans l’arbre, et son bord ´inférieur agit sur l’extrémité inférieure des fentes dans le renflement du canon. L’effet de cette disposi tion est de serrer le canon contre la culasse cylindrique et le corps de platine; quand ladite clavette est enfoncée à sa place, des goujons saillant de l’extrémité du corps de platine pénètrent dans des cavités correspondantes, évidées dans le renflement ou dans l’épaulement du canon.
La clavettefporte un petit mentonnet à ressort qui déborde la fente; quand la clavelte est poussée à fond, ce mentonnet, venant en contact avec l’extrémité de la fente que la clavette a traversée, empêchera ladite clavette de prendre du jeu et de saillir hors de sa place par la commotion de la décharge.
Cet objet est encore plus sûrement atteint par l’introduction dans le canon de la vis 1, dont la tête viendrait en contact avec le petit mentonnet susdit, s’il était rentré dans sa fente, et empêcherait la clavette fde s’échapper; cette vis devra donc être retirée avant qu’on puisse déplacer complétement la clavette.
Sur l’épaulement ou le renflement du canon est articulé, par une goupille 2, un levier g qui est maintenu dans une position parallèle avec le canon par un loqueteau à ressort, monté sur son extrémité et pénétrant dans une gâchette saillante de l’extrémité inférieure du canon.
A ce levier est lié un plongeur h par une goupille introduite dans une fente pratiquée dans l’extrémité externe du plongeur.
L’extrémité interne du plongeur glisse dans une coulisse guide, évidée à cet effet dans l’épaulement ou le renflement du canon.
Ce plongeur doit servir de baguette pour enfoncer les balles ou les cartouches dans les diverses chambres de la culasse, au fur et à mesure qu’elles sont amenées en ligne avec ledit plongeur.
A cet effet, on dégage le loqueteau sur le levier g, qui est alors amené à la position indiquée par des points, fig. 9.
Le plongeur est de la sorte porté en avant, et il pousse la balle ou la cartouche, préalablement introduite dans la chambre amenée en ligne avec lui, et l’enfonce dans ladite chambre.
Le plongeur est alors retiré, et la chambre suivante, élant amenée en ligne avec ledit plongeur, le levier g est ramené de nouveau dans la position ponctuée, pour porter le plongeur en avant et bourrer une seconde charge; et ainsi de suite, jusqu’à ce que toutes les charges aient été bourrées.
En se reportant à la figure 10, on verra que les bouches de chambres et l’extrémité interne du canon sont chanfreinées.
Le chanfrein des chambres a pour objet d’empêcher que le crachement latéral entre la culasse et le canon, crachement auquel sont sujettes les armes auxquelles s’appliquent mes perfectionnements, n’enflamme la poudre dans les autres chambres chargées; car la flamme, venant en contact avec le chanfrein pratiqué sur la bouche des chambres qu’on décharge, sera détournée suivant un angle qui ne lui permettra pas d’arriver jusqu’à la poudre que contiennent les autres chambres chargées.
Le chanfrein sur le bout du canon a pour objet d’empêcher ce dernier de couper la balle, quand celle-ci passe de la chambre dans ledit canon.
On voit, fig. 13 et 14, qu’une découpure est faite sur un côté de la coquille c’; elle a pour objet de mettre à découvert les extrémités des cheminées quand la culasse opère sa rotation, et de permettre de les coiffer facilement de leurs capsules.
L’arrangement spécial des diverses pièces servant à tourner et à fixer la culasse et à faire partir la charge constitue une partie intégrante de la présente invention, et a été décrit en détail, afin de mieux faire comprendre la construction de l’arme.
Le chien ou marteau tourne sur un goujon implanté dans le corps de la platine c; il porte des crans ou entailles dans lesquelles entre la gâchette, pour le maintenir soit au repos, soit aimé, selon le besoin.
Au marteau est articulé un cliquet i.
Le ressort k (voy. fig. 9) presse en avant et maintient ce cliquet en contact avec le rochet taillé sur l’extrémité de la culasse, et lui permet de reculer pour passer sous la dent suivante du rochet, et ainsi de suite.
l est un levier à bascule monté sur un goujon fixé dans le corps de platine; il porte à une extrémité un goujon qui est appelé à entrer, à certaines époques, dans les trous 5, 5, pratiqués dans la périphérie de la culasse.
