France 17605
BREVET D’INVENTION
(Patente américaine expirant le 22 juillet 1870),
En date du 28 novembre 1856,
Au sieur PETTENGILL, à New-York,
Pour des perfectionnements apportés aux armes à feu à cylindre roulant.
Pl. VIII.
Cette invention a rapport au genre d’armes à feu dans lesquelles un cylindre, muni de chambres, est disposé de manière à tourner sur un axe parallèle avec le canon. L’objet principal de l’invention consiste dans une disposition de mécanisme fonctionnant par l’action simple d’une détente et au moyen duquel la culasse tourne et l’arme fait feu; ces deux opérations s’effectuent avec facilité pour l’accomplissement du résultat ci-dessus mentionné, une partie importante de l’invention consiste dans certaines dispositions et combinaisons des pièces formant la batterie, au moyen desquelles le chien s’arme d’une manière automatique chaque fois que l’on aura fait feu, et le grand ressort est dégagé de toute pression tant que le chien reste armé; l’invention consiste aussi dans certaines dispositions et arrangements de pièces mécaniques au moyen desquelles la rotation du cylindre, son arrêt pendant que l’on fait feu et l’action du chien sont effectués.
La figure 1 est une élévation longitudinale de mon pistolet perfectionné, une partie de la poignée en bois étant enlevée afin de faire voir la batterie; toutes les pièces sont représentées dans la position qu’elles ont lorsque le pistolet n’est pas armé.
La figure 2 est également une élévation longitudinale, mais les différentes pièces sont indiquées dans la position qu’elles ont quand l’arme part.
La figure 3 est une vue de l’arrière du cylindre, indiquant la manière de le faire tourner et de l’arrêter.
A est le cylindre àchambres à l’arrière duquel sont ménagées une série d’entailles a, a en forme de dents de rochet, toutes également espacées et se dirigeant vers le centre, fig. 3.
Ces entailles sont terminées à leurs extrémités extérieures par les trous b, b forés dans la portion solide du cylindre, et qui sont un peu plus profonds que les fonds des entailles. Le nombre de ces cannelures et trous doit correspondre avec celui des chambres dans le cylindre. Le cylindre doit être également muni de cheminées posées obliquement à l’arrière de chaque chambre; mais comme cette disposition de cheminées est la même que celle généralement adoptée dans les armes de ce genre, elle ne constitue pas une partie de mon invention. Le cylindre peut être ajusté au bois S et au canon G de la manière ordinaire, pourvu qu’il soit susceptible de tourner suivant le besoin.
B est le chien, qui se trouve complétement renfermé dans le bois, où il tourne sur le même pivot c que la détente C, dont la position est presque la même que dans les armes à feu ordinaires. On donne au chien la plus grande longueur possible; il est place au milieu du bois, en ligne avec le canon, de manière à ce qu’il frappe la cheminée de la chambre qui se trouve en dessus. Le chien est formé avec la pièce h, comme ceux des batteries ordinaires, mais il n’a qu’une entaille d.
La pièce D, au lieu d’être attachée au chien comme dans d’autres batteries, affecte une forme curviligne et est suspendue sur une goupille détachée e, placée en regard de h; elle est rejetée en arrière dans le cran d, fig. 1, afin de maintenir le chien armé au moyen du ressortf, fixé dans la poignée de l’arme.
Eest le grand ressort, qui est replié sur luimême comme ceux en forme de U.
L’extrémité de ce ressort, au lieu d’être attachée à demeure au bois comme dans les ressorts ordinaires, tourne sur un pivot ou une goupille transversale g, attachée par un chaînon i à la pièce h.
F est un ressort plus petit, qui est établi et fonctionne dans l’espace formé par le coude du grand ressort; il est attaché solidement au bois par une de ses extrémités au moyen de la vis k, tandis que l’autre exerce une pression dans le sens de la hauteur sur le retour du grand ressort, tendant à faire monter la queue du grand ressort et à faire tomber la pointe qui est en communication avec le chien, attirant la pièce h pour ainsi rejeter le chien.
Cette tendance ne peut, cependant, avoir lieu que pendant que le grand ressort est libre d’avancer sur le pivot g, au moment où sa propre élasticité ne peut produire aucun effet; mais, en raison de l’action de certain mécanisme qui se trouve cidessus décrit, le grand ressort est toujours libre de se mouvoir sur le pivot, et c’est pourquoi il n’exerce aucune élasticité lorsque la détente C est libre, et pour cette raison le chien est toujours rejeté en arrière par l’action du ressort F aussitôt que la détente se trouve libre; après que l’arme a été déchargée, et à une assez grande distance pour que la pièce D tombe dans le cran d de la pièce h, qui se trouve armée comme c’est indiqué en fig. 1, l’effet est limité à ce point par la pièce d’arrêt j.
