Switzerland 6273
CONFÉDÉRATION SUISSE
BUREAU FÉDÉRAL DE LA PROPRIÈTÉ INTELLECTUELLE
EXPOSÉ D’INVENTION
Brevet Nº 6273
15 février 1893, 6¼ h., p.
Classe 57
J. EHRENSPERGER, à GENÈVE (Suisse).
Dispositif de transformation en pistolets de salon des révolvers de tir et de défense.
Le révolrer étant devenu une véritable arme de guerre, le tir au révolver est devenu, de ce fait, un exercice qu’il est utile d’encourager et de faciliter de toute facon. Or les révolvers d’ordonnance sont toujours d’un calibre relativement gros et à longue portée, ensorte que les exercices de tir à cette arme exigent, d’une part, une dépense assez considérable en munitions et, d’autre part, un emplacement qui ne se trouve pas toujours à disposition des personnes désireuses de s’y adonner.
Ces considérations m’ont amené à inventer un dispositif permettant de tirer avec les révolvers d’ordonnance, des cartouches de petit calibre (p. ex. cartouches Flobert) dont le prix et la portée sont de beaucoup inférieurs à ceux des cartouches d’ordonnance. Ce dispositif est moins coûteux qu’un bon pistolet Flobert et à lPavantage de permettre au propriétaire d’un révolver d’ordonnance de s’exercer avec son arme de guerre, avec laquelle il tient surtout à se familiariser.
Le dispositif en question est représenté dans le dessin ci-joint appliqué à un révolver d’ordonnance de l’armée suisse, mais il peut s’appliquer à d’autres types d’armes de ce genre sans modification du système proprement dit.
Cette application à lieu après avoir simplement enlevé du révolver son cylindre et sa broche et sans avoir apporté du reste aucune autre modification à l’arme.
Dans le dessin la fig. 1 est une coupe longitudinale du révolver pourvu de mon dispositif et de ce dispositif lui-même chargé;
La fig, 2 est une coupe en x— y de la fie. 1;
La fig. 3 est une coupe analogue mais dans laquelle Ia culasse du dipositif est onverte pour l’extraction de La douille;
La fig. 4 est une coupe analogue mais dans laquelle la culasse est dans la position dans laquelle on doit la placer pour y introduire la cartouche ;
Les fig. 5 et 6 sont deux vues différentes en perspective et à plus grande échelle de la culasse mobile du dispositif, représentée isolément;
Les fig. 7 et 8 représentent en perspectire et à la même échelle que celle des fig. 5 et 6, deux autres parties détachées du dispositif en question.
Dans toutes les figures les mêmes indices désignent les mêmes parties.
Mon dispositifde transformation se compose tout d’abord d’un tube-doublure ou faux-carion A dont le diamètre extérieur est exactement semblable à celui de lâme du canon B du révolver et dont le diamètre intérieur est celui de l’âme des canons d’armes Flobert ou autres armes de petit calibre, dont on veut utiliser les munitions. Le tube A est muni d’une tête fixe A¹ qui s’applique contre la bouche du canon B quand ledit tube A est introduit à fond dans ce dernier.
L’extrémité antérieure du tube A s’engage dans une pièce C (fig. 8) qui sert d’écrou à la broche D, traversant la tête A¹ et le logement de la broche habituelle du cylindre du révolver dans la partie E de la boîte à culasse. La broche D, pourvue d’un bouton extérieur D¹, se prolonge sous forme d’une partie cylindrique d qui sert de pivot à la culasse mobile 7 (fig. 5 et 6) de mon dispositif et s’engage en outre dans la culasse fixe G dudit. Cette dernière, représentée séparément en fig. 7, s’ajuste exactement contre la partie postérieure E¹ de la boîte à culasse et y est fixée par la susdite partie d de la broche D. La culasse fixe G porte un ressort g destiné à déterminer la position de la culasse mobile H de la manière décrite ci-bas. La culasse fixe G contient un petit percuteur g¹ disposé de façon à transmettre sur le bord de la cartouche I le choc produit par la pointe du chien J, transformant ainsi en percussion périphérique, la percussion centrale de l’arme d’ordonnance.
La culasse mobile H (fig. 5 et 6) est pourvue d’un trou h¹ dans lequel s’engage la partie cylindrique d de la broche D et d’un trou h² formant le logement de la cartouche et destiné à former le prolongement de l’âme du tube A lorsque l’arme est chargée. Une joue H¹ de la culasse S est pourvue des pans nécessaires pour déterminer, dans leur rencontre avec le ressort g de la culasse fixe G, les 3 positions voulues de la culasse mobile, comme le montrent les figures 2, 8 et 4.
La fig. 2 représente la position de repos de la culasse mobile H, correspondant à celle de la fig. 1. Dans cette position le trou h² se trouve en regard de l’âme du tube À et s’il contient une cartouche l’arme est prête à faire feu. Une fois le coup tiré on abaisse la culasse mobile H, en pressant avec le pouce sur la patte g², dans la position représentée en fig. 3, c’est-à-dire jusqu’à ce que le levier k de l’extracteur K (pivoté en k¹ à la pièce H et actionné par un ressort k², fig. 5) vienne buter contre la partie inférieure L de la cage du cylindre du révolver. L’effet du ressort g contre le pan 1 de la joue H¹ étant plus fort que celui du ressort k² et agissant sur la pièce H de façon à rabattre complètement ladite pièce dans la position indiquée dans la fig. 8, le rencontre du levier k avec la partie L de la cage du cylindre produit sur ledit levier k un choc agissant dans le sens indiqué par une flèche dans la fig. 6 et produisant le soulèvement de l’extracteur K, ce qui chasse la douille de la cartouche tirée. On relève ensuite la culasse H jusque dans sa position médiane représentée par la fig. 4, dans laquelle l’extracteur est re-fermé par le ressort k², et Le trou h² est placé de façon à ce qu’on puisse y introduire la cartouche. Une fois cette dernière engagée à fond dans ledit trou h² on referme complètement la culasse en ramenant la pièce H dans la position des fig. 1 et 2.
On pourra varier l’épaisseur de la culasse mobile H suivant la longueur des munitions qu’elle sera destinée à contenir, en variant en conséquence l’épaisseur de la culasse fixe G.
En Résumé,
Je revendique comme mon invention:
1º Un dispositif permettant de transformer temporairement en pistolet de salon un révolver de tir ou de guerre et se composant d’un faux-canon et d’une fausseculasse s’ajustant dans le canon et à la place de la culasse du révolver;
2º Dans le dispositif revendiqué sous chiffre 1 un tube ayant une tête fixe A¹, une broche D et un écrou C, ledit tube A étant de dimensions convenables pour s’emboîter dans le canon B d’un pistolet de guerre;
3º Dans le dispositif revendiqué sous chiffre 1 une culasse mobile H en substance comme décrite ;
4º Dans le dispositif revendiqué sous chiffre 1 une culasse fixe G en substance comme décrite.
J. EHRENSPERGER.
Mandataire: E. IMER-SCHNEIDER, à GENÈVE.