Patent: Samuel Colt

France 6776

10610

BREVET D’IMPORTATION DE QUINZE ANS

en date du 27 avril 1836,

Au sieur Colt (Samuel), de New- York,

Pour des perfectionnements dans la construction des armes à feu.

L’invention consiste à adapter ou à appliquer des leviers, des tiroirs ou pièces coulantes, des plaques, des ressorts, un rochet, un arbre ou mandrin, un manchon, et d’autres dispositions mécaniques ci-après décrites, à cette espèce d’armes à feu qui sont pourvues d’une culasse tournant autour d’un axe parallèle à l’axe du canon, dans laquelle culasse sont percées six chambres ou davantage, pouvant, chacune, contenir une charge de poudre et de plomb, lesquelles charges, par la révolution du cylindre, sont amenées sticcessivement vis-à-vis l’ouverture du canon à travers laquelle on les fait partir l’une après l’autre.

Mes perfectionnements ont pour objet

1º De faire parcourir au cylindre ou à la culasse un arc de cercle égal à la distance existant entre les centres de deux chambres contiguës par le simple armement du fusil ou pistolet, et, par la même action, de fixer, au moyen d’une clef à panneton, le cylindre à sa place, de manière que la personne qui fait usage de l’arme ne soit tenue d’aucun soin particulier pour amener la charge à la position convenable pour la faire partir par le canon;

2º De fixer, d’une manière particulière, la culasse tournante ou cylindre de manière qu’il puisse tourner librement, et que cependant la décharge ait lieu sans danger;

3º De protéger la platine et les pièces qui servent à communiquer le mou- vement contre l’humidité et la fumée résultant de l’explosion au moyen d’une pièce de recouvrement qui laisse échapper la vapeur sans incommoder la per- sonne se servant du fusil ou du pistolet, laquelle pièce de recouvrement reçoit et amortit le recul de la culasse tournante;

4º De placer l’axe de la cheminée portant la capsule en ligne droite avec l’axe de la chambre du cylindre tournant;

5º De fixer le canon au cylindre de manière à pouvoir le détacher aisément et à charger facilement et rapidement les chambres;

6º De séparer complétement les retraites où sont placées les cheminées portant les capsules, de manière à empêcher que le feu communique de la capsule que l’on fait partir aux capsules voisines;

7º Enfin, dans le cas où l’arme est appliquée contre l’épaule pour la dé- charger, de faire usage d’une tige coulante en métal pour recevoir le coup de chien et le transmettre à la capsule, ce qui donne la facilité de mettre plus d’espace entre le cylindre tournant et le chien.

Les figures sont divisées en deux sections.

Première section.

Elle représente les pièces nécessaires à l’application de mes perfectionne- ments à des armes que l’on décharge en les appuyant contre l’épaule.

Deuxième section.

Elle représente les pièces nécessaires à l’application de mes perfectionne- ments aux pistolets.

Pour rendre mon explication plus claire, je commencerai par décrire les pièces représentées dans les deux sections, ensuite celles propres aux armes que l’on appuie contre l’épaule pour les décharger, ainsi que ces pièces sont représentées section première, et ensuite les parties propres aux pistolets telles qu’elles sont représentées section deuxième.

Pièces représentées dans les deux sections.

Ces pièces, représentées dans les deux sections, sont

Fig. 1re, grand ressort.

Fig. 2º, bras mobile qui réunit le chien au grand ressort: ce bras mobileest supprimé dans la section deuxième, pour montrer une action différente du ressort sur le chien.

On remarquera que, dans cette platine, le chien et la noix sont d’une seule pièce ou, pour mieux dire, la noix est formée par la prolongation du chien.

Fig. 3º, chien dont le centre de mouvement est en a.

En best attaché le bras mobile.

En c sont les encoches pour le bec de la gâchette, fig. 21º.

Au point d est attaché, à articulation, le levier fig. 5º, dont sera ci-après parlé.

e, goujon ou buttoir projetant d’un des côtés du chien.

Ce goujon agit sur la clef fig. 4º.

Fig. 4º, clef dont le panneton fixe le cylindre son centre de mouvement est en a.

b, panneton qui entre dans la mortaise b du cylindre.

Le cliquet ou taquet c traverse l’extrémité opposée de la clef, et y est re- tenu par un goujon qui forme charnière, ce qui maintient le taquet dans sa position et l’empêche de dévier à droite ou à gauche.

g, point sur lequel agit le goujon saillant e, placé sur le chien pour retirer le panneton de la clef de la mortaise du cylindre.

j, ressort attaché à rivet au taquet c.

