Patent: Jarre

France 23287 add

BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,

En date du 21 avril 1859,

Au sieur JARRE, à Paris,

Pour une arme à feu à plusieurs coups.

Ce qui suit est un certificat d’addition en date du 8 juillet 1861, venu après un premier certificat d’addition en date du 23 avril 1860.

Pl. XI.

La figure 1 est une section longitudinale d’un fusil de chasse.

Les figures 2, 3, 4, 5 et 6 représentent, sous toutes les faces, la barre destinée à recevoir les cartouches.

Les figures 7 et 8 sont deux vues de la pièce de règlement au moyen de laquelle on établit un contact. permanent entre l’extrémité du canon et les orifices de la barre correspondant aux cartouches.

La figure 9 est une vue par bout du guidebarre, et les figures 10, 11 et 12 sont des détails de la pièce à crémaillère, qui fait simultanément fonctionner le chien et avancer la barre, de manière que lorsqu’une cartouche vient d’être brûlée il s’en place une nouvelle devant le canon.

La batterie de mon fusil se compose de trois pièces principales: la gâchette a, la pièce à crémaillère b et le chien c.

La gâchette pivote en b’ et porte un arc denté engrenant avec une crémaillère fixée à la partie inférieure du coulisseau b, laquelle coulisse dans la pièce à rainure d.

La partie supérieure de cette pièce b porte d’une part une saillie e, maintenue relevée par l’action du ressort f, et de l’autre une lame g faisant ressort et destinée, comme on le verra plus loin, à produire l’avancement progressif de la barre.

La saillie e, lors de l’avancement du coulisseau b, vient rencontrer le bec f’ du chien e et fait lever ce dernier qui ne retombe sur les cartouches, grâce à l’action du grand ressort m, que lorsque le ressort de la gâchette a forcé celleci à revenir à sa position première que la saillie e a abandonné le bec f’.

Le chien en se relevant vient se placer au niveau de la mire et ne forme aucune saillie qui puisse nuire à la justesse du tir.

Au-dessus du bec f’, le chien s’arrondit et reçoit un petit galet destiné à faciliter les différents mouvements du chien.

Le chien, le coulisseau, la gâchette et le grand ressort sont fixés dans une pièce n terminée par deux bras allongés entre lesquels se trouve maintenue la crosse o, au moyen de vis.

Le bois de la crosse vient s’ajuster avec la pièce n, de façon à ne former aucune saillie.

Ducôté opposé à la crosse, la pièce n reçoit le guidebarre p, dont l’extrémité est taraudée pour s’ajuster avec le canon 9.

Ce guide-barre porte, à l’extrémité où il reçoit le canon, une bague r qui permet d’assurer le contact des orifices de la barre avec celui du canon et qui est disposée pour permettre aux gaz produits lors de l’inflammation de s’échapper, avantage immense qui permet de tirer avec ce nouveau fusil un grand nombre de coups sans échauffement du canon.

La bague r est représentée à part, fig. 7 et 8; elle est indiquée, fig. 9, disposée sur le guidebarre.

Les viss maintiennent ces deux pièces réunies; mais si, au bout d’un temps quelconque, la barre produisait une usure par suite de son frottement sur la bague, il suffirait de desserrer plus ou moins ces vis pour rétablir le contact nécessaire.

Les deux saillies w, w disposées sur cette bague ont pour but de laisser échapper les gaz de la combustion, lout en s’opposant à leur passage dans la capacité voisine.

La pièce n, le guide-barre et le canon sont réunis au moyen de vis; la sous-garde test fixée, d’une part, à la pièce n et, de l’autre, à la barrette v qui sert de support au canon.

La barre représentée fig. 2, 3, 4, 5 et 6, affecte la forme d’une pièce rectangulaire dans laquelle sont ménagés des trous cylindriques destinés à recevoir les cartouches.

Ces trous sont cylindriques et se terminent du côté du canon par une partie tronconique qui fait que la balle, lors de son départ, se trouve forcée, condition qui favorise la justesse du tir.

L’une des faces de la barre est mobile et peut pivoter autour de l’une de ses extrémités pour démasquer les orifices destinés à recevoir les cartouches.

Lorsque les cartouches sont placées, cette face est convenablement maintenue au moyen d’un verrou c’, disposé sur l’une des faces latérales de la barre.

Des crans en plans inclinés a’, entaillés sur une des faces de la barre, sont destinés à déterminer, avec l’aide du ressort g fixé sur le coulisseau b, l’avancement progressif de la barre; des saillies b’, fig. 2 et 3, disposées sur la face opposée et s’engageant sous l’intervalle qu’occupe le chien lorsqu’il est baissé, guident la barre dans son mouvement lors du jeu de la gâchette, c’està-dire lorsque le chien se relève.

La figure 6 montre la barre en section transversale.

La cartouche est disposée dans le trou qui doit la recevoir et la branche d’ fait saillie sur la barre pour que le chien, en se rabattant, produise l’inflammation de la poudre contenue dans la cartouche.

D’après ces explications, lorsque l’on actionnera la gåchette, le chien se lèvera et la barre présentera au canon une nouvelle cartouche; quand, au contraire, on cessera d’agir sur la gâchette, le ressort de cetle dernière la ramènera dans la position primitive, et le grand ressort agissant sur le chien le fera rabattre sur la cartouche, de façon à produire l’explosion.

Cette disposition, qui permet au chien de se lever chaque fois que l’on agit sur la gâchette, fait que l’on peut tirer environ vingt coups en une minute, en supposant que l’on ait plusieurs barres chargées à l’avance, résultat qu’il est impossible d’obtenir avec les armes actuelles.