France 18879
BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,
En date du 26 juin 1857,
Au sieur GUENAULT, à Paris,
Pourdes perfectionnements apportés aux armes à feu.
Pl. XXXVIII, fig. 1, 2, 3 et 4.
Ces perfectionnements, qui font particulièrement l’objet d’un certificat d’addition en date du 10 février 1858, ont rapport aux armes à feu à plusieurs coups dites révolvers et ont pour but d’empêcher la fuite des gaz qui a lieu au moment de l’explosion entre l’extrémité du canon et la face du cylindre roulant, et par contre de donner plus de force et de portée au projectile en utilisant l’effet entier de l’explosion.
Dans ce but, au moment de la descente du chien, je fais monter à l’arrière du cylindre roulant un petit coin ou plan incliné qui presse ledit cylindre en contact avec l’extrémité du canon, et le maintient ainsi en juxtaposition tant que la détente n’est pas rappelée, et afin de rendre le joint encore plus parfait, j’établis en dehors de chaque chambre, à la face qui s’applique contre le canon, des bagues annulaires qui se logent pendant l’explosion dans une cavité pratiquée dans le canon.
Ces bagues doivent s’ajuster dans ladite cavité avec la plus grande précision et peuvent au besoin être rodées, et de plus, à la partie centrale, j’établis une autre bague en saillie du cylindre, ayant environ 1 millimètre de plus que les bagues des chambres; cette bague s’ajuste dans une cavité pratiquée audessous du canon dans laquelle est logé un petit ressort à boudin entourant la baguette.
Lorsque la détente revient, le coin ou plan incliné, qui est attaché à un ressort qui l’appelle, descend également et le ressort à boudin repousse le cylindre roulant de manière à dégager complétement la bague de la chambre qui se trouvait engagée dans la cavité du canon, mais laissant la bague centrale engagée d’environ 1 millimètre dans sa cavité, qu’elle ne doit jamais quitter complétement; dans cette position, on fait rouler le canon de la manière ordinaire, et au moment de lâcher le chien, la détente relevant le plan incliné chasse le cylindre de nouveau en contact avec le canon et l’y maintient, comme il a été ci-dessus expliqué, pendant l’explosion.
Pour tenir l’arme fermée, j’emploie le ressort I dont une extrémité fait corps avec le canon et l’autre s’accroche à ressort sur la culasse ou plate-forme; pour les séparer, je fais usage d’un petit levier à bascule noyé dans la plate-forme, et en appuyant avec le doigt sur une extrémité, l’autre se relève en dessous du crochet à ressort let opère ainsi la séparation en rotulant dans la charnière m établie en dessous du canon.
Fig. 1, élévation longitudinale en coupe, montrant les pièces dans leur position respective au moment de faire feu.
Fig. 2 , la même vue indiquant la position des différentes pièces après l’explosion, la détente étant rappelée et le cylindre libre de rouler.
Fig. 3, une vue de face du cylindre roulant.
Fig. 4, un plan du cylindre, du canon, de l’arrière-partie de l’arme et de la coiffe.
a, canon.
b, cylindre roulant.
c, chien.
d, coin ou plan incliné.
e, détente.
f, chambre.
f’, bague des chambres.
g, cavité correspondante dans le canon.
h, bague centrale du cylindre roulant.
i, cavité correspondante.
j, ressort à boudin.
k, fig. 4, coiffe attachée à l’arrière de l’arme et qui embrasse le cylindre roulant et recouvre l’ouverture laissée à l’arrière du cylindre lorsque l’une des bagues f’ est logée dans la cavité g.
Maintenant que j’ai expliqué mon perfectionnement et la meilleure manière que je connaisse pour le mettre en pratique, j’entends breveter et revendiquer comme de mon invention:
1º La disposition du cylindre roulant au moyen de laquelle je le rapproche pendant l’explosion, par l’action de la détente en contact avec l’extrémité du canon et l’en éloigne pendant la rotation du cylindre;
2º L’emploi des bagues dont les extrémités des chambres et la partie centrale du cylindre sont ar mées, se logeant dans les cavités, dans le but d’empêcher toute fuite de gaz pendant l’explosion;
3º La fermeture à ressort du canon.