Patent: de Dartein

France 87672 add

3º CERTIFICAT, en date du 19 août 1875.

Pl. V, fig. 13 à 48.

I. Perfectionnements au point de vue de l’usage des armes revolvers-hélices.

1. Nous sommes parvenus à amener à la plus complète simplicité le démontage de nos armes, tant du pistolet que du fusil, en réduisant cette opération à l’enlèvement d’une seule vis, et cela même, au besoin, sans le secours d’aucun instrument accessoire d’armurerie, tels que tournevis, clefs, etc., c’est-à-dire à l’aide simplement de l’un quelconque de ces objets que l’on porte toujours sur soi ou que l’on peut aisément se procurer partout, tels que poinçon, débourre-pipe, clou, fil de fer, etc., ou bien encore, lame de couteau, pièce de monnaie, plaque quelconque de métal, etc.

A l’effet de réaliser ce progrès essentiel, nous avons imaginé de transformer de la manière suivante la construction de nos armes, tout en respectant les principes du brevet.

Application au pistolet.–La vis a, fig. 15, maintient à elle seule, dans le nouveau modèle, tout l’assemblage de l’arme.

On conçoit donc que, cette vis étant enlevée, la partie supérieure de la poignée puisse se rabattre en arrière (en pivotant autour de la charnière ch), et que, dès lors, le tireur n’ait plus qu’à renverser l’arme pour recevoir successivement dans sa main, savoir:

1º Le ressort du verrou;

2º Le ressort de la gâchette;

3º La gâchette-détente elle-même;

4º Le verrou.

En effet, les ressorts du verrou et de la gâchette-détente, enfilés par leur œil e’ sur la petite broche e, ne sont bandés tous les deux que par la pression de la pièce métallique de recouvrement de la poignée, dont le dos appuie sur l’extrémité de la petite branche du grand ressort, lorsque l’arme est montée, et dont la double mâchoire d s’applique en même temps sur les bords a du talon du ressort de gâchette, pour serrer ce talon contre la queue de la cage du pistolet.

Il est donc clair que ces deux ressorts doivent tomber d’euxmêmes dans la main du tireur, quand celui-ci, ayant ôté la vis a et ouvert la poignée, renverse l’arme en arrière.

Or, d’autre part, la gâchette-détente, n’étant plus dès lors retenue en place par la pression de son ressort, tombe naturellement à son tour; enfin le verrou lui-même, glissant en arrière, s’échappe de la coulisse de la cage, le doigtier j passant par la mortaise qui sert de logement à la gâchette-détente et que celle-ci vient de quitter.

Quant au remontage de l’arme, il se fait naturellement d’une manière aussi simple et suivant un ordre inverse.

Ainsi, on commence par introduire le verrou dans la coulisse de la cage, puis on remet en place la gâchette-détente, en faisant pénétrer ses deux petits tourillons f’ dans les encoches f; on enfile ensuite le ressort de gâchette et le ressort de verrou sur la petite broche e, on referme enfin la poignée pour bander à la fois ces deux ressorts, et il ne reste plus dès lors qu’à remettre en place la vis a pour terminer le remontage de l’arme.

Application au fusil.— De même que pour le pistolet, il suffit ici d’enlever la vis a pour que la partie postérieure de l’arme pivote (de 130 degrés environ) autour de la charnière ch, et pour que la poignée s’ouvre de manière à permettre de retirer:

1º Le ressort de gâchette, que ne maintient plus la double mâchoire d;

2º La gâchette-détente, que l’on peut ôter par l’extérieur, dès que son resssort ne la retient plus en place;

3º Le verrou lui-même.

Le remontage se fait dans l’ordre suivant:

On commence par faire rentrer le verrou à fond dans sa coulisse (Afin d’écarter toute chance de dégradation du verrou dans ce mouvement de bascule, nous avons évité, dans notre nouveau modèle de fusil, de faire pénétrer la queue du verrou dans le tube-logement du piston moteur P.), puis on remet en place la gâchette-détente par l’extérieur, en engageant ses deux petits tourillons dans les encoches f; on enfile ensuite le ressort de gâchette sur la petite broche b, extrémité de la vis B; enfin l’on fait basculer la partie postérieure de l’arme pour refermer la poignée, et l’on remet la vis a.

