France 10339
BREVET D’INVENTION DE DIX ANS
en date du 22 mai 1840,
Au sieur PRÉLAT (Joseph-François), à Paris,
Pour une arme à feu à plusieurs coups.
Cette arme, après avoir été chargée et amorcée, fonctionne par la seule pression de la détente; elle est d’une construction neuve, simple et solide, et d’une durée à l’usage qu’aucune arme n’a atteinte jusqu’à ce moment, soit pour la guerre, pour la chasse ou pour le voyage.
Pl. 40. En pressant la détente d, qui forme, à l’intérieur, un angle droit, elle entraîne dans sa course l’échappement c.
La pièce d’échappement est également taillée à angle droit; elle est fixée au marteau b, à l’extrémité duquel est pratiquée une double charnière tenue par la vis u, servant d’axe à la chaînette fet à la pièce d’échappement c.
La chaînette est fixée au marteau b par l’axe u; elle forme, à son extré-
mité, un T qui retient le grand ressort et sert à le détendre.
Quand la pression de la détente a lieu, le marteau b se lève, le canon tourne, la pièce d’échappement arrive au bout de sa course, s’échappe, et laisse tomber le marteau sur l’amorce amenée vis-àvis le marteau, qui est armé par le même mouvement, et qui, ayant reçu du grand ressort l’impulsion nécessaire, fait, par sa chute, enflammer la capsule.
Cet effet se produit, lorsque la détente d a rempli toutes ses fonctions, au moyen d’un pivot placé à son ‘ angle, communiquant un mouvement perpendiculaire à l’extrémité du mentonnet g, lequel imprime en même temps au canon s un mouvement de rotation qui est réglé par la roue de division 1, placée au tonnerre, en rapport avec le nombre de tubes qui tournent sur l’axe de la vis P; c’est alors que l’action a lieu.
Le canon est maintenu, à chaque point d’arrêt de la roue de division 1, par la pression douce et continuelle d’une pièce d’appui o, mise en jeu par le ressort n.
La détente d étant arrivée au bout de sa course, le ressort h la fait revenir à son point de départ, et, dans le trajet qu’elle parcourt, elle entraîne le mentonnet g, pressé par le ressort i, qui prend un cran de la roue de division l et la fait tourner.
Quant à la pièce d’échappement c, chaque fois que la détente d est de retour à sa place, les deux angles se rencontrent, toujours prêts à opérer de nouveau.
Légende explicative du dessin.
Fig. 1re, a, corps du pistolet.
b, chien ou marteau tenu par la vis v.
c, pièce d’échappement.
d, détente tenué par la vis x.
e, grand ressort.
f, chainette.
g, mentonnet mû par un ressort et qui fonctionne par la vis y.
h, ressort de détente.
i, ressort du mentonnet.
j, bois de l’arme.
k, embouchure du canon.
l, roue de division à chaque pression.
m , ressort de l’échappement.
n, ressort de la pièce d’appui.
o, pièce d’appui.
p, vis fixant le canon.
q, pontet de sous-garde.
r, contre-platine.
s, canon à six coups.
t, axe sur lequel tourne le canon.
u , vis servant d’axe à la chaînette f et à la pièce d’échappement c.
Les détails dans lesquels je viens d’entrer suffiront sans doute pour faciliter l’intelligence de la découverte dont il s’agit.
Le principe de cette arme est applicable à tous les genres de fusils et de pistolets employés dans l’armée et la marine et dans l’ordre civil.