France 963
BREVET D’INVENTION DE QUINZE ANS,
En date du 11 juin 1845,
Aux sieurs PIDAULT et GAUTHIEZ, à Paris,
Pour une platine de fusil.
Pl. XII. Cette platine, par son extrême simplicité, est supérieure à toutes celles qui fonctionnent aujourd’hui dans l’armée.
Quant à l’amorçoir, il se compose de deux pièces mobiles, et prend son nom de la pièce circulaire qui s’adapte à vis au canon par un pivot fileté à gauche, qui lui sert de point d’axe, pour aller tour à tour du réservoir à la cheminée, où il conduit la capsule remplaçante. L’autre pièce est un tube que je nomme réservoir àcapsules; il en contient trente-cinq. Il est embrevé à crochets sur le bord du bois qui lui sert d’épaulement, longeant le côté droit du canon, et partant de l’amorçoir pour aboutir à la première capucine. Cette capucine le fixe au moyen d’un cran pratiqué sur son ressort, et le fermepar un petit chapeau de recouvrement qu’elle comporte et d’où il s’échappe tout juste de son épaisseur diametrale pour faciliter le complet chargement des trente-cinq capsules, qui s’opère sans aucune attention dans leur introduction, car, de quelque côté que la capsule remplaçante se présente à l’amorçoir qui la reçoit à chaque mouvement de rotation, l’effet est absolument le même. Au moyen de cette heureuse combinaison, on a donc la précieuse certitude que, dans aucun cas le fusil ne peut rater, et que toute communication involontaire est impossible entre le réservoir, la cheminée et l’amorçoir, ces trois pièces étant disposées pour cela.
On remarquera, dans la configuration de toutes les pièces, qu’à l’amorçoir il y a un petit bras de levier pour le faire mouvoir à volonté; que sur l’arc de cet amorçoir, il y a un ressort qui sert à le fixer à ses deux extrémités de rotation, faisant à propos pression sur la capsule jusqu’à ce qu’elle arrive sur la cheminée, et qu’elle obéisse à la percussion du chien, qui lui fait porter le feu au tonnerre. On remarquera aussi qu’au moment où la capsule prélude à la détonation, la cheminée étant couverte par l’amorçoir, et n’ayant plus besoin d’être emboîtée par l’abatage du chien, celui-ci au lieu d’avoir la tête évidée, se termine par un petit cylindre à piston qui vient percuter la capsule placée dans son tuyau d’attente.
Pl. XII. La pièce A représente le corps de platine à nu, face extérieure. Dans la partie percée à jour marquée A’, où vient s’engrener la gâchette, on voit deux crans; l’un, voisin de l’axe, sert à maintenir l’écartement du ressort, et l’autre forme noix dans la développée supérieure. Ce deuxième cran est celui de détente; il fonctionne seul dans le mouvement d’appel pour armer. Le cran de repos se trouve donc supprimé comme tout à fait inutile, attendu qu’aucune percussion n’est possible avant qu’on ait amené la capsule sur le point du rayon concordant à la cheminée. On remarquera le double trait de cette même partie; il indique un petit barillet qui, sous l’apparence d’enjolivement, désaffleure le corps de platine d’environ 4 millimètres pour recevoir la partie interne du chien qui vient s’y engager par emboîtement, afin que, dans aucun cas possible, l’eau ne puisse pénétrer à l’intérieur de la platine.
La pièce B représente ce même corps de platine face intérieure: il est armé, muni de son ressort et de la gâchette enclavée dans le cran de détente B’.
La pièce C le représente sur sa face extérieure, étant toujours armé, adapté au fusil, et en contact avec son amorçoir, lequel est ici représenté dans la position où il reçoit la capsule remplaçante du réservoir qui vient d’être chargé, et qui n’est pas encore ramené dans son chapeau de recouvrement C.
La pièce D figure la gâchette isolée, vue de côté avec son pivot au talon, correspondant à la première partie B.
La pièce Efigure la gâchette isolée, vue parla face extérieure; c’est par un tuyau intérieurement taraudé à sa base qu’elle vient se fixer au chien.
La pièce F représente le chien et la gâchette qui lui est adjointe sur un petit pivot à filet; il est vu par sa face intérieure.
La pièce G figure la détente dans sa partie extérieure où elle est en contact avec la queue de gâchette.
La pièce H représente le canon vu du côté droit; il est accompagné du réservoir à capsules R, et démuni de son amorçoir. La solution de continuité qui s’aperçoit entre le réservoir et la partie arrondie sur le massif, est la chambre où vient se loger le tuyau de l’amorçoir quand il attend sa capsule pour la conduire sur la cheminée. Là, il trouve son point d’arrêt sur le biseau du cran supérieur de la partie massive, où est vissée la cheminée dont la coupe est ici à découvert. Le petit trait circulaire marqué H’ indique le pivot fileté à gauche; c’est le centre de rotation où vient se fixer l’amorçoir.