Un ressort m, fig. 10, le sollicite constamment à s’élever pour produire cet effet.
L’autre extrémité de ce levier est amincie, de manière à former latéralement ressort, à céder dans ce sens à la pression et à reprendre ensuite sa position première, ce qui permet à la cheville 6 du marteau, et qui a une tête chanfreinée, de dépasser le levier sans dégager le goujon qui a pénétré dans la culasse, quand le marteau ou le chien s’abat pour faire partir la charge.
Mais quand le marteau est ramené en arrière, la cheville 6 fait basculer le levier l, et l’amène dans la position représentée fig. 10; mouvement qui délivre la culasse.
Aussi longtemps que le marteau restera au repos, la culasse pourra tourner sur son axe et être chargée; mais quand la cheville aura dépassé l’extrémité du levier 1, le ressort m fera monter le goujon dans un des trous de la culasse et fixera celleci.
L’action de ramener le marteau en arrière, aussi loin qu’il pourra aller, aura pour effet de retirer de la culasse le goujon qui la fixait; puis d’élever le cliquet i, qui, étant amené en contact avec une dent à rochet taillée sur le bout de la culasse, fera tourner ladite culasse dans la direction de la flèche, fig. 9, de la distance d’une dent, et, de la sorte, amènera successivement les chambres chargées sur la ligne du canon et du marteau, afin que la décharge puisse s’opérer.
Afin de rendre certaine l’insertion du goujon que porte le levier dans les trous 5, 5, à mesure qu’ils sont amenés au point voulu par la rotation de la culasse, opération qui maintient la culasse immobile pendant la décharge, je forme une rainure peu profonde pour guider ledit goujon jusqu’au bord de chaque trou, ainsi qu’on le voit au dessin, ce qui permet au goujon d’arriver par degré au trou qu’il doit pénétrer, et rend son introduction plus certaine que s’il y arrivait d’une manière soudaine.
Pour empêcher l’axe b et le trou central de la cu lasse de s’encrasser, j’évide sur ledit axe une rainure hélicoïde, comme on l’a représenté fig. 10: les arêtes de cette rainure empêcheront plus efficacement la fumée de passer entre la culasse et l’arbre que si toute la périphérie dudit arbre était en contact avec la culasse, et, de plus, ces arêtes, pendant la rotation de la culasse, détacheront en les grattant les crasses qui auront pu se déposer dans la cavité centrale de la culasse, et les amèneront dans les rainures. Par ce moyen, les surfaces de contact seront maintenues propres, et la culasse, qui autrement pourrait s’encrasser après un petit nombre de décharges et se fixer sur son arbre ou axe, continuera à tourner librement, pendant une longue période de temps, sans exiger de nettoyage.
Fig. 15 , vue latérale.
Fig. 16, plan d’une carabine, d’un fusil de munition ou de chasse, avec culasse tournante.
Comme les divers perfectionnements ci-dessus décrits pour les pistolets sont également applicables aux fusils, soit de munition, soit de chasse, je bornerai la description qui va suivre aux modifications qu’a subies l’appareil pour le bourrage des charges.
Ainsi, le plongeur, au lieu d’être appliqué sous le canon, est attaché au flanc de celui-ci.
a, support ou renflement en saillie sur le côté du canon, et auquel est joint à articulation le levier b, par un goujon 1.
c, plongeur ayant, au milieu à peu près de sa longueur, une goupille 2; il est fourchu à une extrémité et embrasse le levier b, auquel il est articulé par un goujon 3.
L’extrémité cylindrique du plongeur voyage entre des goujons guides 4, 4, fixés sur le canon.
d, loqueteau à ressort, rivé au plongeur c, et pouvant, quand le levier best placé parallèlement avec le canon, s’engager dans une cavité pratiquée dans le support ou épaulement a.