C’est au point f, en dessous de la charnière, qu’agit le ressort pour ra- mener à sa place la partie supérieure dudit taquet quand le goujon e, sur le chien, a passé au point g, sur ledit taquet c.

1, ressort attaché au corps de platine qui presse le panneton b6dans la mortaise du cylindre.

Fig. 5 , levier qui fait tourner le cylindre.

Le bras a du levier agit sur les dents d’un rochet; la partie ronde c du levier passe à travers le chien fig. 3, au point d, où il tourne suffisamment pour maintenir le bras a dans une position convenable pour agir sous les dents du rochet.

Le levier est articulé, en b, à la fourche du bras c, au moyen de la gou pille e, qui forme une charnière, ce qui donne au bras a un léger mouvement latéral relativement au chien, et lui permet de se prêter à la courbure du ro- chet et à la profondeur de ses dents.

Fig. 6º, écrou qui fixe l’arbre dans la pièce de recouvrement.

Fig. 7º, vue latérale de l’écrou fig . 6º.

a, partie de l’écrou qui se visse sur l’arbre.

Fig. 8 , arbre sur lequel le cylindre et le manchon tournent, lequel arbre sert à réunir le canon au cylindre.

a, anneaux en saillie sur lesquels porte le cylindre.

b, mortaise dans laquelle pénétre le coin fig. 19, pour réunir le canon avec le cylindre.

c, partie sur laquelle tourne le manchon.

d, filet de vis sur lequel se visse l’écrou fig. 6 et 7º, pour attacher solidement l’arbre à la pièce de recouvrement b, fig. 20º.

e, goupille ou broche qui s’enfonce dans un trou perforé dans la pièce de recouvrement b, pour empêcher l’arbre de tourner.

f, goupille ou broche s’enfonçant dans un trou percé dans la plaque fig. 17, pour l’empêcher de tourner.

L’extrémité g dudit arbre traverse à la fois la plaque fig. 17º et 18′, et un épaulement formé sous le canon fig. 18, pour le réunir au cylindre fig. 13.

Fig. 9, roue à rochet qui est placée sur le manchon fig. 41º.

Fig. 10, rochet vu par un bout.

a, dents sur lesquelles agit le bras a du levier pour faire tourner le manchon fig. 11.

c, rainure qui reçoit la languette a du manchon.

Fig. 11, manchon qui réunit le rochet au cylindre fig. 13º ou 14º.

a, languette qui pénètre dans la rainure c du rochet, pour lier ensemble les mouvements du manchon et du rochet.

b, languette s’enfonçant dans une rainure correspondante dans le cylindre fig. 14, pour l’empêcher de tourner, excepté avec le manchon et le rochet.

Fig. 12 , vue, par un bout, du manchon.

L’arbre sur lequel le manchon tourne passe dans le manchon par l’ouverture centrale a.

Fig. 13, cylindre vu de profil, dans lequel sont les chambres pour les charges.

c, cheminées entrant à vis dans le fond des chambres.

C’est sur ces cheminées que se placent les capsules fulminantes.

b, mortaises pour recevoir le panneton b de la clef ci-dessus décrite, laquelle clef fixe le cylindre quand une chambre a été amenée vis-à-vis le canon fig. 18º.

La pièce de recouvrement b, fig. 28º et 29º, enveloppe le bout a du cylindre, pour garantir de l’humidité les capsules fulminantes.

Fig. 14, vue horizontale du cylindre fig. 13.

Le manchon entre par une ouverture centrale du cylindre, et la languette b du manchon entre dans la rainure b pratiquée dans le cylindre, et les fait tourner ensemble.

c, cheminées portant les capsules fulminantes.

d, cloisons entre les cheminées à amorces qui empêchent la flamme de pénétrer de la capsule qui prend feu aux capsules voisines.

Fig. 15 , bouches du cylindre.

a, ouverture par où passe l’arbre.

b, chambres pour recevoir la charge.

Fig. 16º, plaque qui recouvre les bouches du cylindre pour garantir les charges de l’humidité.

C’est à cette plaque que le canon est fixé solidement et à vis.

Fig. 17º, même plaque vue par devant.

a, ouverture par où passe le bout g de l’arbre.

e, rainure pour recevoir la languettefde l’arbre.

