France 1371 – Addition
CERTIFICAT D’ADDITION,
En date du 13 août 1847.
Les nouveaux perfectionnements que je viens d’ap-porter aux armes à feu, et pour lesquels je désire obtenir un 3 certificat d’addition à mon brevet pri-mitif du 2 mai 1845, sont relatifs, d’une part, aux fusils qui se chargent par la culasse, et de l’autre aux pistolets, dits pistolets de salon, qui se chargent de même. Je suis parvenu, par une nouvelle combinaison d’inflammation, àproduire la percussion, sans aucun crachement, sans aucune perte de gaz à l’extérieur par la culasse.
Pour démontrer , comment, je suis parvenu à ce résultat, je dois d’abord décrire le mécanisme que j’ai imaginé pour le pistolet, il sera facile de voir que ce que j’ai obtenu pour celui-ci s’applique également à d’autres armes, et m’a amené à modifier le système d’inflammation des cartouches pour les fusils.
La figure 17 est une vue latérale du pistolet à canon, mobile en tournant, et supposé ouvert prêt à être chargé.
La figure 18 représente le même pistolet, chargé, et supposé fermé; le canon est vu en coupe verticale passant par l’axe.
On voit, par ces figures, que la partie essentielle du mécanisme que j’ai combiné, consiste principale-ment dans la disposition de la pièce à charnière et à poignée A, qui est entaillée comme le montrent les détails fig. 19, 20, et qui, au centre même, reçoit la capsule c, que l’on y met à cheval en l’enfonçant avec le doigt.
La balle étant mise à l’entrée du canon B, si on ferme sur lui la pièce échancrée A, en appuyant sur sa poignée, la capsule se trouve logée entièrement dans cette entrée; et alors, en faisant tourner le canon autour de son axe ou pivot pour lui faire prendre la position qu’il occupe fig. 18, on n’a qu’à faire partir le chien; le piston C frappe immédiatement sur la capsule c, et le coup part aussitôt; la percussion se faisant sentir en même temps sur le centre de la pièce, la balle est chassée avec une force assez consi-dérable. Je me réserve d’ailleurs de modifier, selon les besoins, la construction, la forme et les dimen-sions de cette pièce qui reçoit la capsule, pour la rendre applicable à divers systèmes de pistolets ou autres armes.
Il est évident que, pour cette combinaison, le piston C doit être disposé dans l’intérieur de la culasse de manière à suivre la direction convenable, pour frapper le plus directement possible sur la cap-sule; c’est ce que je fais également pour les fusils, comme on peut le reconnaître par la figure 21.
Gonvaincu du résultat obtenu sur le pistolet, en agissant avec le piston sur une simple capsule, j’ai voulu arriver à une combinaison analogue pour le fusil, e en faisant alors la cartouche de manière à ce que la percussion ait lieu de même sur le fond de celui-ci, pour enflammer, et, par conséquent, faire partir le coup.
J’ai donc disposé le fond de la cartouche, qui reçoit la poudre fulminante, comme l’indiquent les détails fig. 22, 23; c’est-à-dire qu’au lieu d’une tige transversale qui traverse de part en part la cartouche, et sur le bout de laquelle le choc est produit, je ne perce aucune ouverture dans celle-ci, ni à sa base, mais j’y ajuste une espèce de broche a, ou, si l’on veut, une bandelette de métal quelconque amincie par les extrémités afin qu’elle puisse plus aisément pénétrer dans l’épaisseur de l’enveloppe; elle doit être évidée, dans son milieu, sur la face qui s’ap-plique du côté du culot, pour recevoir la matière fulminante, qui se trouve ainsi logée dans ce petit espace et comprise entre deux métaux. La broche ou la bandelette métallique est suffisamment tenue en `place par la rondelle de carton mince b, qui est chas-sée de force, comme à l’ordinaire, jusque vers le fond de la cartouche.
On comprend maintenant que si on introduit une cartouche avec sa partie inflammable ainsi préparée à l’entrée du canon D du fusil, et que si on a en même temps disposé le piston C’ fig. 21, dans la direc-tion convenable, pour qu’en agissant sur le chien E, ce piston frappe sur le culot ou sur le fond même de la cartouche, au lieu de frapper latéralement comme cela a lieu dans les autres systèmes; la percussion, s’opérant très-fortement sur le métal, fera partir la poudre fulminante et, par suite, toute la charge, instantanément, et cela sans produire aucun crache-ment, puisque l’effet se passe entièrement à l’inté-rieur, et qu’aucune ouverture ne laisse de fuite au gaz enflammé.