Par le moyen de ce loqueteau, l’appareil de bourrage, quand on ne s’en sert pas, est maintenu dans la position vue fig. 15; mais en amenant le levier b dans la position vue fig. 16, le loqueteau sera dégagé de la cavité qui le reçoit.France 8743
BREVET D’INVENTION
(Patente anglaise du 30 octobre 1852),
En date du 10 novembre 1852,
Au sieur CHURCH, de Londres,
Pour une machine propre à faire les rayures des canons de carabines, de pistolets et d’autres armes analogues.
Pl. XLI.
L’invention a pour objet une nouvelle disposition de machines servant à rayer les carabines, fusils, canons ou tubes servant à lancer des fusées.
Pour rayer un canon de fusil ou un tube quelconque, ce canon ou ce tube doit être fermement maintenu par des valets, et une tige armée d’un ou de plusieurs ciseaux ou burins pénètre dans le canon, et, par une série de mouvements descensionnels, découpe les cannelures ou rayures dudit canon.
La tige qui porte le ciseau est reliée à une tige creuse ou àun cylindre dans lequel sont ménagées des rainures spirales d’un angle correspondant avec celui de la rayure que l’on veut pratiquer dans le canon de fusil.
Un goujon ou plusieurs goujons fixes pénètrent dans la rainure ou les rainures de cette tige ou de ce cylindre, qui communique à la tige et aux ciseaux un mouvement suivant l’axe, dans un sens ou dans l’autre, suivant qu’il monte ou qu’il descend.
On peut tailler les rayures de carabines à l’aide d’un seul ciseau adapté à l’extrémité d’une tige qui monte et descend sous l’action d’un mécanisme convenable; cependant j’emploie souvent deux ou plusieurs ciseaux agissant simultanément, et ici j’ai représenté une manière de rayer les canons de carabines avec quatre ciseaux. Cependant je n’entends pas me restreindre à ce nombre, et je préfère employer un nombre de ciseaux égal à celui des rayures que l’on veut pratiquer.
Fig. 1, élévation de face de la machine perfectionnée pour rayer ou canneler l’intérieur des canons de fusils ou de pistolets.
Fig. 2, plan.
Fig. 3, section verticale, prise suivant la ligne 1-2.
Les autres figures représentent des vues de détail sur une plus grande échelle de quelquesunes des pièces composant la machine, afin de faire mieux comprendre le jeu et le travail des diverses parties.
A, bâti principal de la machine, solidement fixé debout à un mur ou de toute autre manière.
B, roue dentée, montée sur un axe C, saillant dudit bâti A.
D, poulie de commande, calée sur un court arbre E, qui porte aussi un pignon F, engrenant dans une roue B, qu’il commande.
G, levier dont le point d’appui est en H.
Sur le côté intérieur de ce levier est ménagée une longue rainure I, dans laquelle voyage un bouton saillant de la roue B: celle-ci, en tournant, élève et abaisse l’extrémité gauche du levier à l’aide dudit bouton, et fait manœuvrer les couteaux ou ciseaux, reliés par un anneau à l’extrémité extérieure du levier, ainsi qu’on le comprendra mieux plus tard.
Sur la face intérieure de la roue B est fixé un anneau J (voir fig. 2), dans lequel est ménagée une cavité ou une retraite.
K, levier ou cliquet d’arrêt, relié par un bras Là un arbre Men contre-bas.
Ce dernier porte également un bras N, dont l’extrémité fourchue embrasse la courroie motrice, manière à la changer, comme d’ordinaire, de la poulie folle à celle fixe, et vice versa.
Quand on veut mettre la machine en mouvement, l’ouvrier tourne, à l’aide du levier O et du bras M, ce qui aura pour effet, à la fois, et de dégager le cliquet d’arrêt, et de pousser la courroie sur la poulie fixe.
La roue B tournera dans le sens de la flèche jusqu’à ce qu’elle ait accompli une révolution; à ce moment, elle sera arrêtée par le levier d’arrêt K, qui s’engagera dans la cavité de l’anneau J.
Ce mouvement du levier K changera de nouveau la courroie, par l’intermédiaire de la tige, des bras et de l’arbre L, Met N.
Il est inutile de remarquer que la roue B tournera tant que le levier d’arrêt sera élevé.