Ajoutons que, afin de permettre l’enlèvement de la vis a, tant pour le pistolet que pour le fusil, à l’aide d’un objet usuel quelconque et sans avoir besoin d’un outil accessoire d’armurerie, tel que tournevis, clef, etc., nous avons donné à cette vis une tête cylindrique et très saillante que, d’une part, nous avons percée d’un trou pour permettre de la faire tourner à l’aide d’une tige métallique quelconque, et que, d’autre part, nous avons fendue assez largement et assez profondément pour qu’il soit possible d’y introduire, en guise de tournevis, un objet métallique plat quelconque.

2. Nous avons encore ajouté à nos armes une hausse d’un nouveau genre et d’une simplicité parfaite.

Cette petite pièce, découpée dans de la tôle d’acier et trempée, se maintient par son propre ressort soit couchée, soit levée.

Dans la première position, en effet, les oreilles t exercent sur les parois extérieures du recouvrement de la poignée une pression suffisante pour éviter le redressement accidentel de la hausse.

Dans la seconde position, les petites branches à pivot u se trouvent maintenues verticalement par l’appui qu’elles ont pris contre les deux petits grains p, aussitôt qu’elles les ont eu surmontés, dans le mouvement circulaire que le tireur a imprimé à la hausse pour la relever au moment de s’en servir.

3. Nous nous sommes aussi proposé de corriger le doigter de notre pistolet. Il fallait, en effet, rendre plus aisée la double action du premier doigt sur le doigtier du verrou et sur la détente, comme il était nécessaire aussi d’éviter que le doigt ne retienne parfois le doigtier du verrou en même temps qu’il presse la détente.

Or, pour résoudre cette double difficulté, nous avons modifié la position et la forme du doigtier du verrou, ainsi que celle de la détente, de telle sorte qu’après avoir amené, à l’aide de son premier doigt, le verrou au bandé, le tireur puisse faire passer aussitôt ce doigt en arrière du doigtier J, pour agir dès lors sur la détente à la manière ordinaire.

Enfin, nous avons supprimé le pontet afin de faciliter encore le jeu du premier doigt, et nous avons dès lors jugé utile de former à la détente un petit logement m, destiné à protéger celle-ci contre les chocs accidentels, en même temps qu’à fournir au premier doigt un appui très utile pour la conservation de l’immobilité de l’arme au moment du départ du coup.

4. Quant au fusil, nous avons voulu perfectionner aussi son démontage en deux parties, pour la facilité du transport de l’arme, fig. 48.

A cet effet, nous avons pratiqué à l’extrémité postérieure du canon un petit chanfrein tronconique V, qui s’engage dans une fraisure de la cage, destinée à former un premier point d’assemblage du canon avec la partie postérieure de l’arme.

Un peu plus en avant se trouve le second point d’attache du canon, ainsi constitué: un fort tenon plat t, faisant corps avec le canon, s’engage dans une mortaise pratiquée à l’extrémité du fût métallique F de la cage, de telle sorte que lorsque le canon est mis en place, il suffit de pousser un tiroir 7 pour assurer le montage de celui-ci.

Une précaution supplémentaire a été prise par nous afin de prévenir l’effet de poussée en avant que le frottement du projectile dans l’intérieur du canon pourrait produire sur celui-ci.

Cette précaution consiste à ménager à l’arrière du canon deux longs renforts à faible saillie c, qui s’emboîtent dans deux échancrures correspondantes, taillées dans les rebords latéraux du fût métallique F.

La petite monture du canon pourrait être en métal mince, fondu ou estampé, aussi bien qu’en bois; elle porte un battant de bretelle m; elle est ajustée sur le fusil de la manière la plus simple; son assemblage postérieur est formé par l’introduction d’un petit tenon e dans une fraisure correspondante de la cage de l’arme, et son assemblage antérieur est assuré par le moyen du tiroir T lui-même, qui fixe déjà le canon sur le fût F.

Pour démonter l’arme en deux parties, on retire le tiroir T et l’on enlève ensuite la monture M, ainsi que le canon; puis on rattache la monture Mau canon, en renfonçant le tiroir T.

La baguette n et la broche du barillet Wrestent après la partie postérieure de l’arme: la première étant logée dans un petit canal latéral G, qui fait corps avec le fût F, et la seconde maintenue en place par l’effet d’un petit ressort r, qui bute dans une échancrure de l’évidement creusé dans le fût Fpour le passage de ladite broche W.

