France 39819
(22894)
BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,
En date du 9 février 1859,
Au sieur PERRIN, à Paris,
Pour des perfectionnements apportés aux pistolets-revolvers.
Ce qui suit est un certificat d’addition en date du 14 juin 1865, venu après un premier certificat d’addition en date du 9 juillet 1859.
Pl. XXX.
La présente demande a pour but de rattacher à mon brevet primitif les perfectionnements que j’ai apportés successivement aux armes de mon système; ces perfectionnements se rapportent aux différentes parties du mécanisme ainsi qu’à l’ensemble de la monture.
Première disposition. La figure 1 montre la vue longitudinale d’un pistolet dont le mécanisme intérieur comprend une disposition qui n’est autre qu’un simple renversement de main-d’œuvre, ayant néanmoins une grande importance. Ce pistolet est dit à simple mouvement, c’est-à-dire qu’on ne peut l’armer qu’en appuyant sur la détente.
La bielle b, qui était attachée autrefois à la partie inférieure du chien C, est maintenue, dans la présente disposition, sur la partie amincie de la détente a, et le cran est reporté sous le chien; le ressort méplat r, fixé par une vis sur la détente a, oblige constamment la bielle b à remonter, de manière que son cran vienne toujours se réengager sous le chien.
La queue du chien se rattache au grand ressort qui utilise toute son action, par la chaînette d.
La figure 3 montre un plan vu en dessous de la petite bielle b, qui est forgée avec une queue b’, destinée à butter sur une goupille x fixée sur le corps de la platine; cette bielle est fendue longitudinalement en s, de manière à laisser le passage libre à la pointe g’de la gâchette g qui porte le cran de repos e, fig. 2. Cette gåchette remplace un cran ou pièce de repos et de sûreté employée dans une autre disposition; elle forme ressort et est maintenue derrière la culasse par une vis qui sert en même temps à fixer le ressort f’, qui appuie sur le cliquet fpour le faire engager dans les dents du rochet.
Le cliquetfet la pièce d’arrêt i, fig. 9, qui pénètre dans les encoches pratiquées à l’extérieur du cylindre tournant A, neforment qu’une même pièce montée par le goujon h sur la détente; on voit donc que rien n’est changé au mécanisme qui détermine la rotation du tonnerre et son arrêt pour le tir.
Je ferai remarquer ici que la culasse est rattachée au corps du pistolet par la bande B qui donne une bien plus grande solidité.
La figure 1 fait voir le chien complétement rabattu; en tirant ou appuyant légèrement sur la détente, la partie y du chien s’engage dans le cran de repos de la gâchette g, fig. 10, ce qui permet de faire tourner le cylindre pour le charger ou le décharger.
La porte P, qui est représentée fig. 4 et 5, consiste en une lame assemblée à vis en l’, et terminée par une partie méplate qui permet de la saisir; une saillie t faisant corps avec la platine pénètre dans une encoche pratiquée au-dessous de la lame 1, et la maintient ainsi. Pour mobiliser la porte, il n’y a qu’à la faire fléchir dans le sens perpendiculaire à la platine et à la faire osciller.
Deuxième disposition. La figure 6 représente la vue longitudinale d’un pistolet dont une des platines est enlevée pour laisser voir le mécanisme intérieur.
La figure 7 est une vue longitudinale extérieure du côté de la porte de chargement; cette porte est rabattue et la baguette passe au travers de l’un des canons du cylindre tournant.
La figure 8 montre une vue par bout du côté de la crosse. Ce pistolet se distingue du précédent par ce qu’il est à double mouvement, c’est-àdire qu’il peut s’armer soit par la détente, soit le chien comme une arme ordinaire.
Le double mouvement est obtenu, dans ce revolver, à l’aide du même nombre de pièces que dans l’exemple précédent; les modifications résident dans l’emploi de la gâchette g, détaillée fig. 10, qui sert de cran de repos et de sûreté. Cette gàchette est suspendue à la platine par un tourillon, et un ressort méplat n qui y est fixé, disposé entre elle et la culasse, la force toujours à se présenter à la partie inférieure y du chien C; la partie g’ de la gâchette pénètre dans la fente longitudinale de la bielle b, de même structure que celle de la première disposition, et le cran e sert pour le repos, et celui e’ est le cran qui maintient le chien armé.