Au point b le canon est fixé à vis.

c, trou par où l’on peut introduire la charge dans les chambres b du cylindre, quand on veut éviter de dévisser le canon et d’enlever la plaque.

d, mortaises dans la plaque pour recevoir les deux bouts de la garde supérieure fig. 29, ou la fourche qui termine la plaque de la détente fig. 28º.

Fig. 18º, canon qui donne la direction à la charge.

a, bout qui s’introduit à vis dans la plaque.

b, pièce saillante placée sur le canon.

C’est cette pièce qui reçoit le bout g de l’arbre.

c, mortaises pour recevoir le coin fig. 19º.

Fig. 19º. Le coin traverse la mortaise c du canon et la mortaise b de l’arbre, pour maintenir la plaque et le cylindre en contact avec la pièce de recouvrement, et réunir le canon au cylindre.

Le coin est introduit par le bout le plus aigu.

Le côté a du coin presse le flanc d de la mortaise c du canon fig. 13º.

Le côté b du coin presse le flanc h de la mortaise b de l’arbre, ce qui serre la plaque et le canon contre la bouche du cylindre avec le degré de force nécessaire.

Pièces ne s’appliquant point aux pistolets.

Ces pièces sont représentées seulement dans la section première.

Fig. 20º, levier employé pour armer le chien.

Le centre de mouvement dudit levier est en a.

b, crochet qui agit sur la partie fdu chien, et s’élève quand on fait des cendre le bout c du levier.

f, ressort attaché au corps de platine a, fig. 29º, qui agit en e, et ramène le bout c à sa place, contre la platine, après que le chien a été armé.

Fig. 21 º, détente dont le centre de mouvement est en a.

b, ressort attaché au corps de platine qui pousse la dent c de la détente, pour la faire entrer dans les crans c’ du chien.

Il est à remarquer qu’au moyen de cette disposition la gâchette généralement employée se trouve supprimée.

Fig. 22º, ressort en spirale qui rechasse la baguette, fig. 23º, des cheminées c placées sur le cylindre, quand le bout g du chien est ramené en arrière.

Ce mouvement rétrograde de la baguette permet au cylindre de tourner.

Fig. 23, baguette ou tige de fer pour transmettre le choc du chien à la capsule.

Le ressort en spirale ci-dessus décrit est placé au point a.

Cette baguette dépasse de sa tête la plaque de recouvrement, qu’elle traverse pour frapper les capsules.

b, goujon contre lequel le ressort en spirale agit pour ramener la baguette; l’autre bout du ressort butte contre l’arrière-partie de la pièce de recouvrement.

Au bout c de la baguette, qui dépasse la plaque de recouvrement, il y a un épaulement qui vient s’appliquer contre la pièce de recouvrement b, fig. 29, et empêche le ressort en spirale de ramener la baguette à une trop grande distance des cheminées à capsules, et en même temps bouche complétement, par l’action du ressort, le passage dans la platine, de manière qu’aucune va-peur ou fumée n’y puisse pénétrer.

Le bout g du chien frappe le bout d de la baguette, dont le bout opposé f fait partir la capsule.

Parties s’adaptant spécialement aux pistolets.

Ces parties sont représentées section deuxième.

Fig. 24, nouvelle espèce de gâchette à coulisse qui réunit le chien et la détente fig. 26º.

a, fente ou boutonnière à travers laquelle passe un goujon, pour maintenir la gåchette à sa place et lui permettre un mouvement longitudinal.

La face du bout b est oblique, de manière que, lorsque le bout d du chien est élevé, il commence à agir sur le bras c de la face oblique de la gâchette, et la fait glisser longitudinalement.

Le bout opposé de la gâchette agit en b sur la détente secrète, fig. 26º. e, ressort fourchu fixé au corps de platine fig. 28º.

Le bout supérieur de ce ressort s’engage dans le bout b de la gâchette, pour faire entrer la dent d dans un des crans c du chien, quand ces crans sont amenés vis-à-vis de la dent.

Fig. 25, nouvelle gâchette vue par-dessus.

a, épaules contre lesquelles agit la fourche du ressort e, fig. 24º.

c, épaules contre lesquelles agit la fourchette de la détente.

Fig. 26º, détente secrète qui fait partir le chien: son centre de mouvement est en a.

C’est en b qu’agit le bout f de la gâchette quand il est poussé en avant par le chien, ce qui fait pivoter la détente, et l’amène à une position convenable pour que le doigt puisse la faire partir.

