Patent: Devisme

France 39199

(22289)

BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,

En date du 22 décembre 1858,

Au sieur DEVISME, à Paris,

Pour un nouveau système de révolver.

Pl. XXVIII.

La disposition actuelle des révolvers se chargeant par la culasse est très-défectueuse, en ce qu’elle ne permet l’introduction des cartouches qu’en agissant un certain nombre de fois sur le chien et la détente, et souvent même cette introduction de la cartouche s’opère difficilement dans les différents systèmes employés pour dégager la partie arrière du tonnerre.

J’ai voulu remédier à ces inconvénients en combinant un nouveau mécanisme qui permet de charger le tonnerre, soit par abatage, soit par rotation, de façon à dégager librement et à la fois tous les orifices qui doivent recevoir les cartouches.

Fig. 1, section d’un pistoletrévolver établi d’après mon système.

Les figures 2 et 3 indiquent une modification.

Ce nouveau révolver est établi de la manière suivante:

Au canon a est fixé le cadre b, se rabattant à charnière en c.

C’est dans ce cadre b qu’est placé le tonnerre d.

Autour de la charnière c s’exécute le mouvement de bascule du canon et de son tonnerre, mouvement qui permet au révolver de se séparer, pour ainsi dire, en deux parties distinctes, l’une comprenant la culasse, la crosse et le mécanisme qui s’y rattache, l’autre formée du tonnerre et du canon.

Le tonnerre d est monté sur une tige e qui le traverse au centre et lui sert d’axe de rotation.

Cette tige est terminée d’un côté par un petit bras g à l’extrémité du cadre b, et de l’autre par une vis h dont on a enlevé le filet sur deux côtés opposés.

Cette vis s’engage dans une entaille correspondante faite dans la culassef, fig. 3 et 4, et l’on opère de la manière suivante pour rabattre le canon ou le placer dans sa position normale.

Le pistolet, disposé pour le tir, est représenté en lignes pleines; dans ce cas, le bras g est alors tourné vers le bas, et le filet de vis, conservé sur la partie de vis h, est engagé et maintenu dans le vissage de l’encoche l.

L’évidement unil de la culassef, fig. 3, est d’une largeur égale à l’épaisseur de la tige e aplatie sans le vissage; mais les côtés latéraux de l’encoche sont taraudés pour qu’en faisant faire un quart de révolution à la vis, comme on le voit en pointillé, fig. 2, le tonnerre se trouve relié d’une manière invariable à la culasse.

Pour rabattre le canon, on place le bras g perpendiculairement à la position qu’il occupe fig. 1; la vis h se dégage alors de la partie taraudée de l’évidement l de la culasse f, fig. 3 et 4, et se présente sur sa petite largeur; rien ne retenant plus la tige h dans la culasse, l’abatage du canon et du tonnerre s’effectue autour de la charnière c; ce mouvement est favorisé au besoin par un ressort de chasse.

On peut alors, sans aucune difficulté, placer toutes les cartouches dans les trous du tonnerre, puis relever le canon, tourner d’un quart de cercle le levier ou bras g; ce système simplifie et active le chargement.

On comprend que le dégagement du tonnerre, au lieu de se faire par abatage, peut s’effectuer par toute autre disposition mécanique tendant au même but.

On pourrait, par exemple, comme l’indiquent les figures 2 et 3, conserver toujours la vis aplatie et l’entaille de la culasse, mais produire le dégagement du tonnerre par une demi-rotation à droite ou à gauche indistinctement; il suffit de supprimer la charnière et de la remplacer par une tige m, venant pénétrer dans le cadre n, et retenue par un goujon qui se meut dans une rainure pratiquée sur ladite tige m; il suffit alors, quand on a dégagé la vis aplanie de son entaille, de tirer la partie antérieure, comme l’indique le tracé en pointillé, fig. 2, puis de faire tourner le tonnerre et le canon, soit à droite, soit à gauche.

Le tonnerre se trouve ainsi entièrement dégagé, et l’introduction des cartouches s’effectue très-facilement.

Au lieu d’employer une vis à l’extrémité de la tige e, on peut y substituer une saillie quelconque, fig. 6 et 7.

Quand on veut décharger le pistolet, on peut prendre soit une baguette a placée dans la crosse qui renvoie les cartouches une à une, ou bien disposer dans le tonnerre une tige terminée par une rondelle sur laquelle se trouveraient des trous fraisés dans lesquels se placeraient les culots des cartouches; il suffirait alors de pousser cette tige, et la rondelle chasserait ces six cartouches à la fois.

En résumé, mon invention consiste dans un nouveau genre de révolver se chargeant par la culasse et ayant pour principe le dégagement complet du tonnerre, soit par abatage, soit par rotation, quelle que soit la disposition du mécanisme.