France 104382
BREVET nº 104382, en date du 29 mai 1874,
A MM. PASQUIER et DELOT, pour un fusil à percussion centrale directe, à ouverture et armement simultanés, système à glissière.
Pl. XI.
Ce nouveau fusil offre de très-grands avantages sur tous les systèmes connus jusqu’à ce jour, par la simplicité et la solidité de son mécanisme, la grande commodité de son chargement, la facilité extrême du retrait des cartouches et l’armement simultané des chiens.
La manœuvre de cette arme nouvelle s’obtient par le mouvement d’un levier dont le bras est en partie dissimulé sur la sous-garde; il ne s’agit, en effet, que de faire mouvoir ce levier en l’éloignant de la sous-garde pour obtenir, par ce seul fait, l’ouverture du fusil, le retrait des cartouches et l’armement simultané des chiens.
La grande facilité et la promptitude du chargement résultent de ce qu’il ne s’agit que de présenter les deux cartouches à l’ouverture des canons sans même prendre la peine de les y introduire à fond, ce qu’on est obligé de faire dans tous les autres systèmes, et de ramener le levier sur la sous-garde; ce seul mouvement referme le fusil, les chiens restent armés et l’on se trouve prèt à tirer.
Comme on le voit par ce simple exposé, la manœuvre en est commode, rapide et sûre.
Pour faire fonctionner ce fusil, il faut poser l’affût M, fig. 1, dans la main gauche; dans cette position, le fusil se trouvera en bascule, le poids étant égal de chaque côté.
Dans cette position, porter la main droite à l’extrémité du levier A, fig. 1, en appuyant le pouce sur la branche du ressort B, fig. 1, qui fera échapper le mentonnet de son entaille dans la sous-garde, et pousser sur le levier en lui faisant décrire un arc de cercle et le mener dans la position indiquée fig. 2.
Dans ce mouvement:
1º Il a entrainé la bielle simple E, fig. 2 et 3, qui a son articulation, d’un bout sur le levier A et de l’autre bout sur la queue F, fig. 2 et 3, laquelle, adhérente aux canons J, fig. 2 et 3, les fait glisser sur l’affût et leur fait prendre la position indiquée E FJ, fig. 2.
2º Le tire-cartouche G, fig. 2 et 3, étant resté adhérent à la culasse, retenue par le mentonnet à ressort H, fig. 2 et 3, empèche les cartouches de suivre le mouvement des canons jusqu’à ce que l’extrémité saillante de la queue F, passant sous le mentonnet H, le lève et rende la liberté au tire-cartouche, qui suit alors le mouvement des canons jusqu’à leur complète ouverture, fig. 2.
On remarquera que les cartouches ont été retirées de la moitié de leur longueur, ce qui est plus que suffisant pour les sortir à la main sans aucune difficulté.
3º La tête du levier A’, fig. 8, a refoulé en arrière la bielle à fourchettes G, fig. 8, qui, dans sa course, a fait faire un mouvement à la noix de la batterie D, fig. 8, et l’a remontée à son dernier cran d’armement, position qu’elle occupe dDd’, fig. 2.
Le crochet d’arrêt I, fig. 2, qui occupe en avant du levier A A’une position horizontale, est mobile sur son axe; au moment de la fermeture, la tête du levier A’ vient appuyer sur la partie inférieure I² du crochet I, le fait relever, et la partie supérieure I³ vient s’engager dans une entaille I’, fig. 2 et 3, pratiquée au-dessous des canons et jusque dans la masse du métal.
Le levier A A’, entièrement fermé, continue à appuyer fortement sur l’extrémité inférieure I du crochet I et le rend entièrement fixe; dès lors, les canons, retenus par l’extrémité I³ du crochet I engagé dans l’entaille I’, deviennent complétement adhérents à la culasse et ne peuvent plus s’en éloigner.
Par la raison inverse, le levier A, en s’ouvrant, cesse d’appuyer sur l’extrémité inférieure I² du crochet I qui redevient libre, opère son mouvement de bascule, reprend sa position première et permet aux canons de glisser sur l’affût et de reprendre leur position indiquée fig. 2.
Pour démonter et séparer les canons de leur affût, il suffira de pousser le verrou k placé sur la bielle E; ce verrou, en glissant, démasquera l’entaille pratiquée dans cette bielle pour recevoir le goujon L et pe: mettre de détacher la bielle E de la queue F adhérente aux canons.
On n’aura plus alors qu’à retirer les canons de leur affût pour avoir l’un et l’autre séparément.
Voici le détail de toutes les pièces:
A, levier d’acier, pièce principale de l’arme, servant à l’immobilité des canons, à l’ouverture du fusil et à l’armement des chiens.
B, petit mentonnet à ressort fixé sur le bras du levier A et le maintenant fixé à la sous-garde B’.
C, bielle à fourchettes d’acier servant à l’armement des chiens, fig. 8 et g.
D, noix d’acier, pièce de la batterie, fig. 8 et 9.
E, bielle simple d’acier reliant les canons J par l’intermédiaire de la queue F, au levier A.
F, pièce d’acier formant la queue des canons sur laquelle glisse le tire-cartouche G et sur le bout de laquelle vient s’enclencher la bielle E; ladite pièce est d’un seul morceau, de F en F’, passant dans la glissière de l’affût M, fig. 6 et 7, et elle se trouve fixée sur la partie pleine NN des canons J par les quatre vis taraudées 1, 2, 3,4.
G, tire-cartouche d’acier maintenu sur la queue F par la vis taraudée b, fig. 2, 3 et 4.
H, mentonnet à ressorts arrêtant le tire-cartouche jusqu’à son déclenchement, ledit mentonnet monté sur un crampon fixé à l’intérieur de l’affût par une vis taraudée C, fig. 2, 3 et 5.
I, crochet d’arrêt d’acier fixant les canons à la culasse.
J, canon double du fusil.
K, petit verrou à glissière fixé sur la bielle E par les deux vis taraudées fet servant à fixer la bielle E sur la queue F des canons J.
L, petit goujon d’acier fixé à demeure à la queue F sur laquelle vient s’accrocher la bielle E.
M, pièce de métal, soit fonte, acier ou bronze.
M’, partie de bois fixée sur l’affût.
N N, partie massive soudée aux canons, fig. 2, laquelle vient se fixer la pièce en FF maintenue par les quatre vis 1, 2, 3, 4.
Fig. 8 et 9, détail de la batterie démontrant la forme de la noix D et de la bielle à fourchettes C, qui elle-même vient appuyer sur la partie supérieure de la noix D et la fait remonter en effectuant l’armement des chiens par le mouvement du levier A.
O, broche de percussion à ressorts repoussée par la cartouche à l’extérieur de la culasse et, par conséquent, visible seulement quand le fusil est chargé, fig. 1 et 4.
Fig. 1, arme dans son ensemble.
Fig. 2, fusil ouvert et la cartouche à moitié refermée.
Fig. 3, fusil fermé et tout son mécanisme apparent ainsi que fig. 2.
Fig. 4, coupe sur fig. 3, de 9 en 10.
Fig. 5, 6 et 7, coupes différentes sur fig. 3.