France 22287
BREVET D’INVENTION
(Patente anglaise expirant le 28 septembre 1872),
En date du 25 novembre 1858,
Au sieur PALMER, en Amérique,
Pour des perfectionnements apportés aux armes à feu.
Pl. XXVIII.
Dans quelques armes à feu à charge multiple, les chambres sont mises en rotation par l’action de la détente qui, sollicitée par le doigt, relève le chien et décharge l’arme.
Dans d’autres armes à feu, le chien est armé à la main, puis on presse la détente pour faire feu.
Dans le premier cas, le pistolet est à culasse rotative et s’arme de lui-même, ce qui donne quelque avantage à cette espèce d’arme sur la seconde; mais celle-ci permet de mieux viser, et demande beaucoup moins d’effort pour décharger l’arme que lorsqu’il faut une pression continue pour armer et décharger.
Mon invention a pour but de combiner les avantages des deux espèces d’armes à feu, et consiste dans une nouvelle disposition de gâchettes, de chien et de détente, à l’aide desquels le commencement de l’effort exercé sur la détente arme le chien et fait tourner la culasse, puis la détente est dégagée des autres pièces, et donne ainsi du temps pour viser; enfin, en agissant de nouveau sur la détente, on dégage sans effort une autre détente ou une gâchette, et l’on décharge l’arme, et ainsi de suite.
Fig. 1, élévation de profil d’un pistolet dont on a enlevé la platine.
Fig. 2, section prise transversalement et représentant l’extrémité postérieure des chambres de la cu: lasse et la manière dont celle-ci est arrêtéc.
a, crosse de l’arme.
b, canon.
c, chambres ou culasse tournant autour d’un goujon de centre d.
Toutes ces parties peuvent être de la forme et de la grandeur ordinaires.
e, chien mu par le grand ressortf et s’abattant sur les cheminées 11, fig. 1 ‘.
g, détente oscillant sur le goujon 2, et évidée, à sa partie postérieure, d’une fente destinée à recevoir un goujon en lame de couteau 3, qui passe par un maillon à fenêtre h; celui-ci est articulé en 4 au chien e; une retraite dans ladite fenêtre sert à loger le goujon en lame de couteau 3.
i, ressort qui maintient le maillon h en contact avec le goujon en lame de couteau 3.
Quand on tire la détente, la retraite ménagée dans la fenêtre du maillon h passe par-dessus le goujon triangulaire ou en lame de couteau, et repousse ainsi le chien en arrière, ce qui arme le pistolet; à ce moment, l’extrémité la plus courte de la gâchette s’engage dans l’encoche 5 de la noix du chien et maintient celui-ci armé.
Au même instant une pièce 6 à l’extrémité de la culasse dégage le goujon 3 de la cavité du maillon fenêtré, ce qui libère la détente de tout effort; quand, après le temps d’arrêt nécessaire pour mieux viser, on veut faire feu, on presse de nouveau; les deux détentes g et k venant en contact, la dernière est dégagée et le chien s’abat.
7, ressort qui ramène la détente à sa position première en avant.
8, ressort de la gâchette ou seconde détente.
La rotation de la culasse est déterminée par le cliquet relié à la noix du chien et s’engageant dans la roue à rochet 9, à la partie postérieure de la culasse e; la culasse est assujettie en place par la fourchette 10 de la détente Уy qui embrasse chacune des divisions 11, entre les retraites ménagées pour les cheminées.
12, ressort qui presse sur le cliquet.
On comprend que la plaque fenètrée (ou le maillon) hpourrait être modifiée, quant à sa construction, pourvu toutefois qu’elle soit affranchie de toute pression aussitôt que la gâchette k s’est engagée dans la noix du chien la gâchette peut être plus ou moins rapprochée de la détente g, afin de laisser un intervalle plus ou moins long entre l’action d’armer le chien et celle de faire feu.
On voit par ce qui précède que mon pistolet perfectionné participe aux avantages des armes à feu s’armant d’ellesmêmes et à culasse rotative, comme aussi aux avantages de celles, également à culasse rotative, qui s’arment à la main, parce que la première partie du mouvement de la détente arme le chien, puis la détente est presque complétement dégagée par le mouvement ultérieur de la gâchette, ce qui permet de viser avec toute la correction nécessaire avant de fairefeu; toutes ces opérations peuvent être répétées sans lâcher la crosse du pistolet, tandis que, dans les pistolets que l’on arme à la main, il faut déplacer le pouce ou les doigts, ce qui empêche de maintenir la main sur le même niveau.
En résumé, je revendique comme ma propriété:
La combinaison de la détente g, du chien e, de la gâchette k, de la plaque fénétrée h ou de son équivalent, qu’on vient de décrire; combinaison à l’aide de laquelle le chien est armé par l’action exercée sur la détente, puis celleci est dégagée dudit chien, et la pression du ressort est supportée par la gâchette k, qui maintient le chien armé; enfin une nouvelle action de la détente dégage la gâchette et décharge l’arme.