France 59563
BREVET nº 59563, en date du 25 juillet 1863,
A M. SHARPS, pour des perfectionnements apportés aux armes à feu.
Pl. VI.
Cette invention se rapporte spécialement aux tonnerres ou cylindres mobiles des révolvers, et consiste dans l’application à ces cylindres d’une plaque que l’on peut enlever à volonté, et qui se fixe de façon à devenir solidaire avec le cylindre.
Cette plaque ainsi combinée ne peut céder à la réaction produite par l’explosion de la cartouche, comme dans les autres cylindres faits de pièces détachées, qui se séparent lors de l’explosion et s’opposent au mouvement du cylindre.
Fig. 1, vue extérieure du tonnerre ou cylindre.
Fig. 2, coupe longitudinale.
Fig. 3, vue de derrière de la plaque ou culasse mobile.
Fig. 4, coupe longitudinale.
Fig. 5, vue de derrière du cylindre, fig. 4.
Fig. 6, coupe horizontale.
Fig. 7, vue extérieure.
Fig. 1, 2 et 3, vue de l’application de l’invention au genre de révolvers dans lesquels on détache le cylindre de la monture ou carcasse pour introduire les cartouches.
Le cylindre A est toujours percé au centre d’une ouverture a, destinée à recevoir la tige qui doit lui servir d’axe, et de cinq autres trous dans lesquels on introduit les cartouches métalliques b.
On a pratiqué à l’extrémité arrière de ces trous des portées destinées à recevoir la saillie formée par le fond de la cartouche.
Le bord extérieur du cylindre est fileté pour recevoir la culasse mobile B, munie d’un rebord d, fileté à cet effet.
Cette culasse est aussi percée d’un trou c au centre dans le prolongement de celui a.
La culasse B est aussi pourvue d’une série d’ouvertures e, correspondant aux trous qui reçoivent les cartouches.
Quand la culasse est vissée à sa place, le fond des cartouches est recouvert partout à l’exception d’une petite partie laissée à découvert par les trous e; c’est là que la percussion doit avoir lieu pour enflammer les matières explosibles contenues dans cette partie de la cartouche.
Pour que la culasse mobile reprenne toujours la position qu’elle doit occuper lorsqu’on la remet en place, on y a ménagé une saillie x, fig. 1, qui vient buter sur un goujon y, appartenant au cylindre; par ce moyen, les trous e découvrent toujours la partie de cartouche nécessaire pour permettre la percussion.
Le derrière de la culasse est pourvu de saillies i, sur lesquelles le chien vient buter lors de la percussion, ce qui fait tourner le cylindre de la quantité voulue.
Jusqu’ici, les tonnerres ou cylindres ont été construits de pièces mobiles et détachées, pour pouvoir emprisonner le rebord du fond de la cartouche et pour pouvoir la retirer plus aisément; mais les parties détachées de ces cylindres n’étaient réunies que par la carcasse ou monture de l’arme seulement, de sorte que l’explosion occasionnait l’écartement des pièces mobiles, ce qui est une grave objection, et les pressait chacune de leur côté contre la carcasse; il se produisait alors un frottement considérable, qui était une grande difficulté pour faire tourner le cylindre à l’aide du choc du chien.
La culasse devient une partie solidaire du cylindre et reçoit le recul lorsque l’explosion a lieu, ce qui est plus avantageux comme disposition, et elle offre toute facilité pour enlever les cartouches.
Il est évident qu’au lieu d’un filetage, on peut employer tout autre moyen mécanique connu pour fixer la culasse au cylindre et obtenir la solidité et le résultat désirés.
Fig. 5, 6 et 7, application aux révolvers dans lesquels on peut introduire la charge sans démonter le cylindre.
Ce cylindre est percé d’un trou a, qui reçoit la tige ou axe; la plaque ou culasse mobile B, située à l’arrière, est pourvue d’une douille filetée m, vissée à l’intérieur du cylindre.
Un tube n, ajusté dans la douille et la culasse, forme le prolongement du trou a, de sorte que la tige passe dans toute la longueur du cylindre.
La culasse B, fig. 4, est découpée à un certain endroit, suffisamment pour découvrir l’une des cartouches, fig. 5; une goupille p sert d’axe à une porte D, qui s’ajuste parfaitement dans l’entaille de la culasse; cette porte est munie d’une languette q, qui pénètre dans une rainure pratiquée dans la culasse.
Celle-ci est percée de trous t en aussi grand nombre qu’il y a de cartouches; ces trous servent à découvrir une partie du fond de cette cartouche pour la percussion.
La ligne V, fig. 4, représente le devant de l’ouverture faite dans la carcasse de l’arme, pour recevoir le cylindre; la ligne w représente l’arrière; la partie u du cylindre porte sur la partie v; le tube n porte à l’autre extrémité sur la partie w.
Des saillies i, fig. 5, sont ménagées sur la culasse pour recevoir le chien et faire tourner le cylindre.
Une barre E, fig. 6 et 7, est disposée pour glisser dans une rainure pratiquée dans le cylindre; l’une de ses extrémités g forme ressort et bute contre un arrêt; l’autre extrémité dépasse l’arrière du cylindre et pénètre dans une retraite pratiquée dans la porte D, pour la maintenir en place quand l’arme est chargée.
Quand les cartouches sont déchargées, il faut les retirer; pour cela, on sort la baguette E de sa rainure, ce qui permet de mettre la porte D dans la position indiquée fig. 5, et met une des cartouches à découvert pour pouvoir l’enlever.
Pour enlever les autres cartouches, on dévisse la culasse B jusqu’à ce que l’entaille se trouve en face de la cartouche voisine, et ainsi de suite pour les cinq.
On recharge l’arme en replaçant les cartouches en sens inverse, c’est-à-dire en revissant la culasse; on replace alors la porte D dans la position qu’elle doit occuper, on remet la baguette en place, et l’arme est prête à être déchargée.