5. Nous ferons remarquer, enfin, l’énorme réduction de poids et de volume que nous sommes parvenus à réaliser dans notre nouveau modèle de pistolet, tout en allongeant le barillet, ce qui, avec la diminution du calibre de l’arme, permet de donner à celle-ci une portée efficace de 500 mètres, ainsi qu’on le voit dans les figures 44 à 47, qui représentent les modifications apportées aux dimensions de la cartouche du pistolet.

II. Perfectionnement au point de vue de la fabrication des armes revolvers-hélices.

1º Au lieu de former la monture en bois de la poignée du pistolet d’un seul morceau, nous la composons aujourd’hui de deux petites joues que réunit une vis à rosette b, traversant derrière la petite branche du ressort du verrou la double mâchoire d du dos métallique du pistolet.

Deux petites vis achèvent de fixer les extrémités de ces deux parties de la monture contre le recouvrement du verrou.

2º Dans les anciens modèles de notre pistolet et de notre fusil, la manivelle de l’arrêt de sûreté venait buter en avant contre la plaque de culasse de la cage et en arrière, sur la queue de celle-ci; il résultait de cette dernière condition l’obligation de creuser la monture d’une manière très désagréable à l’œil. Nous faisons maintenant jouer la manivelle de l’arrêt de sûreté dans un plan tangent à la surface de la poignée. La manivelle vient ainsi buter en avant contre la plaque de culasse de l’arme, comme par le passé, et pour limiter le jeu de cette pièce en arrière, il a été ménagé sur sa partie circulaire une petite saillie O, qui vient buter contre un grain g vissé dans la paroi de la cage de l’arme.

3º Nous supprimons dans nos nouveaux modèles la vis du ressort de l’arrêt de sûreté.

Acet effet, nous taillons à la lime, dans l’épaisseur du talon de ce ressort, deux petits tenons n, grâce auxquels celui-ci se tient en place par le seul effet de son élasticité.

4º Nous supprimons de même la vis du ressort de portière, lequel est tout simplement maintenu par une queue-goupille.

5º Même simplification pour le ressort de cliquet.

6º Quant au cliquet lui-même, nous avons apporté une modification éminemment avantageuse, tant au point de vue de la fabrication qu’à celui du fonctionnement et de la solidité de cette pièce.

Reconnaissant, en effet, que dans nos premiers modèles le cliquet était beaucoup trop délicat, et que son logement dans l’épaisseur du corps du verrou exigeait un travail infiniment trop minutieux, nous avons imaginé de faire pivoter cette pièce à découvert autour d’un petit cylindre s, ménagé à la fraise dans le corps du verrou et percé d’un trou vertical taraudé pour la vis de maintien B du cliquet. Nous avons pu donner dès lors au cliquet des dimensions assez considérables pour qu’il devint une pièce très solide et d’une fabrication ainsi que d’un montage très faciles.

Les figures 25 à 29 représentent le cliquet transformé et son mode d’ajustage sur le verrou.

La figure 27 indique en outre les trois positions c, c’, c² du cliquet: au bandé, au passage sous les ailettes du barillet et à l’abattu. Or on remarquera que dans la position intermédiaire c’, le cliquet est obligé de pivoter autour du petit cylindre s, et qu’il est nécessaire, par conséquent, qu’il puisse jouer librement au-dessus de la coulisse du verrou.

7º Cette dernière considération nous a mis tout naturellement sur la voie d’une nouvelle simplification de la plus haute importance, au point de vue de la facilité du travail de ladite coulisse; car nous avons été amenés, à l’effet d’affranchir complètement le jeu du cliquet, à supprimer les rebords qui avaient été ménagés primitivement des deux côtés de la coufisse, et il résulte de là que cette face de la cage du barillet peut être maintenant dressée simplement à la lime comme les trois autres.

8º Nous avons encore supprimé la vis de la gâchette-détente, qui pivote à présent sur deux petits tourillons f’ et qui est maintenue dans la double encoche fde la carcasse métallique des armes par la pression de son ressort.

9º Ce ressort lui-même, dont la vis est également supprimée, est maintenu en place par la petite tige e, dans le pistolet B et dans le fusil, et il est bandé par la pression que la double mâchoire d exerce sur les bords a de son talon, lorsque la vis a est serrée à fond, c’est-à-dire quand l’arme est montée.

10º La fabrication du ressort du verrou du pistolet a été considérablement simplifiée par la suppression de ses tourillons.

11º Nous avons enfin supprimé le pontet dans le nouveau modèle de pistolet.