Patent: Glisenti

France 88858

BREVET nº 88858, en date du 8 février 1870,

A M. GLISENTI, pour un revolver à percussion centrale, système Glisenti.

Pl. II.

Ce revolver à percussion centrale ne diffère pas de ceux connus pour ce qui a rapport au mouvement du chien, à la rotation du cylindre renfermant les cartouches; mais il pré sente des modifications essentielles:

1º Dans le mode de chargement de l’arme;

2º Dans celui de l’extraction des douilles brûlées;

3º Par la sûreté de l’arme, qui ne peut absolument faire explosion si toutes les parties ne sont pas à leur juste position.

Ces trois modifications contiennent toute la substance de mon invention.

Fig. 1, section verticale longitudinale de l’arme vide.

Fig. 2, élévation avec les pièces qui composent l’arme, détachées et éloignées l’une de l’autre; la poignée et le mouvement du chien sont représentés en section.

Fig. 3, face postérieure du cylindre.

Fig. 4 et 5, vues longitudinale et par bout de l’extracteur.

Fig. 6, vue par le bas de la culasse du revolver, dans laquelle on voit assez clairement deux positions, et la forme du ressort qui empêche le mouvement de descente du chien, lorsque le canon est avec lui, que toute autre pièce de l’arme n’est pas à sa juste position et qu’il peut y avoir danger d’explosion du revolver.

Fig. 7, élévation et section de la contre-culasse.

a, a’, poignée et accessoires de fer.

a², rebord en forme d’arc de cercle sur lequel vient se disposer la gorge n² du canon.

a³, échancrure dans laquelle entre la dent n³ du ressort vissé sur la canne et empêche tout mouvement de rotation de la même dent, si, en pressant sur le bouton n’, l’on dégage cette dent de ladite échancrure.

b, grand ressort pour le mouvement du chien.

c, chien pivotant autour de la goupille c’.

c³, point d’appui du levier o² qui s’engage entre les dents i² de la contre-culasse mobile i et l’oblige à tourner conjointement au cylindre lorsque l’on soulève le chien.

d, détente.

e, petit ressort qui tient la détente contre le chien, afin qu’elle puisse agrafer les crans taillés sur ce dernier.

f, culasse du revolver convenablement creusée pour recevoir la tige d’arrêt g, le ressort de sûreté h’, l’arbre ou axe k, qui porte toutes les autres pièces de l’arme, et enfin le levier de rotation o².

g, tige d’arrêt du mouvement rotatoire du cylindre qui, en soulevant le chien, sort de la culasse et vient se disposer contre les oreilles m’ du cylindre de façon à prendre la position g’.

h, ressort de sûreté qui, avec la dent h’, prenant la position indiquée en noir fig. 6, occupe l’espace dans lequel la détente devrait se mouvoir et empêcher tout mouvement.

Ce ressort occupe la position susdite lorsque le canon n’est pas à sa place, parce que c’est l’extrémité n de son appendice qui oblige ce ressort à prendre la position indiquée en ponctué, ce qui laisse la détente libre de se mouvoir; mais comme le canon ne peut prendre sa vraie position que lorsque toutes les autres parties de l’arme la tiennent déjà, il s’ensuit que ce petit ressort empêchera toujours tout danger dans l’emploi de l’arme.

i, fig. 7, contre-culasse.

i’, évidement dans lequel s’enfonce l’extracteur (partie nº 3) qui, par deux de ses six échancrures semi-cylindriques, agrafe les deux demi-cylindres en relief ³ dans l’évidement de la contre-culasse, ce qui les oblige à tourner l’un avec l’autre lorsque le levier de rotation o² agit sur les dents i² de la contreculasse.

i, six trous par lesquels le bec du chien vient successivement percuter le fond des six cartouches.

k, axe ou arbre vissé sur la culasse et portant la contreculasse, l’extracteur, le cylindre et le canon. Sur cet axe et à partir de son extrémité k’ il y a une saillie, le long de laquelle glisse le canon du revolver lorsque la rainure correspondante ménagée dans la queue du canon se trouve en coïncidence avec celle-là.

Le bouton k’, étant quelque peu plus gros que l’axe k, arrête le glissement du canon.

1, fig. 4 et 5, extracteur formé par un petit cylindre sur lequel une petite saillie i permet au cylindre de glisser encore en avant lorsque le glissement de l’extracteur est déjà arrêté par la saillie de l’axe k; celle-ci, étant un peu plus longue que la queue du canon, arrête soudainement l’extracteur, tandis que le cylindre est libre de glisser contre le canon.

