France 52894
BREVET nº 52894, en date du 6 février 1862,
A M. NUGENT, pour des perfectionnements apportés aux canons revolver.
Ces perfectionnements ont rapport à une arme à feu employée dans le service militaire et dans la marine, au moment de l’abordage par exemple.
On tire, avec cette arme, des balles d’un petit calibre, avec beaucoup de rapidité et de précision, vu qu’elle est solidement fixée sur un affùt, ce qui lui donne, en outre, une grande facilité de mouvement.
Ces perfectionnements consistent dans la combinaison, avec une arme à feu, d’une trémie et d’une culasse tournante ou mobile qui reçoit les cartouches, les dépose devant le canon et les éloigne quand le coup a été tiré.
Tout l’appareil peut se mouvoir horizontalement et verticalement, sans que pour cela il soit nécessaire de déranger l’affut.
J’ai, en outre, disposé la trémie de manière que les cartouches dont on l’a remplie glissent toujours parallèlement entre elles et ne s’agglomèrent pas.
On verra enfin, par la description suivante, que le mécanisme qui fait fonctionner le chien est d’une disposition toute particulière.
Pl. I.
Fig. 1, élévation et coupe de l’arme et de son affùt.
Fig. 2, plan du canon revolver.
Fig. 3, vue postérieure du mécanisme du canon.
Fig. 4, coupe faite suivant la ligne A-B, fig. 1.
Fig. 5, mécanisme qui sert à maintenir la culasse mobile contre la partie postérieure du canon.
Au bâti de fonte 1 sont attachées presque toutes les parties du mécanisme.
L’âme du canon 2 est vissée dans le bâti 1, de manière qu’on puisse aisément la retirer lorsqu’on aura besoin de faire des réparations, ou lorsque la trémie se sera échauffée par suite d’un service trop prolongé.
La culasse mobile 3 se trouve derrière le canon.
Dans cette culasse ont été pratiquées des rainures destinées à recevoir les cartouches 4, et elle est montée sur l’axe 5 maintenu par la vis 37.
L’appareil est mis en mouvement au moyen de la manivelle 6 fixée sur l’arbre 7, qui est porté par les montants 8.
Sur l’arbre 7 est fixé un excentrique g qui donne à la tringle 11 et au tiroir 12 un mouvement vertical rectangu laire.
Le trou est muni d’un cliquet 13 qui agit sur les dents 14 de la culasse mobile, afin de la faire avancer de manière à mettre une nouvelle cartouche devant l’âme du canon quand un coup a été tiré.
Quand on se sert du canon revolver, les rainures dans la culasse sont constamment munies de cartouches ordinaires munies d’une cheminée et d’une capsule.
La culasse est maintenue en position, pendant chaque décharge, par le ressort 16 qui entre dans les trous 17 pratiqués dans la culasse et qui, en outre, est maintenu par la pièce 18 fixée au tiroir 12.
Les extrémités des cartouches sont coniques, et elles s’introduisent dans un évidement correspondant, pratiqué dans la partie postérieure du canon, puis elles sont solidement. maintenues, pendant la décharge, par le coin 19.
Ce coin est construit de manière à pousser la culasse mobile contre l’âme du canon, afin d’empêcher toute fuite de gaz; il est attaché au tiroir 12 et mis en position quand ce dernier descend.
Pour compenser les petites variations de longueur des cartouches, le tiroir 12 est attaché à la tringle 11 et à l’anneau 10 de l’excentrique par un ressort à boudin qui maintient le tiroir sans qu’on ait besoin d’arrêter le mouvement de la manivelle.
Le ressort est placé entre la tringle 11 et le fond du tiroir 12, et il le fait descendre jusqu’à ce que les épaulements 21 viennent buter contre la tringle 11; en ce moment, le tiroir est arrêté dans sa descente par le coin qui se met en contact avec une cartouche dans la culasse mobile, et la tringle 11 descend par la pression du ressort 20.
Le tiroir 12 se meut dans des rainures pratiquées dans le châssis, tandis que le coin 19 est percé afin de permettre le passage du chien 22.
Ce chien est mis en mouvement par la came 23 fixée sur l’arbre de la manivelle, et il exécute son opération percutante sous l’impulsion du grand ressort 24 qui est attaché par le goujon 25 à un des montants du bâti, tandis que sa pression est contrôlée par la vis de pression 26.
Les différentes parties que je viens de décrire sont montées sur une plaque 28 tournant horizontalement sur le pivot 27.
La plaque 28 est elle-même montée sur l’axe horizontal 29, parallèle à l’essieu de l’affût, qui est semblable à ceux employés pour les pièces de campagne.
La vis de réglage 31 soutient la partie postérieure de la plaque et permet ainsi de changer la trajectoire.
Les cartouches 4 sont contenues dans la trémie 32, d’où elles se rendent à la culasse mobile, tandis que l’agitateur 33 soulève la pièce 34 qui, après chaque coup, vient en contact avec le coin 19, et facilite l’avancement régulier des cartouches.
Dans la partie inférieure de la trémie est pratiquée une ouverture qui permet au canonnier de viser, tandis que les cartouches, avant d’arriver à la trémie, sont posées dans la chambre 35.
Ceci peut être fait lorsque la pièce est en repos, vu que le temps nécessaire à cette opération est excessivement court.
On voit, par ce qui précède, qu’il est facile d’entretenir avec mon canon revolver un feu roulant sur un corps ennemi, tandis que la combinaison des deux mouvements de l’arme permet de se conformer aux accidents de terrain qu’on pourrait rencontrer, et de changer immédiatement la direction du feu qui, par cela, ne sera cependant pas interrompu.