P, fig. 1 et 9, tige à laquelle sont fixés les ciseaux.
La partie inférieure de cette tige est représentée en détail fig. 9 et 10.
Q, tige glissante, ou cylindre de laiton évidé sur sa surface de cannelures ou rayures ayant la forme spirale ou autre que l’on veut découper dans le canon (voir fig. 3 et sur une plus grande échelle, fig. 4).
Cette tige Q est munie, à son extrémité supérieure, d’une sorte de porte-mousqueton (voir fig. 4 et 5), à l’aide duquel elle est reliée à la bielle du levier G.
La partie inférieure de la tige Q est fixée à la tige porte-ciseau P.
Fig. 5 et 6, sections représentant plus clairement la manière dont les parties supérieure et inférieure de la tige Q sont reliées aux pièces voisines.
R, roue à rochet dont la bossette est ajustée avec soin, et qui tourne par intervalles dans la saillie A’ du bâti A (voir fig. 1, 3, 4, 7 et 8).
Atravers cette roue à rochet voyage la tige Q, qui, en montant et en descendant verticalement, fait tourner horizontalement ladite roue, par l’intermédiaire de deux pièces stationnaires en forme de V, ss, qui pénètrent dans des rainures découpées sur le cylindre fig. 7 et 9: par ce moyen, on maintient les ciseaux à mesure qu’ils descendent dans l’intérieur du canon de fusil dans la direction voulue pour découper les rayures.
Pour que les pièces en forme de V, ss, restent constammentdans les cannelures du cylindre, un ressort s’ presse sur les bords saillants desdites pièces.
T, T, deux barres, guides stationnaires, qui, avec l’aide de la traverse U, à la partie supérieure de la tige Q, servent à maintenir celle-ci à lo position verticale.
Fig. 10, 11 et 12, extrémité vue en partie de la tige porte-ciseau P. Les ciseaux sont fixés et prêts à fonctionner.
Fig. 10, vue prise extérieurement.
Fig. 11, section verticale.
Fig. 12, section transversale, prise suivant la ligne 3,4 de la figure 11.
a, a, a, a, ciseaux au nombre de quatre, dont le tranchant est biseauté.
On peut cependant en adapter plus ou moins; ils sont ajustés et montés avec soin dans des cavités dont la tige est évidée.
Le tranchant des ciseaux déborde un peu la surface du tronc.
La partie postérieure desdits ciseaux vient butter contre une pièce carrée formant coin b, vue en détail fig. 13.
Chaque fois que les ciseaux agissent, on fait remonter le coin b à l’aide de la vis c, à laquelle il est relié, ce qui fait projeter extérieurement les ciseaux pour qu’ils pratiquent une coupure plus profonde à leur prochaine descente.
Le coin b et la vis c sont réunis ensemble par une longue goupille d, sur laquelle la vis c tourne librement.
Je ferai remarquer que, quand les ciseaux ont été élevés audessus du canon après avoir pratiqué une entaille (voir fig. 1), la tête de la vis c est immédiatement embrassée par une paire d’agrafes à ressort e, dont les dents s’engagent dans les entailles angulaires de la vis (voir le plan en détail, fig. 14). Les tiges Pet Q accomplissent alors un quart de révolution et forcent la vis c à élever le coin b et, par conséquent, à faire saillir l’extrémité tranchante des ciseaux.
Voici l’opération de la machine.
Le canon de fusil ou le tube Vque l’on veut rayer est placé dans la machine (voir fig. 1 et 3), et maintenu fermement par deux valets articulés W, X du bâti A.
Un de ces valets est représenté en détail en plan, fig. 15.
L’ouvrier élève, à l’aide du levier O, le cliquet d’arrêt K, comme il a été dit, et pousse la courroie sur la poulie fixe.
La roue B tournera et forcera le levier G à abais ser les tiges P et Q: par ce moyen les ciseaux auront pénétré dans le canon et seront descendus à la position représentée par les lignes ponctuées, fig. 1. A ce moment ils seront soumis à l’action de plusieurs jets d’eau de savon ou de tout autre liquide lubréfiant lancés par la pomme ou partie perforée du tuyau f: par ce moyen les ciseaux sont lubréfiés et nettoyés de la crasse ou autres substances étrangères qui pourraient séjourner sur leur surface.