La pièce if, détaillée fig. 9, est forgée ou découpée avec un crochet f’ qui est engagé sur le goujon j du chien; lorsqu’on arme le pistolet par la détente, cette pièce pousse et fait tourner le tonnerre comme dans les pistolets que j’ai primitivement décrits. Lorsque, au contraire, on veut armer le pistolet par la tête C’ du chien, elle se trouve naturellement tirée par le goujonj; dans chacun de ces cas, la queue b’ de la bielle b butte, comme dans l’exemple précédent, sur la goupille x de la platine.
Cette arme présente, comme disposition particulière, un genre de porte qui a l’avantage de ne jamais pouvoir être démonté accidentellement, car aucune vis n’est employée à cet effet.
J’obtiens ce résultat en rapportant à l’extérieur de la platine et, comme l’indiquent les figures 7 et 8, un ressort T fixé par deux vis t; la partie intérieure de ce ressort forme une saillie v qui pénètre dans une gorge longitudinale p de la porte proprement dite P. Cette saillie forme excentrique quand on ouvre la porte, c’est-à-dire que le ressort Tcède et ne reprend sa position que lorsque la porte est fermée. Il suffit, pour faire basculer cette porte, de tirer avec le pouce sur la partie striée P’.
Je mentionnerai ici un perfectionnement qui peut s’appliquer indifféremment aux revolvers à simple comme à double mouvement; ce perfectionnement consiste dans l’application de crosses d’un seul morceau et entourées par une bande de fer M, comme on le voit fig. 1, bande qui est maintenue par deux vis. Ces crosses ne sont pas susceptibles de jouer comme celles qui sont faites en deux morceaux.
Troisième disposition. La figure 11 montre un revolver dont la détente est cachée et qui est pourvu d’un poignard-baïonnette qui se fixe directement sur le canon; cette figure représente le mécanisme dans la position correspondante au chien rabattu complétement.
La figure 12 représente la position de chacune des pièces du mécanisme quand le chien C est armé.
La détente a, qui se trouve complétement cachée, porte avec elle une petite pièce a’, munie d’un goujon servant de centre au cliquet qui fait tourner le cylindre A, quelle que soit la position occupée par la bielle b, dont la disposition est analogue à celle des pistolets décrits dans mon brevet; la queue x de la pièce intermédiaire a’ reste toujours engagée dans la coulisse indiquée en lignes ponctuées, fig. 11 et 12.
Les crans d’arrêt et de repos sont sur le chien même; la gâchette gest constamment maintenue contre la partie inférieure du chien par le ressort r.
La figure 13 montre un fragment en coupe longitudinale du poignard-baïonnette.
La figure 14 est une section transversale correspondante.
La partie L du poignard forme douille, et c’est le guidon m qui pénètre tout d’abord dans la rainure longitudinale 1, puis dans la coulisse transversale n; le poignard est retenu d’une manière parfaite par le verrou v qui, poussé par le ressort à boudin u, pénètre dans la tête de la tige servant d’axe au cylindre tournant A.
Ainsi, pour placer la baïonnette sur le canon, il faut tout d’abord la présenter sens dessus dessous pour que le guidon m pénètre dans la rainure, puis on lui fait faire un demi-tour sur elle-même et le verrou v la maintient; quand on veut la retirer, il n’y a qu’à tirer sur le bouton saillant s, ce qui oblige le verrou à quitter l’encoche dans laquelle il était maintenut par l’action du ressort u.
En résumé, les dispositions que je viens de décrire, constituant de véritables perfectionnements apportés aux revolvers de mon système, je désire m’en réserver la propriété exclusive en faisant remarquer surtout les points suivants:
1º Remplacement du cran ou pièce de repos et de sùreté par une pièce ou gâchette formant ressort, fixée sur la culasse de l’arme;
2º Emploi d’un levier de forme spéciale permettant d’avoir les deux mouvements, c’est-àdire la facilité d’armer le pistolet soit par le chien, soit à tir continu par la détente; la gâchette, employée pour cette disposition, sert de cran de repos et de sûreté;
3º Les deux systèmes de portes de chargement et de retrait des cartouches et culots;
4º La disposition de la détente cachée pour les armes d’un plus petit modèle;
5º Le montage particulier du poignard-baïonnette sur le canon.