Patent: Beasley

France 15912

BREVET D’INVENTION

(Patente anglaise expirant le 26 février 1870),

En date du 31 mars 1856,

Au sieur BEASLEY, à Smethwick (Angleterre),

Pour des perfectionnements apportés dans les machines ou appareils pour rayer les armes à feu et les pièces d’artillerie.

Pl. LII.

La figure est une vue de côté de la machine;

La figure 2, un plan ou vue d’en haut;

La figure 3, une section verticale suivant la ligne AB;

La figure 4, une section verticale suivant la ligne CD;

La figure 5, une vue de bout;

La figure 6, une vue de l’outil et du tour;

La figure 7, une coupe longitudinale d’une partie d’un canon de fusil, représentant l’outil en action.

Je vais maintenant décrire la construction et le mode d’action de la machine.

A est un bâti sur lequel est montée une pièce de support B portant dans des collets un arbre C sur lequel se trouvent les poulies fixe et folle D et E, et le pignon F qui fait mouvoir une roue dentée G, clavetée à l’extrémité d’une forte vis à filet carré H.

I, I sont deux poupées boulonnées au bâti A el dans lesquelles les canons K, Ksont solidement maintenus, les têtes de ces poupées étant susceptibles de s’y adapter au moyen des vis de rappel LL, comme on le voit fig. 4.

M est un support mobile, libre de se mouvoir de haut en bas et de bas en haut sur le bâti ou banc, comme on le voit par les lignes ponctuées fig. 2. A la partie supérieure de ce support se trouvent des tours. ayant chacun à un bout l’outil et à l’autre un pignon Nengrenant dans les dents d’une crémaillère O.

P est une pièce de guide en forme de coin, boulonnée à la partie latérale du bâti A et à laquelle la crémaillère Oest rattachée par le bras Q dont l’extrémité inférieure en forme de fourchette embrasse une saillie sur la pièce de guide. De l’autre côté de la machine se trouve un autre système de crémaillère et pignon RR’ muni d’un vindas fixé au support mobile Mqui sert à faire descendre ce support sur la vis sans embrayer la machine chaque fois qu’une série de canons a été rayée, et pour permettre cette opération, l’écrou fixé en dessous du support M est formé de deux pièces qui peuvent être écartées ou rapprochées aumoyen d’un excentrique et d’une manivelle S dont l’action s’exerce contre des saillies au haut de l’écrou.

Voici comment la machine opère.

Une courroie de commande passant sur la poulie D donne, par le pignon F et la roue G, à la vis H son mouvement; celleci se mouvant dans un écrou au-dessous de la pièce de support Mforce cette dernière à s’avancer sur le banc, en entraînant avec elle la crémaillère et les pignons ON; ces pignons étant montés sur des axes sur lesquels les outils sont fixés, les outils sont ainsi mus à l’intérieur des canons, qui restent stationnaires, et pendant leur passage y entaillent les rainures; mais, d’après ce qui vient d’ètre décrit, les entailles ou rainures seraient droites ou en sens parallèle à l’axe du canon: le guide en coin ou cale P sert à donner aux rainures le degré de torsion nécessaire. La crémaillère O qui, comme il est dit plus haut, est attachée à ce guide, comme il est représenté fig. 4, est suspendue audessus du bâti; pendant la marche du support Mcette crémaillère est dirigée par la cale ou coin P et pár suite se meut dans une direction transversale, en faisant ainsi mouvoir les pignons N, et en donnant ainsi un mouvement de spirale aux outils jusqu’à ce qu’ils aient achevé leur travail, moment où le support mobile Mse trouvera à la position représentée par les lignes ponctuées, fig. 2, et où la crémaillère O se trouvera du côté opposé du banc.

Onvoit ainsi que la forme du guide P règle les outils et détermine le sens des entailles ou des rainures dans le canon, et on peut varier ce sens de façon à se prêter à toutes les exigences, par un simple changement de guide. Quand une série de canons aura été rayée, il deviendra nécessaire de ramener le support Mà sa première position sur le banc. Pour y arriver, j’ouvre l’écrou qui reçoit l’action de l’appareil représenté en S’, qui n’est autre chose qu’un simple excentrique en forme de disque mortaisé, agissant contre des tiges sur la tête de l’écrou et muni d’une manivelle qui le fait tourner facilement; et en employant le pignon à vindas et la crémaillère RR’, fig. 2; le support est promptement ramené au bout du banc; après qu’une nouvelle série de canons aura été mise dans les poupées, on y passe les axes ou tours à partir de leur extrémité inférieure, puis ces derniers sont clavétés aux pignons, et la machine est de nouveau prête à travailler.

Je dirai seulement que les dessins représentent une machine capable de rayer six canons simultanément; le nombreenest peuimportant entre de certaines limites: pour les pièces d’artillerie il serait probablement préférable de ne rayer qu’un canon à la fois en raison de la rudesse du travail. Mais il est inutile que j’en dise davantage, car il n’y aurait pas à s’écarter autrement du principe de ma machine.

Il me reste à décrire avec clarté l’outil que j’emploie, et qui est représenté attaché à son tour, fig. 6 et 7.

En examinant ces figures, on reconnaîtra qu’il se compose d’une forte pièce tubulaire en métal, taraudée sur environ la moitié de sa longueur et entaillée comme en A en un ou plusieurs endroits en un point un peu au-dessous de la vis. Au-dessous de ces entailles sont fixés les coupoirs B faisant légèrement saillie sur la circonférence générale, à peu près comme les rabots. Le tour C a une vis D à son extrémité terminée par un tampon conique E. Le coupoir ou outil est vissé sur le tour comme on le voit fig. 7, où il est prêt pour le travail. On passe le tour dans le canon, on le clavette à son pignon, et par l’opération que j’ai décrite complétement, le coupoir est entraîné dans le canon et y décrit complétement la rainure ou les rainures. L’utilité du tampon conique E, fig. 7, consiste à guiderles copeaux hors des entailles A par le manche du coupoir, d’où ils sortent chacun en formant un ruban ininterrompu, et l’entaille se faisant ainsi toujours directement, il n’y a pas d’entrave qui y soit apportée par les copeaux qui s’entremêlent et les coupoirs qui, se nettoyant ainsi d’eux-mêmes, n’éprouvent aucun empêchement dans leur marche. On peut, si l’on veut, employer une chèvre ou tout autre artifice convenable pour arrêter la machine quand une série de canons aura été rayée, ce qui rendra l’appareil jusqu’à un certain point self-acting, car il ne faudrait plus qu’opérer une nouvelle adaptation chaque fois qu’on introduira de nouveaux canons, et la surveillance constante d’un ouvrier pourra être évitée.

Ayant ainsi décrit la nature de ladite invention et la manière dont elle s’effectue, je désire qu’il soit bien compris que je ne me borne pas à ces détails précis tant que les caractères principaux de mon invention continueront à être appliqués; mais ce que je revendique, c’est:

1º L’arrangement et la combinaison des différentes parties du mécanisme, ou leurs équivalents décrits cidessus et représentés dans les dessins, dans le but de produire le mécanisme ou l’appareil à employer pour rayer les canons des armes à feu et des pièces d’artillerie chargeant par la culasse, à l’aide de la traction exercée sur l’outil;

2º La forme de l’outil décrit et représenté dans les dessins fig. 6 et 7 et des parties du tour qui s’y rattachent comme il est indiqué et détaillé cidessus.