France 89279
BREVET nº 89279, en date du 19 mars 1870,
A M. CLAUDIN, pour un système de revolver avec extracteur ou tire-cartouches à pression.
Pl. IV.
Les revolvers que l’on fabrique sont pourvus d’une baguette avec laquelle on extrait les cartouches du barillet, lorsqu’on veut les retirer soit chargées, soit déchargées. La baguette est placée parallèlement au canon; elle sert à retirer les cartouches une à une et successivement, ce qui nécessite un certain temps et exige quelques précautions.
J’ai voulu remédier à cet inconvénient en supprimant la baguette de déchargement et en la remplaçant par un extracteur ou tire-cartouches à pression, qui permet de retirer d’un seul coup les cartouches placées dans le barillet.
Le fonctionnement du tire-cartouches, lorsqu’il se développe pour extraire les cartouches, nécessite l’éloignement du barillet de la culasse du revolver.
Pour obtenir cet isolement, j’ai fait basculer le canon sur une charnière et j’ai adopté un nouveau mode de fermeture aussi simple que solide. J’ai, en outre, appliqué le double mouvement ou tir continu au système de platine, et j’ai obtenu un cran de sûreté très efficace.
Les perfectionnements que je revendique spécialement sont donc au nombre de trois:
1º Le mode de fermeture;
2º L’extracteur ou tire-cartouches à pression;
3º Le cran de sûreté de la platine.
Fig. 1, revolver complet en élévation longitudinale, armé au cran de sûreté avec la platine à découvert.
Fig. 2, vue du mème, mais armé au second cran.
Fig. 3, système de fermeture du revolver et indiquant comment on extrait les cartouches.
Fig. 4, coupe montrant le ressort qui empêche le barillet de sortir et le retient fixé au canon.
Fig. 5, vue de face du barillet et de l’extracteur avec le rochet.
Fig. 6, vue semblable à la figure 3, montrant l’extracteur lorsqu’il expulse les cartouches du barillet.
Dans cette figure, l’extracteur est construit plus spécialement pour retirer les cartouches à broches.
Fig. 7, vue de face de l’extracteur, lorsque le barillet est garni de cartouches à broches.
Fig. 8, coupe transversale représentant la pièce qui fait cran de sûreté et empêche le chien de retomber sur la cartouche, lorsqu’il est armé au premier cran.
Premier perfectionnement: fermeture.— Le mode de fermeture du revolver représenté fig. 1 à 3 se compose d’une pédale A sur laquelle on appuie pour ouvrir le revolver.
Le ressort B maintient la fermeture en faisant pression sur la pédale, dont l’extrémité C vient s’accrocher à la partie D du coffre pour le relier au canon.
Deuxième perfectionnement: extracteur. — L’extracteur E proprement dit ou tire-cartouches à pression, fig. 3 et 5, est monté à demeure sur une tige F qui traverse le barillet G dans sa partie centrale, ainsi que la masse H, placée sous le canon I.
La tige Fest armée d’un ressort à boudin; elle porte au centre un tenon K y attenant. Ce tenon vient s’engager dans une rainure L, réservée sur le tube saillant M du barillet, et l’empêche de tourner.
Lorsqu’on fait pression sur la tige F, l’extracteur se développe, fig. 3 et 6, et extrait les cartouches du barillet G.
Je ferai remarquer que l’extracteur porte au centre le rochet N, qui reçoit le mouvement de rotation imprimé par la platine.
Le barillet est retenu sur le canon par un ressort O, fixé sur le côté de la masse H; ce ressort porte un petit crochet P, lequel, poussé dans une gorge circulaire du tube saillant M, empêche le barillet de sortir et l’assujettit complètement sur le canon, fig. 4.
Lorsqu’on veut retirer le barillet, il suffit d’une légère pression sur le bouton Q, qui a pour effet de dégager le crochet O de la gorge où il est maintenu.
L’extracteur queje viens de décrire convient pour toutes les cartouches, excepté celles à broches. Pour ces dernières, je détache en entier la tranche supérieure R du barillet, fig. 6 et 7.
Je me réserve, pour les revolvers qui n’ont pas d’extracteur, d’appliquer à la baguette de déchargement le système de tige à retour automatique dont je viens de faire la description.
Avec cette disposition, la baguette de déchargement ne pourra plus rester engagée dans le barillet et l’empêcher de tourner lors qu’on veut faire feu.
Troisième perfectionnement: cran de sûreté. — Les figures 1, 2 et 8 représentent la construction nouvelle que j’ai adoptée pour la platine.
Lorsque le chien S est armé au premier cran, dit cran de sûreté, une petite languette T, pivotant en T sous la pression d’un ressort U, fig. 8, vient se placer transversalement entre le chien et le coffre en V et rend toute percussion sur la cartouche impossible. La sûreté est donc complète. Pour effacer cette languette, il suffit d’armer le chien au second cran; lorsqu’il est dans cette position, on peut faire feu sans que la languette vienne empêcher la percussion.