Fig. 27º, vue perpendiculaire de la détente fig. 26º: elle pivote sur la goupille a.

b, ressort fixé au corps de platine, lequel ressort maintient la détente secrète à sa place en agissant sur une partie saillante c.

d, fourche agissant derrière les épaules c de la gâchette, de manière que, en pressant le doigt sur le bout c de la détente, la dent d de la gâchette est retirée du cran c sur le chien, et l’action du grand ressort abat le chien sur la cheminée, et fait partir la charge, ainsi qu’on le voit dans le transparent fig. 31º.

Fig. 28º, crosse, platine et pièce de recouvrement. Le grand ressort est fixé en a. Le chien est fixé en d. La clef est fixée en c. La gâchette est fixée en b. La détente est fixée en e. Le bout fourchu s de la plaque de détente entre dans les mortaises.d de la plaque fig. 17º.

Eng il y a une charnière, pour permettre d’ouvrir l’arrière-partie de la crosse quand on retire la vis h.

La vis i réunit la crosse et le corps de platine avec la pièce de recouvrement.

La partie de devant de la pièce de recouvrement couvre l’arrièrepartie du cylindre, et garantit les capsules de l’humidité.

L’arrière de la pièce j enveloppe complétement la platine et la préserve de Ja fumée provenant de l’explosion des capsules.

La forme intérieure de la pièce de recouvrement et du corps de platine est disposée de manière à permettre aux différentes pièces leurs mouvements respectifs, ainsi qu’on le voit dans la coupe fig. 31º.

Fig. 29º, section première, corps de platine, pièce de recouvrement et garde s’adaptant aux fusils, mousquets et autres armes que l’on appuie contre l’épaule.

a, corps de platine auquel le grand ressort est fixé en d.

Le chien est fixé en c.

La détente est fixée en f.

La clef et le levier sont fixés en g.

En h est la sousgarde.

i, broche qui traverse le corps de platine et la crosse, et vient se visser à la garde supérieure, en j, pour les lier ensemble.

s, bouts de la garde supérieure qui entrent dans les mortaises d de la
plaque.

l, vis qui réunissent la garde supérieure et le corps de platine à la pièce de recouvrement b.

La partie antérieure de la pièce de recouvrement recouvre le bout a du cylindre et le protége contre l’humidité.

Entre le rochet et le cylindre, la pièce de recouvrement forme une cloison pour empêcher la fumée provenant de l’ignition des capsules de pénétrer dans la platine.

r, tiroir dont on peut se servir pour mettre les capsules sur les cheminées.

t, ouverture ou ventouse au haut de la pièce de recouvrement, pour laisser échapper la fumée produite par l’ignition des capsules.

L’intérieur de la pièce de recouvrement et du corps de platine est approprié à la forme des pièces de la platine, ainsi qu’on le voit dans le transparent fig. 31º.

Fig. 30º, sections première et deuxième, vue, par un bout, de la position relative de la clef, du levier, du rochet et du chien.

La ligne a représente le chien.

b, dans le centre, position du rochet.

c, clef sur laquelle agit le goujon e du chien a.

Le bout du goujon e et le bout i de l’arrière du taquet de la clef sont tous deux coupés en biseau, de manière que, quand ils sont mis en contact, la partie supérieure du taquet puisse se mouvoir latéralement et permettre au goujon e d’échapper de derrière le taquet i, quand, au moyen du ressort j fixé à la partie supérieure i du taquet de la clef et agissant dessous le joint k, ledit taquet est ramené à sa position première devant le goujon e fixé sur le chien a.

d, levier.

Le bras e passe à travers le chien a, et y est retenu par une goupille qui s’enfonce dans un trou dans le bras pour l’empêcher de sortir.

b, charnière qui permet au bout supérieur un mouvement latéral.

a, bras qui agit sur les dents a du rochet b.

En d est attaché un ressort qui passe le bras a contre les dents du rochet par l’action de son autre extrémité sur la partie inférieure de la charnière b.

Fig. 31º, sections première et deuxième, position relative de toutes les parties combinées.

La forme des esquisses de chacune des parties correspond avec la forme des parties telles que je les ai représentées séparément.

Pour faire marcher les platines, tirez le levier c, le bras d du chien s’élèvera, et le goujon e élèvera le bout g de la clef, et conséquemment son panneton sortira de la mortaise b du cylindre.

A cette époque, le levier vertical, réuni au chien au point d, s’élève, et son bras a agit contre une dent du rochet, fig. 10º, lequel, étant joint au cylindre par le moyen du manchon fig. 11, fait tourner le cylindre.

