France 50124
BREVET nº 50124, en date du 18 juin 1861,
A M. CORDIER, pour des perfectionnements aux revolvers à culée fixe et spécialement aux pistolets-revolver.
(Extrait.)
Les revolvers à culée fixe présentent ce grave inconvénient de ne pouvoir tirer continuement d’une manière assurée; en effet, lorsqu’il arrive qu’une cartouche est moins contractile que d’ordinaire, ce qui se rencontre fréquemment, l’action des gaz agit sur le culot de la cartouche pour le développer et le faire appuyer contre la culée fixe, avec une force telle, que le tonnerre ne peut plus tourner sous l’action de la gàchette. Souvent, même en agissant sur le chien, on ne peut arriver à transmettre au tonnerre le mouvement de rotation nécessaire, parce que le fond de la cartouche presse avec trop de force contre la culée et empêche tout mouvement, en constituant comme une sorte de frein.
Il est facile de saisir de suite l’importance de ce défaut qui empêche en général de disposer les armes revolvers à culée fixe, pour qu’elles puissent s’armer par la gàchette même, et qui, en outre, et même lorsque l’on arme avec le chien, peut, après un premier coup tiré, rendre l’arme inutile entre les mains de celui qui veut s’en servir.
J’ai déjà indiqué dans un brevet précédent une disposition qui pare à ce mouvement par l’emploi d’une culée mobile adhérente au tonnerre, mais cette disposition nécessite une complication que j’ai voulu éviter.
Mon système peut s’appliquer à tous les genres d’armes revolvers à culée fixe, quelles qu’elles soient, et la modification que j’ai imaginée aura pour effet certain d’empêcher que le tonnerre puisse jamais se trouver empèché de tourner par ‘ effet d’une cartouche faisant frein sur la culée. Pour réaliser cet avantage, il suffit que le tonnerre soit toujours maintenu à une certaine distance de la culée après le coup parti, et c’est à quoi j’arrive en donnant au tonnerre la faculté de se mouvoir d’une quantité infiniment petite entre la culée et l’orifice postérieur du canon, et en disposant sur la culée un ressort assez puissant pour repousser toujours le tonnerre à une certaine distance de la culée en l’appuyant contre ladite face postérieure du canon.
Lorsque le coup part, l’action des gaz repousse le tonnerre contre la culée fixe, et si la cartouche n’est pas suffisamment contractile, le fond s’appuiera contre la culée pour faire frein, mais aussitôt le coup parti, le ressort, bandé pendant l’action des gaz, fera sentir la sienne et détachera le fond du culot de cartouche de la culée fixe en repoussant le tonnerre à la distance calculée d’avance.
Cette distance peut et doit être très-faible; il suffit qu’elle soit de l’épaisseur d’une feuille de papier, pour que l’effet se produise comme nous venons de l’indiquer, et pour que la réaction du tonnerre soit constamment assurée.
J’ai combiné cette disposition, qui fait la base de mon privilége, avec diverses modifications et dispositions qui me permettent d’établir des armes revolvers à culée fixe, d’un montage facile, commode, économique et avantageux, pouvant toujours s’armer et se tirer dans de bonnes conditions.