Patent: Bronné

France 103310

BREVET nº 103310, en date du 7 mai 1874,

A M. BRONNE, pour un système de révolver se démontant sans le secours d’aucun outil.

PI. VI.

Fig. 1, vue longitudinale du pistolet fermé, le chien étant désarmé.

Fig. 2, vue longitudinale du pistolet ouvert, le chien étant désarmé, sans le canon et sans le cylindre.

Fig. 3, vue du canon séparé.

Fig. 4, vue de derrière du pistolet, le système étant ouvert.

Fig. 5, 6 et 7, pièces détachées du système.

A, fig. 5, portière-fermeture.

B, baguette.

C, manchon de la baguette.

D, fig. 6, clef servant à fixer le canon sur son axe.

E, détente montée sur l’axe V.

F, chien monté sur l’axe X.

G, barrette portant l’arrêt de repos, montée sur l’axe W.

H, bouton servant à dévisser l’axe du cylindre.

I, clef maintenant la baguette fixe.

J K, axe de rotation du canon.

M, grand ressort du chien.

N, chaînette du chien, fixée au chien par une vis.

O, barrette de liaison de la détente au chien.

L, ressort de la barrette de liaison O.

P, ressort de la détente.

Q, ressort de la barrette G.

R, mentonnet donnant le mouvement de rotation au cylindre.

S, ressort du mentonnet R.

T, pontet de sous-garde.

U, broche ou axe du cylindre.

V, axe de rotation de la détente.

W, axe de rotation de la barrette d’arrêt G.

X, axe de rotation du chien.

i, vis servant d’axe de rotation au mentonnet R.

d, cran d’arrêt pour le repos.

b, cran d’arrêt pour le bandé.

Le premier avantage de ce système consiste dans le mode de fermeture de la contre-plaque mobile, qui pivote autour d’un axe JK parallèle à l’axe du canon, ce qui permet le démontage facile.

J’insiste fortement sur le parallélisme de l’axe de l’arme et de l’axe de rotation du canon; cela constitue une nouveauté et diminue singulièrement les chances de rupture de l’arme.

En effet, cette rotation perpendiculaire à l’axe du canon a permis de rendre solidaires le canon, la contre-plaque mobile et enfin la partie postérieure de l’affût, ce dernier étant relié au canon par une partie droite passant au-dessus du cylindre.

Par cette liaison entre le canon et l’arrière de l’affût, l’effort qui se manifeste au moment de l’explosion, et qui tendrait à séparer le canon de l’affût, se trouve reporté suivant l’axe du canon, c’est-à-dire dans une partie très-résistante; dès lors, aucune rupture n’est à craindre.

La portière-fermeture, fig. 5, d’une construction trèssimple, s’ouvre d’avant en arrière; un ressort placé dans son épaisseur permet une fermeture énergique, assurée par un tenon qui correspond à une mortaise pratiquée à l’arrière de l’affût.

D’après cette dernière disposition, la fermeture ne peut avoir lieu que lorsque le canon est dans sa position exacte pour le tir.

Une fois le canon en place, le tenon empèche tout mouvement de se produire, condition essentielle pour le bon fonctionnement de l’arme.

Tous ces avantages réunis donnent, sur les systèmes précédents, une supériorité incontestable à ce révolver, qui se recommande principalement par la facilité du chargement et du démontage.

Pour charger ce système, on relève le chien au premier cran, on ouvre la portière-fermeture A, on place les cartouches et l’on referme la portière; on peut alors tirer.

Pour le décharger, on ouvre la portière A, on fait avancer la baguette B successivement dans les six ouvertures, qu’on présente devant elle en tournant le cylindre à la main.

Pour se servir de cette baguette il faut, après avoir décroché la tète I qui la termine, la faire tourner jusqu’à ce que cette tète étant en face de la rainure, la baguette puisse glisser dans son manchon.

Pour démonter l’arme, on met le chien au premier cran, on ouvre la portière A, et, tenant le révolver de la main droite, de la gauche on fait pivoter le canon sur ses axes J, K. Le mécanisme est alors découvert.

Pour démonter le canon, on fait tourner la clef D autour de la vis, qui lui sert d’axe de rotation; en donnant alors au canon un mouvement en avant, il se détache. La figure 3 le représente séparé du canon. Faire glisser le cylindre jusqu’à l’extrémité de son axe; on laisse retomber le chien, on relève la détente E, le chien F et la pièce G.

Ces opérations terminées, on peut alors procéder au nettoyage intérieur de la platine et à celui du mécanisme.

Le glissement du cylindre sur son axe et celui de la baguette dans son manchon facilitent le nettoyage de ce cylindre, qui, du reste, se détache complétement de l’arme en dévissant le bouton H, puis la baguette B.

Ce mode de démontage peut s’appliquer à tous les calibres et cartouches; il convient à tous les systèmes.

Toutes les pièces de ce système sont simples, solides et combinées de façon à ne pouvoir se briser ni se plier par aucun choc, tant extérieur qu’intérieur, ni se détériorer par les fatigues.

Il est bien entendu que les dimensions ne sont pas absolues et peuvent varier à volonté, suivant leur application.