C’est précisément en cette combinaison de mouvement que les disques 1, 2, qui sont des segments des six chambres du cylindre placés au bout du petit cylindre ou extracteur, retirent les cartouches vides et les jettent dehors.

m, cylindre dans lequel sont ménagées les chambres pour les cartouches.

m’, oreilles du cylindre qui heurtent contre la tige g, en arrêtant la marche rotatoire lorsque le chien est levé et que le coup va partir.

m², rainure dans laquelle glisse la saillie de l’extracteur.

n, canon avec appendice ou queue dans laquelle la rainure qui doit recevoir la saillie k’ de l’axe n’est pas en coïncidence avec celle-ci, mais environ à 30 degrés, lorsque les pièces sont en position comme dans la figure 1.

n’, bouton ou tête d’un ressort vissé sur le canon sur lequel il faut appuyer si l’on avait à dégager la dent n³ de l’enfoncement a³ de la poignée, pour permettre au canon de tourner de 30 degrés, en dégager la gorge n² du rebord a² et mettre sa rainure en coïncidence avec la saillie de l’axe.

Le mouvement de rotation du canon pour lesdits 30 degrés est limité d’un côté par les ressorts h, n³, de l’autre par une dent invisible dans le dessin, mais qui en arrête le mouvement aussitôt que la rainure est en coïncidence avec la saillie de l’axe, comme on le voit fig. 2.

Chargement de l’arme. Supposons le tout en place et le cylindre vide, comme on le voit fig. 1: ayant empoigné la culasse de l’arme avec la main gauche, et avec la main droite le canon, de manière à pouvoir faire pression sur le bouton n’, on fera tourner le canon même et on le tirera en avant, jusqu’à ce qu’il ait pris la position fig. 2; baissant alors l’arme à terre, le cylindre et l’extracteur descendront par leur poids ou bien forcés avec la main droite.

La contre-culasse étant tenue en place par un petit ressort à parapluie qui est fixé sur l’axe k, les six chambres du cylindre resteront ouvertes et l’on pourra facilement disposer les cartouches en place. Reconduisant alors le cylindre et le canon à leur position primitive, l’arme sera complètement chargée.

Rechargement de l’arme. Après avoir tiré les six coups, si l’on veut recharger l’arme, il faudra extraire les douilles vides ou brûlées; mais cette opération ne présente aucune difficulté, et, d’après ce que nous venons de dire plus haut, on voit qu’elle s’exécute d’elle-même si l’on opère de la manière suivie pour le premier chargement.

La rapidité avec laquelle toutes ces opérations s’exécutent est telle qu’avec mon revolver je puis tirer de dix-huit à vingtquatre coups par minute.

Mode d’opérer pour nettoyer et démonter l’arme. — Pour démonter et nettoyer mon revolver, il suffit d’ôter le bouton à vis k’ de l’extrémité de l’axe, et alors le canon et le cylindre pourront être enlevés et nettoyés à part, tandis que l’extracteur et la contre-culasse resteront sur l’axe à découvert, de façon qu’ils pourront être nettoyés avec facilité.

Nous venons de parler de la contre-culasse i, mais nous n’avons pas encore dit à quoi elle sert elle est partout destinée à faire disparaître un grand inconvénient qui se trouve dans les revolvers qui en sont dépourvus. On sait que les douilles brûlées reculent en exerçant une pression contre le corps qui sert à fermer les chambres à cartouches du cylindre, et cette pression est souvent la cause de beaucoup d’inconvénients, savoir: ou que le cylindre ne peut plus tourner, ou qu’en le forçant un peu pour obtenir ce mouvement, quelques pièces se dérangent, ou qu’elles se cassent, ou qu’elles se plient, inconvénients qui, dans tous les cas, rendent le revolver hors d’état de service.

En ajoutant une contre-culasse qui tourne en union avec le cylindre, le frottement contre les parties fixes de l’arme est presque nul, ce qui rend plus difficile que les deux inconvénients ci-dessus décrits se rencontrent encore dans l’emploi de l’arme.

Je revendique mon système de revolver et principalement les modifications apportées à ce genre d’arme, qui sont:

1º Dans le chargement;

2º Dans l’extraction des douilles vides des cartouches;

3º Dans la manière d’assurer et d’empêcher la décharge fortuite de l’arme par l’interposition d’une pièce entre le chien et la détente, quand l’arme n’est pas totalement à l’ordre;

4º Dans la combinaison d’un extracteur et d’une contreculasse tournant ensemble;

5º Pour le système spécial de revolver complet, le tout pour l’objet et de la manière déjà décrite.