Patent: Prélat

10339 add

25 juin 1840.

BREVET D’ADDITION ET DE PERFECTIONNEMENT.

L’arme, après avoir été chargée, fonctionne par la seule pression de la détente.

Pl. 40°, fig. 2°. En pressant la détente g, qui forme, à l’intérieur, un angle droit, elle entraîne dans sa course l’échappement c.

Cette pièce d’échappement est également taillée à angle droit; elle est fixée au marteau, à l’extrémité duquel est pratiquée une double charnière tenue par une vis 2, servant d’axe à la chaînette e.

Cette chaînette est fixée au marteau par cette même vis 2; elle forme, à son extrémité, un T qui retient le grand ressort et sert à le détendre.

Quand la pression de la détente a lieu, le marteau se lève, la pièce d’échappement arrive au bout de sa course, s’échappe, et laisse tomber le marteau, qui, ayant reçu du grand ressort f l’impulsion nécessaire, fait, par sa chute, enflammer la capsule.

Cet effet ne se produit que lorsque la détente a rempli toutes ses fonctions.

En la pressant, elle donne la liberté au balancier; alors le mentonnet h, qui reçoit son mouvement perpendiculaire de la détente au moyen d’un pivot (ou vis) 7 placé à son extrémité, le communique à la roue de division a b fixée au canon, et, lorsque le canon est arrivé en place avec son amorce, il reçoit la chute du marteau qui fait partir le coup; il est fixé par le balancier, qui est entré dans une autre division pratiquée dans la même roue; alors l’action a lieu.

La détente, revenant à sa place sur la goupille mobile r, fait sortir de son cran le balancier mû par son ressort, et laisse de nouveau la roue de division libre pour venir prendre un autre cran.

La détente arrivée au bout de sa course, son ressort la fait toujours revenir à sa place, ainsi que le mentonnet, que son ressort à roulette fait changer de division par un mouvement oblique.

La pièce d’échappement, qu’un autre ressort fixé au chien fait mouvoir, entre dans l’angle de la détente et se trouve prête à opérer de nouveau.

Un verrou ou secret est pratiqué sous la sous-garde, pour paralyser tous les mouvements et éviter, par ce moyen, toute espèce d’accidents.

La baguette sert de baïonnette en la vissant en sens inverse.

Ainsifixée, elle est beaucoup plus solide que les baïonnettes ordinaires, parce qu’elle est vissée et appuyée par une embase pratiquée au milieu de la tête, et qu’elle peut résister au choc le plus fort.

On doit juger que cette arme est d’un immense avantage sur celles ordinaires la défense ou l’assaut d’une place, la défense ou l’abordage d’un vaisseau; les bataillons carrés à défendre ou à entamer, les détachements accompagnant les convois, les militaires d’ordonnance; tous attaqueront ou se défendront avec un courage plus assuré en se confiant sur les effets d’une arme aussi terrible.

On s’en servira avec succès pour la défense d’une ferme ou d’une maison; les voyageurs et toutes personnes exposées à rentrer tard pourront se défendre mieux contre une embuscade ou une attaque nocturne.

Légende explicative du dessin.

a, corps du pistolet.

b, chien ou marteau fixé au corps par une vis 1, qui lui sert d’axe et qui remplace la noix de l’intérieur d’une platine ordinaire, soit à chaînette ou à griffe.

La pièce d’échappement et la chaînette y forment une charnière dont l’axe est une vis 2.

c, pièce d’échappement taillée à angle à son extrémité.

d, ressort de la pièce d’échappement fixé au corps du chien par la vis 3.

e, chaînette formant un T qui sert à tenir le grand ressort par la griffe.

f, grand ressort tenant à la chaînette par le T, et fixé au corps par une vis 4.

Ce grand ressort sera à rouleau pour les armes de guerre, en supprimant la chaînette.

g, détente une vis 5 lui sert d’axe.

Cette détente, taillée à angle à l’extrémité, est traversée par une autre vis (ou pivot) 6; elle fait mouvoir le mentonnet.

h, mentonnet mobile, à l’extrémité duquel est fait un trou oblong, fixé au corps par une vis 7, qui le laisse libre de monter ou de descendre et de reculer.

Pour cet effet, une ouverture est pratiquée au milieu du mentonnet pour que a vis de détente lui fasse prendre un nouveau cran de division chaque fois qu’elle est rappelée à sa place par son ressort.

i, ressort de détente tenu au corps par une vis 8, lequel, appuyant sur la détente, la fait revenir à sa place.

j, ressort à roulette du mentonnet fixé au corps par une vis 9: il sert à lui donner un mouvement perpendiculaire à son extrémité qui le fait obliquer pour prendre le cran de la roue de division a.

k, roue à division a b fixée à vis au centre des canons: elle appuie sur toutes les culasses, est tenue à une d’elles par une vis 40, et reçoit du mentonnet un mouvement de rotation que lui a communiqué la détente.

1, canons à rubans avec culasses à chambres disposées et filetées pour recevoir les pistons.

l’, culasses à chambres.

m, pistons à cinq pans filetés pour recevoir les capsules: ils sont vissés dans les culasses.

n, axe de 15 à 18 lignes portant la roue de division fixée aux canons: il est maintenu par un écrou sous lequel est placée une rondelle en cuivre.

o, écrou.

P, rondelle en cuivre.

q, moule à balles dont les branches servent, l’une à serrer et à desserrer l’écrou, et l’autre au même usage pour les pistons.

r, balancier à ressort et à crochet tenu au milieu par une vis 11, qui lui sert d’axe.

La partie supérieure de la détente laisse agir une goupille mobile pour maintenir fixe la roue de division b; la détente, revenant à sa place, paralyse son action.

s, pontet servant à garantir la détente, fixé au corps par une vis 12.

t, contre-platine, fixée au corps par une vis 13.

u, onglet mobile,placé sous le pontet, joint, par une yis 14, à un verrou à ressort.

Cette pièce arrête tous les mouvements.

v, verrou à ressort.

x, bois formé de deux pièces jointes par une vis transversale 15.

y, baguette à tête filetée se plaçant dans le centre de l’ajustement des canons, et servant, à volonté, de baguette et de baïonnelte en la retournant.

z, tire-balle se fixant sur la baguette ou sur une des branches du moule à balles.

z’, pièces ovales incrustées dans les bois pour les maintenir.

Pour démonter le pistolet, il faut dévisser successivement

1° La vis 15, et le bois se sépare en deux parties;

2° La vis 13, et la contre-platinę, tenue par deux pivots, se retire du côté de la mise en bois.

3º Pour le grand ressort, il faut peser sur le bout du corps du pistolet, au pied du ressort, afin d’en retenir la bande, et en dévissant la vis 4 le ressort est démonté.

4° On dévisse ensuite la vis 2, et la pièce d’échappement ainsi que la chaînette sont dégagées de leurs charnières;

5° La vis 1, et le chien peut se dégager de son emplacement;

6° La vis 8, et le ressort de détente est démonté;

7° La vis 6, qui sert à faire mouvoir le mentonnet;

8 ° La vis 12, qui tient le pontet;

9. Dévisser le pontet;

10° La vis 5, qui forme l’axe de la détente qui devient libre.

11° On retire la baguette.

12° Avec une branche du moule on dévisse l’écrou qui se trouve au centre des canons, et ces canons sont dégagés de leur axe.

13° On dévisse enfin la vis 11, et le balancier sort de sa place par l’effet de son ressort; sa goupille mobile peut aussi se retirer de sa place.

Pour remonter le pistolet, on fait d’abord en sens inverse ce qu’indique le 13º, et successivement jusqu’au 1º.