Patent: Societe Grusonwerk

France 218969

BREVET nº 218969, en date du 27 janvier 1892,

A la SOCIÉTÉ GRUSONWERK, pour un revolver avec dis position pour la fermeture automatique, avant le départ de chaque coup, du joint existant entre le canon et la chambre à cartouches.

(Extrait.)

Pl. II. Dans les revolvers connus jusqu’à ce jour, la précision du tir était très fortement influencée par ce fait que le vide inter médiaire, existant entre la base du canon et la surface anté rieure du barillet (lequel vide est nécessaire pour que ce der nier puisse tourner sans coincement), subsistait encore pendant le tir.

Par ce vide, d’une part, une partie des gaz de la poudre pouvait s’échapper et influencer d’une façon nuisible la direc tion du tir et, d’autre part, il n’était pas possible d’obtenir une bonne introduction du projectile dans le canon, par suite de l’insuffisance de guidage dans la partie interrompue, et il était difficile d’obtenir le départ du coup dans de bonnes con ditions.

La présente invention a pour objet de remédier à ces inconvénients par l’entraînement en arrière du canon, avant le départ du coup et avant la visée du but, à l’intérieur des chambres à cartouches du barillet et autour de la douille de la cartouche.

Le dessin représente, dans les figures 1 à 3, le revolver dans trois positions différentes.

Dans la figure 1, le chien 3, mobile autour de l’axe et soumis à l’impulsion du ressort 2, est représenté dans la po sition de repos. Le canon 4 occupe sa position d’avant, en laissant un petit vide intermédiaire entre sa face postérieure et la surface antérieure du barillet 5, de telle sorte qu’il est possible de faire tourner le barillet autour de son axe 6, en vue du chargement ou du déchargement de l’arme. Cet axe 6 peut coulisser longitudinalement dans la boîte 7, est solidement relié à son extrémité antérieure au canon à l’aide de l’écrou 8 et est muni, à son extrémité postérieure, d’une queue en forme de crochet 9.

Entre le canon et la boîte de culasse 7 est intercalé un ressort io, lequel est, de préférence, disposé autour de l’axe 6, dans une douille 11 fixée au canon. Ledit ressort est armé par le retrait du canon et opère ultérieurement le déplacement en avant dudit canon.

L’armement du revolver est obtenu en ramenant en arrière le chien 3 ou la gâchette 12.

Au premier temps, le chien et la gâchette prennent la position indiquée par la figure 2. Un taquet 13 du chien tire en arrière, pendant ce mouvement, l’axe 6, par l’intermédiaire de la queue en forme de crochet 9. En même temps, un ergot 14, disposé sur la douille 11, opère une rotation du levier coudé 15, ce qui a pour effet de forcer le levier 17, articulé au précédent levier et pressé par un ressort 16 fixé à la boîte de culasse, de glisser le long d’une dent du disque 18 fixé au barillet 5 et de se placer sous cette dent.

Dans la position représentée par la figure 2, le cliquet d’arrêt 19, situé sur le ressort 16 et destiné à empêcher toute rotation intempestive du barillet 5, est dégagé de l’encoche 20; cependant, toute rotation du barillet est empêchée par le canon, car ce dernier a pénétré entre temps par son extrémité postérieure dans la chambre de la cartouche.

Ladite chambre est munie, à son extrémité antérieure, d’un évasement creux de forme conique 21, afin que la partie postérieure du canon, laquelle est tournée suivant une forme correspondante, puisse s’y adapter exactement.

Pendant ce mouvement de recul du canon, l’âme de ce dernier s’enfonce sur la partie de la douille de la cartouche 22 qui fait saillie dans l’évasement antérieur de la chambre à cartouche; le canon est guidé, pendant ce mouvement, par une glissière 23 dans la boîte de culasse.

Pendant ce deuxième temps, le canon se verrouille contre la boite de culasse, les tiges 24 du verrou 25, qui est pressé de haut en bas par les ressorts 26, pénétrant par leurs extrémités 27 taillées en biseau sur leur face postérieure dans des trous correspondants de la glissière, fig. 5 et 6, aussitôt que le chien 3 ou la gâchette 12 sont ramenés dans la position indiquée fig. 2.

Il en résulte que le canon effectue encore un petit mouvement en arrière correspondant aux biseaux 27. L’axe 6 participe aussi naturellement à ce petit mouvement.

De la position de la figure 2 à la position de la figure 3 et inversement, le taquet 13 est dégagé de la queue en forme de crochet 9 de l’axe 6, étant donné que, de même que la face inférieure du crochet, il affecte la forme d’un cylindre dont l’axe coïncide avec celui du pivot 1.

Si, de la position de la figure 3, on tire encore légèrement la gâchette en arrière, le levier d’arrêt 28 se déclenche, le chien 3 s’abat poussé en avant par le ressort 2, frappe le percuteur 29 et projette ce dernier contre le culot de la cartouche. Après le choc, le ressort 30 ramène le percuteur légèrement en arrière, de façon que sa pointe sorte de la douille de la cartouche.

Pour permettre au percuteur de reculer, la face antérieure du chien est pourvue d’une petite encoche. En lâchant la gåchette, lorsque le coup est parti, cette dernière est ramenée dans sa position de repos, fig. 1, par le ressort 26; les tiges 24 descendent et laissent libre la glissière 23, de sorte que le canon est poussé en avant par le ressort 10 et libère ainsi à son tour le barillet.

L’ergot 14 s’est également déplacé en avant et le ressort 16 fait tourner de droite à gauche le levier coudé 15 et pousse le levier 17 de bas en haut, de sorte que ce dernier fait tourner le barillet.

Lorsque cette rotation est terminée, le cliquet d’arrêt 19 se place dans l’encoche suivante pratiquée sur la périphérie du barillet et empêche le barillet de tourner davantage jusqu’à ce que, à l’armement suivant, le canon remplisse à nouveau lui-même cette fonction.

Les résultats obtenus par la construction décrite ci-dessus sont:

1º Qu’au moment du départ du coup, le projectile se trouve engagé dans le canon, sans que son guidage soit interrompu un seul moment;

2º Que les gaz de la poudre pressent la paroi de la douille de la cartouche contre la paroi de l’âme et rendent complètement étanche la capacité dans laquelle l’explosion se produit.