Avant que la chambre suivante ne soit amenée vis-àvis du canon fig. 18, le goujon e, sur le chien, dépasse le haut du taquet de la clef fig. 4, et, quand le chien est au bandé, la chambre suivante du cylindre se trouve exactement vis-à-vis le calibre du canon; alors le panneton de la clef est chassé par le ressort dans la mortaise suivante du cylindre, et le maintient fixe jusqu’à ce que ce même mouvement soit répété.

Quand on fait partir la détente, le grand ressort ramène avec force le chien à sa position première, et le bout g fait partir la capsule.

Pendant ce temps le levier, au moyen d’uu mouvement latéral à gauche, passe sous la dent suivante du rochet, et, au moyen du mouvement latéral à droite du taquet de la clef fig. 4, le goujon e, sur le chien, passe pardessus une seconde fois. Pendant ce temps le levier, au moyen d’uu mouvement latéral à gauche, passe sous la dent suivante du rochet, et, au moyen du mouvement latéral à droite du taquet de la clef fig. 4, le goujon e, sur le chien, passe pardessus une seconde fois.

Ainsi il est entendu que les mouvements se font comme suit:

Quand le chien est abattu, le panneton de la clef est enfoncé dans la mortaise du cylindre tournant; quand on relève le chien pour le remettre au repos, le goujone, sur le chien, relève le taquet i de la clef, qui, basculant sur son centre de mouvement, retire le panneton de la mortaise du cylindre; en continuant à relever le chien, le levier, soulevé par le chien auquel il est lié, fait tourner le rochet la distance suffisante pour amener la chambre suivante vis-à-vis du canon; au moment précis où cela a lieu, le taquet de la clef échappe au goujon e du chien, le panneton entre dans la mortaise suivante du cylindre, et en même temps le chien se trouve au bandé.

En répétant les mêmes mouvements on reproduit les mêmes effets.

Fig. 32º, pistolet tout monté.

Pour le charger, il suffit de retirer le coin a, fig. 15º, ce qui mettra en liberté le canon; ensuite, en plaçant le chien au repos, on fait sortir de la mortaise du cylindre le panneton de la clef, on retire alors le cylindre de l’arbre.

On commence par mettre les capsules sur les cheminées; on renverse ensuite le cylindre; on verse dans chacune des chambres la charge de poudre suffisante au moyen d’une poire à poudre munie d’un magasin régulateur, qui détermine invariablement la quantité de poudre qui doit former une charge; on place pardessus la balle, qui se presse contre la poudre et qui remplit le reste de la chambre; on replace la plaque, on revisse ensuite le canon, et l’arme est prête à être tirée.

On charge de la même manière les armes à feu que l’on place contre l’épaule pour les décharger.

Maintenant que j’ai décrit mes perfectionnements applicables aux armes à feu, je désire qu’il soit entendu que je ne prétends aucun droit exclusif sur les parties ordinaires et déjà connues des armes à feu, dont je n’ai parlé, dans le présent mémoire, que pour rendre ma description plus claire, mais signale les parties suivantes et l’application que j’en ai faite comme constituant mon invention:

1º L’application d’une clef pour fixer à volonté le cylindre d’après le principe représenté fig. 24º;

2º L’application d’un levier pour faire tourner le rochet d’après le principe représenté fig. 5º;

3º L’application d’une pièce que j’ai appelée gâchette coulante, qui a trois emplois, celui de faire sortir la détente secrète fig. 26 et 27º, de retenir le chien au repos et au bandé, et de communiquer avec la détente pour faire partir le chien d’après le principe ci-devant décrit;

4º La combinaison de la clef et du levier, section première, ou de la clef, du levier et de la gâchette coulante avec le chien, de manière qu’en mettant le chien au repos on fasse sortir la clef de la mortaise du cylindre, et qu’en armant le chien, on fasse tourner le cylindre et rentrer de nouveau la clef dans la mortaise du cylindre;

5º L’application du rochet fig. 9 et 10º;

6º L’application du manchon fig. 11 º et 12º;

7º L’application des cloisons entre les cheminées recevant les capsules;

8º L’application de la baguette ou tige de fer fig. 23º;

9º L’application de la pièce de recouvrement b, fig. 28 et 29º;

10ºL’application, aux cylindres à plusieurs chambres, de cheminées placées sur l’axe desdites chambres;

11 º La manière de réunir le canon avec le cylindre;

12º L’arrangement général de toutes les pièces constituant, par leur ensemble, mes perfectionnements dans les armes à feu.