Les tiges Pet Q, avec leurs couteaux ou ciseaux sont alors retirées de dedans le canon et amenées à la position représentée fig. 1.
Elles sont encore lavées et lubréfiées par un jet d’eau provenant du tuyau g, au-dessus duquel coule continuellement un petit filet d’eau dans le canon, pendant que les rayures y sont découpées.
Un goujon h, en saillie sur la roue B, frappe contre l’extrémité supérieure du levier courbé i, qui, par l’intermédiaire de la tige j et du levier k en contrebas, élève une pièce en forme de coin (voir fig. 16), et le dégage d’entre les mâchoires de l’agrafe e, qui peuvent alors se fermer sur la tête de la vis c.
Un autre goujon h’, de la roue B, abaisse le levier m, qui, à l’aide de la tige j et du levier k, ſait mouvoir la roue à rochet R (voir fig. 4 et 8): celle-ci fait tourner les tiges P et Q d’un quart de révolution, et la vis c, maintenue par l’agrafe e, s’élèvera lors de la révolution des tiges et forcera les ciseaux à ressortir davantage.
La vis c sera ensuite délivrée immédiatement par la descente du coin sur la tige l, qui ouvre les mâchoires de l’agrafe.
Les ciseaux, libres de nouveau, descendront encore dans le canon de fusil, comme ci-dessus.
Il est évident que, comme la tige P accomplit un quart de révolution après chaque descente, le même ciseau ne redescend jamais deux fois de suite par la même coupure ou rayure; mais, par la rotation de la tige P, avant le commencement de chaque opération, les ciseaux ou couteaux descendent dans une coupure différente du canon, ce qui assure plus d’uniformité dans la grandeur et la profondeur de la rayure.
La matière lubréfiante est placée dans un vase audessus et descend dans un tuyau Y avec une grande vitesse, et rejaillit autour des ciseaux, à travers la pommefavec une force considérable.
Le tuyau Y est armé d’un robinet Z, relié par la tige n à un levier fourchu o, qui, à chaque mouvement descensionnel des ciseaux, quand ceuxci sont près d’atteindre la position la plus basse, est frappé par un goujon p fixé sur le levier G et ouvre le robinet Z; alors jailliront des ouverturesf,f, f,f,f, de forts jets de matières liquides qui inonderont les ciseaux.
Quand le levier G se relève, le levier fourchu est élevé de nouveau, le robinet est tourné et l’écoulement cesse.
Fig. 17, plan du vase et des jets horizontaux.
Au lieu d’employer des jets liquides pour inonder les couteaux, on pourrait plonger la partie inférieure du canon dans un vase contenant le liquide, et la tige ou le tronc porteciseau étant revêtu d’étoupe en x, agira comme une pompe et élèvera le liquide dans le canon.
Après avoir décrit la nature de mon invention et la meilleure manière de la mettre à exécution, je désire qu’il soit bien entendu que je revendique comme ma propriété privative:
1º La disposition et la construction générale du mécanisme employé pour rayer ou couper des rainures internes dans les canons de fusils ou de pistolets ou de tubes pour fusées ou de toutes autres armes à feu, ainsi qu’il a été décrit, ou toute autre modification des mêmes, et surtout l’emploi et l’application de ciseaux ou instruments coupants ayant des bords biseautés, lesquels ciseaux sont fixés à une tige, ou sont animés d’un mouvement ascensionnel et descensionnel dans le canon et découpent les rayures désirées;
2º L’emploi de deux ou plusieurs ciseaux que l’on peut faire saillir simultanément dans une direction latérale après chaque descente;
3º Les moyens ci-dessus décrits pour faire ressortir un ou plusieurs ciseaux à la fois;
4º L’idée de monter une tige ou un tronc armé de ciseaux de manière que cette tige puisse tourner sur son axe après chaque descente, s’il est nécessaire, afin que jamais le même ciseau ne descende deux fois de suite dans la même rayure.