H est un levier qui tourne sur le même pivot g que le grand ressort il est pourvu de deux bras, l’un long et l’autre court, ce dernier se rabattant sur le grand ressort E, tandis que le premier est armé d’une dent m pour s’appuyer sur une came ou limaçon c’ formant corps avec la détente.
L’action du ressort F sur le grand ressort, lorsque la détente est dégagée, fait lever le petit bras du levier H, qui appuie sur le grand ressort et déprime en conséquence le grand bras, dont la dent, pressant sur le limaçon c’, le rejette en le parcourant jusqu’à la partie la plus rapprochée de son axe, fig. 1, et rejette ainsi en avant la détente; mais lorsque l’on rappelle, on tire la détente, l’action du limaçon c’ sur la dent m relève le grand bras du levier, fig. 2, et force le petit à déprimer le grand ressort, tendant à relever la pointe du ressort qui est en communication avec la piece h; mais comme cette pièce est maintenue par D, la pointe du ressort ne peut pas s’élever, et le ressort se trouve bandé de manière à faire agir son élasticité dans le sens de la hauteur sur la pièce h.
La tension sur le ressort augmente au fur et à mesure que l’on tire la détente; mais au moment où la dent m est relevée presque au sommet du limaçon, à l’endroit où le levier produira le plus grand effort sur le grand ressort et lui donnera sa plus grande force, le limaçon c’ continue en contact avec la pièce D, et un très-léger mouvement suffit pour la dégager du cran d et libérer le chien, qui, mù par toute la force du grand ressort, est lancé violemment en avant pour frapper la cheminée et produire l’explosion de la charge.
La révolution du cylindre est effectuée au moyen du bec n, attaché par une articulation à l’extrémite du grand bras du levier, passant dans une ouverture allongée p pratiquée dans la pièce i, d’un côté de l’arbre à cylindre t, pour atteindre les cannelures a, a, sur la face du cylindre.
La position de l’ouverture p relativement au cylindre est indiquée dans la figure 3.
Le bec forme un angle avec le levier, et l’on applique un ressort q entre ces deux pièces, qui tendent à rejeter la pointe du bec vers le cylindre.
Lorsque la détente se trouve libre, fig. 1, le bec est couché dans une entaille occupant la position a, indiquée fig. 3; mais comme le bec est relevé par l’action du levier H, lorsque la détente est tirée, le mouvement de rotation du cylindre produit par le bec rapproche le trou b situé à l’extrémité de l’entaille de l’ouverture allongée, et lorsque le cylindre a terminé sa course, le trou b se trouve directement vis-à-vis l’ouverture allongée, et le bec y tombe comme on le voit en pointillé fig. 2, fixant ou arrétant le cylindre de manière à ne pouvoir tourner ni dans un sens ni dans l’autre. La chute du bec dans l’ouverture a lieu avant que la pièce D ait été rejetée de l’entaille d; lorsque la détente est libérée après la décharge et que le grand bras du levier est rejeté en bas par l’action du ressort F, pour réarmer le chien, le bec nest retiré du trou b et abaissé dans l’ouverture p jusqu’à la rencontre de la cannelure suivante a, par le mouvement du levier.
Ayant ainsi décrit mon invention, je réclame:
1º La combinaison et la disposition du grand ressort tournant sur un pivot de manière à ètre dégagé de tout effort, excepté au moyen de tirer, et l’application audit ressort d’un ressort F agissant sur ce premier, comme il a été cidessus décrit, pour retirer et armer le chien;
2º En combinaison avec la disposition du grand ressort fonctionnant sur un pivot, comme cela a été décrit: le levier H et le limaçon c ‘ sur la détente agissant ensemble et sur le grand ressort, afin de bander et développer l’élasticité du grand ressort par l’action du tirage de la détente lorsque l’on fait feu;
3º La pièce D qui est completement séparée de la détente, et sur laquelle l’on agit afin de libérer la pièce h, au moyen du limaçon c’, sur la détente;
4º Le système qui consiste à attacher le bec, qui engrène dans les entailles a, a du cylindre, au mème levier H, afin de rejeter l’effort sur le grand ressort;
5º Et, finalement, la disposition de l’ouverture allongée p dans la pièce i et des trous h, h à l’extrémité des cannelures a, a pratiquées sur le cylindre, au moyen desquels le cylindre se trouve fixé ou arrêté de manière à ne pouvoir tourner dans aucun sens avant que le chien ne soit tombé.